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ba(rbie) girl

  • Foot et premières amours

     

    Moi, quand j'étais adolescente, j'étais très amoureuse d'un garçon qui était fan du PSG. 
    Le foot, franchement, c'était pas ma passion. Et le PSG, quand tu vis à Toulouse, c'est pas précisément l'équipe dont tu te préoccupes le plus.

    Mais voila, je voulais pouvoir partager des trucs avec lui tous les lundis. Et il n'aimait pas tellement lire. Ni le basket.
    Ni Vanessa Paradis.
     
    Lui, il aimait le foot. Et puis c'est tout.
     
    Alors je me suis mise à suivre les résultats tous les dimanche soir. Pour pouvoir lui parler façon je m'y connais, je suis trop une fille géniale qui t'empêchera jamais jamais jamais de regarder du foot à la télé. Oui, quand on a 16 ans on est plein de jamais et de toujours, bien sûr qu'on allait se marier un jour !
     
    Mon père a compris, je crois. Parce que contrairement aux autres années, je ne me joignais pas au choeur des protestations avec ma mère et mes soeurs pour lui interdire de regarder le foot. Voire même, je restais devant la télé, mine de rien, en faisant semblant de lire un roman.
     
    Evidemment, on ne s'est pas marié. Et puis j'en ai rencontré un autre amoureux. Lui, il détestait le foot. Alors on ne regardait quasi aucun match. Parfois des morceaux de rencontres importantes. Comme cette finale France/Italie qui s'est finie aux tirs aux buts et lors de laquelle on espérait un résultat opposé.

    Aujourd'hui, j'ai gardé de mes années lycée une connaissance certaine des règles du jeu (corner, hors jeu et touche sont des termes que je maîtrise) et aussi l'habitude de suivre le classement de Ligue 1 et les résultats des grosses affiches européennes. Je suis certains macths à l'aveugle, grâce aux live tweets de ZeFML que je suis depuis un moment et qui a toujours des réflexions drôlissimes et qui est supportrice du PSG justement.

    En revanche, je regarde très peu. Je trouve que c'est trop long, qu'il n'y a pas assez de réalisations. La plupart du temps, ça finit avec un but, allez 2 maximum... et deux ou trois bagarres entre les joueurs pour des fautes simulées.

    Je squatte devant le foot uniquement si je suis avec des gens qui sont passionnés, parce que j'adore vivre leurs émotions. Comme cette Coupe de France Paris-Lille avec le Berger, magistral en maillot du LOSC. Ou la victoire de Madrid à Barcelone en avril dernier en compagnie de Twin-qui n'a pas complètement osé laisser libre cours à son énervement, je crois.

    Chaque fois, je choisis une équipe et je la soutiens jusqu'au coup de sifflet final. Mon choix est dicté la plupart du temps par des raisons non sportives. Peu importe, j'ai besoin de préférer un des adversaires pour justifier ma mauvaise foi et pouvoir râler, exulter ou soupirer à fendre l'âme devant les errements des joueurs ou de l'arbitre.

    Aujourd'hui, le foot me sert parfois socialement, pour discuter d'autre chose que de boulot dans la salle de pause. Je détourne mine de rien l'attention en demandant innocemment "alors, il en où le PSG en ce moment ?..." Et je suis sauvée.

     Il me sert aussi pour me marrer avec mon protégé après une heure de soustractions. On discute du prochain match de Madrid ou du PSG et il me répond façon pro en parlant de ses joueurs préférés. Il se prend pour un sélectionneur expliquant à cette nulle de baci les secrets de la stratégie du foot et ça nous fait beaucoup rire.

  • De l'utilité du string

     

    Un jour que je fus vieille, je m’aperçus que je n’avais jamais porté de string. Enfin, pas volontairement je veux dire. Parfois, au détour d’une légère prise de poids, je m’étais bien retrouvée avec la culotte toute tirebouchonnée entre les fesses mais jamais je n’avais fait l’acquisition d’un string pour de vrai.

     Intriguée, j’ai interrogé avec sérieux une copine de l’époque sur plusieurs points cruciaux :

    1. Faut-il posséder des strings dans sa garde robe ? Je veux dire, l’objet est-il nécessaire dans certaines circonstances vestimentaires ?
    2. Est-il possible de porter un string lorsqu’on a le céans un peu joufflu ? Je veux dire, sachant que je fais plutôt du 42/44, je vais pas avoir l’air d’un saucisson là-dedans ?
    Elle a commencé par me demander de me lever, a regardé mes fesses longuement et les réponses sont tombées, sans équivoque. Oui il m’en fallait au moins un et mes fesses avaient une forme parfaite pour porter des strings.
    Qu’à cela ne tienne, je me suis procuré quelques échantillons dudit sous-vêtement. Et j’ai essayé, donc.
    • Premier effet escompté : « C’est génial sous un pantalon serré, ça fait pas effet culotte apparente. »
    Alors qui, QUI a un jour lancé l’idée que c’était génial ? Qu’il se dénonce ! Parce que non, c’est justement pas super confortable quand on porte un pantalon un peu serré, et surtout, c’est beaucoup beaucoup moins discret que mes jolies culottes sans coutures de chez Victoria Secret. L’effet ficelage de hanches par le string c’est pas beaucoup plus glam’ que l’effet culotte sur les fesses…
    • Deuxième effet annoncé : le tombage en masse des mecs croisés dans la rue.
    Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, personne ne s’est pâmé les jours où je portais mes strings. Enfin, pas plus que d’habitude surtout. Je crois qu’à moins de mettre en scène ton string, les gens ne le savent pas vraiment, donc ne se ruent pas sur toi pour te l’arracher…

    Plusieurs fois, je tentai l’expérience.

    Avec toujours la même conclusion : le string, je vois pas l’utilité. C’est de la fumisterie. Du mensonge. Du faux rêve. Je voudrais plutôt le retour aux culottes de ma mamie, voire aux gaines. Parce que ça, ça, c’est l’invention géniale quand tu portes un truc serré. Les gaines, c’est un plus pour te permettre d’avoir une silhouette améliorée là où le string te fait une marque monstrueuse sur le gras des hanches. Vraiment, je cherche encore l’intérêt du string.

    Reste juste à faire bosser les gens créatifs sur l’effet gaine une fois que t’es déshabillée devant le mec que tu as ramené chez toi…
  • allez calme-toi on rigole...

    Ca va pas m'amuser en fait.

     

    Du tout.

     

     

     

    Ca a commencé il y a quelques jours déjà comme tous les ans et aujourd'hui ça va monter crescendo petit à petit : des blagues des plus miteuses sur la "journée de la femme" . C'est trop trop drôle, jugez-en vous-même : "c'est bon j'ai pris de l'avance, j'ai fait la vaisselle ce soir" ou "ah c'est une espèce protégé, la femme, c'est pour ça qu'on lui accorde une journée ? "



    C'est un peu la faute des médias faut dire, à trop vouloir faire de raccourcis, ils écornent le nom de l'événement et en dénaturent en grande partie le contenu. En fait, au départ, le 8 mars ne s'appelait pas du tout journée de la femme mais journée internationale DES DROITS des femmes.



     

    Et ça change tout.

     

     

     

    Alors oui, je suis très agacée qu'il existe une journée de la femme, c'est moche, ça fait journée de défense des lépreux ou de protection du panda. Cette journée est symbolisée dans mon entreprise par une distribution de fleur à la cantoche et d'un livre (de cuisine parfois, oui, j'avoue) c'est dire le niveau de prise de conscience de l'évènement... Ca me hérisse d'autant plus du coup...

     

    Et quelque part, je suis encore plus en colère qu'il y ait une journée des droits des femmes comme ceux des enfants ou des immigrants. Ca me rappelle d'autant plus fort qu'il y en a besoin. Que la femme est encore considérée souvent comme une minorité dont les droits doivent être protégés et rappelés. Ironie des mots : il s'agit d'une minorité représentant la moitié de la population, ça me laisse un peu rêveuse.

     

     

    Mais ce qui me donne littéralement envie de foutre ma main dans la gueule aux gens, ce sont ces phrases miteuses et encore plus réductrices puisqu'elles sont prononcées par des gens éduqués et vivant dans un pays plutôt développé. Les références au ménage, au congé maternité, à la fille faible... c'est pfff...



     

     

     



  • Mille-feuilles

     

     

    Elle est fatiguée. Non lasse plutôt. Quand elle ouvre la porte de son studio, il ne reste plus du jour qu'une lumière rasante un peu dorée. C'est la fin de la journée mais grâce à sa double exposition, son grand studio reste encore plutôt lumineux.

    Claquant la porte du pied, elle fait tomber d'un même mouvement d'épaule son sac à main et son manteau, qui vont rester en tas près de la porte jusqu'à demain matin qu'elle parte bosser. Pas envie. Et mal aux pieds aussi, tiens. Elle s'en rend compte alors qu'elle se lave les mains pour enlever ses lentilles. Et elle sort de la salle de bain mi-chaussée mi-pied nu, un escarpin à la main, avec cette démarche claudiquante typique de celles qui ne portent plus qu'un seul de leurs talons.

    Soupir. Elle est pieds nus.

    La bouilloire fait son oeuvre mais elle ne l'entend pas. Elle se débarrasse de son pantalon et ouvre son chemisier. Chacun de ses gestes est lent et précautionneux, elle ne peut utiliser qu'une seule main, elle n'a désormais plus de poche où ranger son ipod, elle le tient à la main. Elle ne pouvait pas éteindre la musique, pas couper le moment.

    Il fait chaud et elle n'a pas à craindre les regards indiscrets : dans cette mégalopole grimpante, à partir de 18 heures, elle n'a plus pour vis-à-vis que des bureaux vides. Alors elle finit son effeuillage ou presque. Il ne lui reste plus que son lourd bracelet un peu trop grand et une culotte bleue marine très sage.

    En attendant que le thé infuse, elle se met à danser, très très lentement. Le regard fixé vers le dernier reflet du soleil sur le balcon d'en face, elle se sert du bord de l'évier comme d'une barre et joue les ballerines. Emportée par son élan, elle enchaîne les arabesques, laisse ses bras onduler autour d'elle. Elle se sent gracieuse et en accord avec les vibrations qui entrent par ses oreilles.

    Soudain fredonne, murmure plutôt. Elle  ferme les yeux, penche la tête en arrière, se cambre et frissonne de la caresse furtive des cheveux sur le creux de son dos. La chanson se termine. Elle éteint la musique. Elle est là, devant son thé fumant, sur la pointe des pieds, comme finissant une pirouette. Elle attend que le silence prenne la place et entend un éclat de rire.

    Elle sursaute. Elle ne l'avait pas vu. Pourtant il était là avant elle. Entièrement dans le brouillad sensoriel qu'elle avait créé en rentrant. Myope, sourde et rêveuse, rien ne pouvait crever sa bulle. Elle  en a la chair de poule.

     

    Avec un profond soupir, elle prend une grande gorgée de thé. Il est très amer et tout juste tiède. Il a beaucoup trop infusé.