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ba(rbie) girl - Page 3

  • Les signes

    Des palpitations parfois à des moments des plus incongrus.
    Cette horrible sensation d'avoir chaud tout le temps, même quand il gèle dehors.
    Impossible de trouver le sommeil et pourtant peu fatiguée en définitive.
    Les mains qui tremblent souvent.
    Hypersensibilité chronique : outre un agacement permanent, des accès de larmes aux yeux inopinés.
    J'ai envie de boire bien plus souvent que de coutume, rien n'y fait.
    Et l'appétit soudain complètement déréglé...

     

    Vraiment, pourquoi n'ai-je pas interprêté tout de suite ces signes dont la signification était pourtant évidente ?
    Par quel miracle est-ce que je parviens à authentiquement ignorer la cause de ce mal être pourtant familier ?

     

    Il a bien fallu un jour écouter tous ces signes, les décrire en consultation et faire les contrôles complémentaires nécessaires.
    Une fois la machine lancée c'est sans surprise que le verdict est tombé : le traitement n'est plus adapté, il faut changer le dosage.
    Rien de grave en fait. On va modifier l'ordonnance, surveiller quelques semaines puis rester comme ça 18 mois minimum.

     

    Mais c'est stupide, c'est juste ridicule de perdre 6 mois dans l'inconfort, alors que depuis maintenant 15 ans que j'ai la clef des symptômes, je peux les lire et aller voir le médecin pour traiter.

     

    Il faudrait qu'un jour j'accepte d'être malade... même pour rien qu'un petit rhume de rien du tout.


  • Chère Gwen

    Chère Gwen,

    Je te remercie pour ta lettre. Elle m'a touchée probablement plus que je ne saurais l'exprimer mais je vais quand même essayer de te le dire parce que c'est un peu ce qu'est notre histoire pour moi : tenter de se dire, même quand ce n'est pas clair, même quand ce n'est pas beau.

    Si j'y réfléchis, tu es la première personne dont l'amour inconditionnel m'ait fait penser que je ne le méritais pas. Je te regardais, je t'écoutais et je me demandais si tu ne voyais pas bien plus que ce que j'étais réellement. Un peu comme si tu avais décidé de cristalliser sur moi ton souhait de la personne que tu attendais. Pendant que moi, avec mes peurs et mes lâchetés, mon insouciance de façade, je me disais que j'étais bien laide. Ce syndrôme de l'imposteur contre lequel je tente encore souvent de lutter aujourd'hui...

    A cette époque, j'avais une foultitude de copines avec qui passer les récrés, faire la foire en classe, parler des heures au téléphone, partir quelques jours en vacances...
    Paradoxalement, ce fut une période très compliquée pour moi. Je me sentais investie de l'amour et des attentes de trop de monde. Tant de monde que finalement, en dehors de l'école, j'étais la plupart du temps seule. Avec en filigrane l'horrible et terriblement prétentieuse sensation de représenter un trophée pour tous. Un peu comme si les gens ne m'avaient pas aimée pour moi mais pour ce que je représentais aux yeux des autres.
    Au milieu de tout ça, il y avait nous deux. Binôme, couple, duo, association... impossible de nous qualifier je crois.

    Mon rôle n'a jamais vraiment été de gérer la révolution, je pouvais être directive ou un peu chef de meute mais si on regarde mes actes, j'étais surtout celle qui réconciliait les gens, qui écoutait le vilain petit canard de la classe, qui créait de la cohésion. Paradoxe, je n'étais pas une petite souris qui agit en sous-main et observe mais plutôt ce que les gens qualifient de "forte personnalité". Enfin si, j'étais une petite souris puisque peu remarquaient ou savaient toutes les micro actions que je menais pour maintenir l'équilibre du groupe. Ce que les gens voyaient, c'était la fille explosive, bavarde et enthousiaste. Sauf que je ne savais pas gérer cette forte individualité en imposant mes choix au risque de voir le groupe éclater. Je créais du compromis.

    Dans cette lettre, tu parles d'un évènement très important pour nous 2. Si je me souviens très bien de sa substance, je n'avais en revanche pas la moindre idée de la discussion en elle-même. Je veux dire, matériellement, j'aurais été incapable de te décrire où, quand et en quels termes nous avions parlé de moins nous voir, ou différemment en tout cas.
    Oui, avec le recul, peut-être qu'inconsciemment nous avons vécu une rupture, ce jour-là. Une rupture molle et pleine de compromis comme je sais si bien en mettre en place. La dilution entraînant théoriquement l'oubli.

    C'était finalement bien plus simple de ne rien faire que de me battre contre la société. De toute façon, confusément, je sentais bien que j'allais couper les liens à courte échéance, ou plutôt que j'allais les laisser se dissoudre dans la distance qui s'installerait forcément quelques mois plus tard. Impossible de me souvenir combien de temps a pris la mise en place d'un nouvel équilibre. Je sais en revanche que le besoin viscéral de te voir n'a -lui- pas disparu. Mais je crois que j'étais trop perdue et trop lâche pour revenir vers toi.

    Même après qu'on se fut éloignées l'une de l'autre, j'ai continué longtemps à t'écrire, alors que j'avais comme perdu ton adresse. Au début, je le faisais sur le papier de notre cahier et puis ensuite, dans ma tête. Combien de lettres ai-je commencées sans les finir ? Je t'ai raconté tant de choses toutes ces années que je suis parfois étonnée de devoir te (re)dire certains épisodes de ma vie. Parce que même si tu n'étais pas là, tu y étais au fond.

    Désormais, tu es là. Pas tous les jours, épisodiquement mais là quand même. Pour l'instant, je me demande si nous devons rattrapper le temps ou si se contenter de la magie du naturel de nos retrouvailles permettra de construire cette nouvelle partie d'histoire. En attendant d'avoir le temps d'y penser sereinement, je profite de ce que nous avons. Et c'est bien.



    A très vite,

    Gwen

    PS : Mais quand même, pour toujours, certains moments, choses, musiques, lieux me feront toujours penser à toi.




    Madonna - Dear Jessie
    envoyé par foxysoul. - Regardez d'autres vidéos de musique.


  • City boy

    Il est des rencontres inattendues.

    Comme ce banquier qui ne m’aurait je pense jamais lancé un regard s’il n’était pas le meilleur ami de mon cousin. Pas qu’il m’aurait trouvé repoussante et/ou inintéressante, non (enfin je ne crois pas). Plutôt que je ne fais pas partie a priori du schéma de vie sociale qu’il s’est fixé.

    Il est drôle, très drôle. Cultivé, très cultivé. Et intelligent aussi, ce qui ne gâche rien. Enfin si, ça gâche parfois un peu : ça crée des complexes même à la bavarde que je suis…

    Il aime à faire croire que la vie glisse sur lui, qu’il est parmi nous en observateur. Je crois d’ailleurs qu’il a rayé les mots spontanéité et naturel de son vocabulaire, tout est tendu vers un objectif dont j’ignore les contours. Une idée de perfection peut-être ? De réussite probablement.

    En même temps, c’est un foufou. Un rien dérangé et en marge, il fait des expériences culinaires, chante des trucs complètement débiles, observe, parle de n'importe quoi, lance des

    Je le ressens aussi tout fragile, je crois. Et puis du genre à être à la merci de la fille dont il serait fou et qui pourrait faire de lui tout ce qu'elle voudrait. Parce qu'on ne peut pas être aussi détaché, je n’y crois pas...

    Ceci dit, j’ai beaucoup d’affection pour le banquier. Je ne sais pas pourquoi. C’est d’autant plus inexplicable quand on sait que j’ai dû le voir une demi-douzaine de fois et lui parler genre 3 heures max en tout. Malgré nos différences profondes et malgré le fait que je n'ai aucune idée de ce qu'il pense de moi, donc. Malgré le fait qu'il me mette un peu mal à l'aise et que je me sente parfois disséquée.


    Bref.

    L'autre jour, le banquier a organisé une soirée.

    Et je m'y suis incrustée par le biais de stratagèmes inavouables.
    Une soirée pleine de gens en théorie comme lui. Des filles (non non, pas des femmes) portant le même uniforme quelle que soit leur profession, des mecs connaissant tout de la vie et faisant de la provoc à deux balles. Le mec un peu à la marge dont la mission la plus importante est de prendre des photo inoubliables, celui qui se donne un genre de sale con en théorisant sur la supériorité de l'européenne sur la russe parce qu'elle vieillit mieux, celui qui se prend pour les cahiers du cinéma et réussit à voir de la métaphysique dans Brice de Nice (qu'il n'a vu que par hasard ça va de soi), celle qui crache sur la culture populaire mais qui mine de rien connaît par coeur le nom des 3 derniers gagnants de la Starac.
    Et tout ce petit monde imbu de lui se regarde vivre et exclue de fait tout nouveau ne faisant pas partie de leur caste.

    A part 2 ou 3, la majorité d'entre eux ne font même pas semblant de prendre acte de ma présence. Ils discutent entre eux, m'ignorent superbement. Je fais donc de même. Ne me force pas. C'est l'avantage du mépris mondain, le compliment se retourne sans gêne. Je les observe et me demande si je suis aussi sclérosée socialement qu'ils ont l'air de l'être. Je me détache, joue les entomologistes et me déteste de ne pas avoir l'audace ni la droiture de tout simplement partir.

    Et puis je me demande : qu'est-ce qui fait avancer le banquier ? Se sent-il lui aussi parfois seul au milieu de cette convivialité qui semble un peu forcée ? Ou suis-je seulement en train de projeter mes fantasmes ?

  • Grelutest

    Alors comme tous les ans, figurez-vous que je me suis trituré les méninges avec des cops pour savoir quels critères permettraient de savoir si vous être ou pas une greluche.

    Après moults débats, voici donc la version 2009. Pas encore testée pour ma part.

    Je vous ferai part de mon résultat dès que possible ! En attendant, si c'est pas déjà fait, cliquotez sur l'image et découvrez si une greluche vit en vous.

    grelutest.jpg