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almost happy

 

 

Le gros ventre abritant le futur fils de catwoman et Lucky Luke.

Je suis là, dans mon élément, mon autre chez moi. Et elle est là avec moi. J'aime regarder et écouter ses réactions devant ces lieux que j'ai vus dix fois, vingt peut-être. Le chapeau melon, ses sourires, la ballade pas raisonnable mais on s'en fiche, le fish'n chips... Les trois jours avec elle que j'attendais depuis 15 mois. Le week-end que tu mets parfois sur pause pour mieux le savourer.

Un concours de like entre les photo de la jolie mini-bean et celles de mes lunettes.

Dormir chez elle pour économiser ma cheville. Me pelotonner sur le côté en sachant que je vais fatalement l'empêcher de dormir, un désagrément que sa profonde générosité a volontairement ignoré. Tout comme elle a ignoré les deux heures d'embouteillages sur le périph pour venir me chercher.

La longue conversation téléphonique salvatrice. Celle où je suis autorisée à râler sans chercher de solution.

Ce pays finalement pas très beau, pas au premier regard en tout cas. Mais rempli de ces moments parfaits, ceux dont on ignore même comment ils se produisent. Les chutes fermées, le vieux continent, la sieste dans l'herbe, le match de hockey, le thé montagne bleue qu'on a emporté et qu'on boit en pensant à Henri et à ses amis, lors de sa soirée d'anniversaire, les expatriés connus ou non qui partagent leur Canada.

Un instant volé aux futurs mariés, enlacés, silencieux, rayonnants de la beauté qu'ils me distribuent sans compter.

La journée la plus douce du printemps. Celle où on se perd dans les sous-terrains puis dans ses pensées, sur la haute chaise à remplir les dernières cartes postales et lire GQ en grignotant mon muffin, la musique mise plus fort l'air de rien quand je me mets à onduler des épaules, le silence profond de ceux qui ne s'obligent pas à meubler les instants... l'au revoir maladroit de deux timides qui espèrent s'être dit combien c'était chouette, cette découverte de l'autre.

Le vert tendre des feuilles nouvelles. Le rose fuchsia de ma nouvelle culotte. Le bleu délirant des cocktails de la distillerie.

 

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