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ba(rbie) girl - Page 2

  • Le prince et l'évanouie

     

    Premier malaise de ma vie. Evanouissement comme dans les films. Fallait que ça se passe en terrain hostile of course, et me voila donc face contre terre, lunettes en miettes, joue ravagée, nez saignant et molaire cassée. Dans le couloir du TGV.

     

    Je ramasse les morceaux de lunettes, je m'essuie les mains sur le jean, y a du sang partout c'est top... Puis je me redresse et m'assois contre la paroi, me sentant pas super prête à me relever toute seule. Attendant donc que quelqu'un passe pour m'aider. Et tout ce temps, mon esprit que je suis bien trop faible pour juguler s'enflamme tout seul : une sorte de chevalier auréolé de gloire et de muscles saillants va m'enlever dans ses bras et me mener jusqu'au contrôleur. Il va attendre, inquiet, d'être certain que le diagnostic vital puis m'avouera son coup de foudre et m'offrira une bague de fiançailles sur le quai à l'arrivée du train.

    Arrive un monsieur pesant environ 200 kilos, chauve mais pas tout à fait, la dernière mèche lui restant voletant un peu, vêtu d'un immonde jogging turquoise et qui, pris de panique à la vue du sang sur mon visage, devient et livide et bredouille pathétiquement un "je... euh le contrôleur... enfin je reviens..."

    Je ne l'ai jamais revu mais est-ce vraiment un drame ?...

     

    Le contrôleur fait ensuite son apparition, soucieux. Il m'aide à me lever et me fait asseoir dans sa cabine, il fait ensuite une annonce "la santé d'une de nos voyageuses nécessite l'intervention d'un médecin". Nous attendons ensemble le médecin. Et tout ce temps, mon esprit que je suis bien trop faible pour juguler s'enflamme tout seul : un beau gosse interne ou tout juste diplômé en chirurgie plastique va arriver, me sauver de la défiguration en usant de ses formidables talents et, apprenant que mes colocataires sont en vacances pour la semaine, me proposer de ne pas rester seule, de venir chez lui afin qu'il puisse veiller sur moi. Le lendemain à côté des croissants, les documents nécessaires à l'ajout de mon nom sur le bail de son appartement.

    Arrive une jeune femme sympathique et rigolote. Elle se moque un peu pour me remonter le moral, prend soin de ma blessure et contrôle mes signes vitaux. Elle est efficace et très gentille mais il n'y a aucune femme qui m'ait fait envie jusqu'à présent et celle-ci ne déroge pas à la règle.

    De toute façon, elle a pas l'air célibataire.

     

    Le médecin m'annonce qu'il n'y aura pas besoin de faire déplacer les secours à l'arrivée du train. Autant pour les pompiers... En revanche il vaudrait mieux éviter de rentrer chez moi toute seule, un nouveau malaise est vite arrivé. Et tout ce temps, mon esprit que je suis bien trop faible pour juguler s'enflamme tout seul : à mon arrivée, mon amoureux encore tremblant de peur rétrospective m'attendra bras ouverts sur le quai, se chargera de mes bagages et aura déjà dévalisé une pharmacie de garde pour que je ne manque de rien. Dans le taxi, il serrera fort ma main et m'avouera qu'il ne peut plus attendre, nous devons mettre en route illico le 1er de nos 8 enfants.

    Sur le quai, le couple d'amis que j'ai moi-même appelé à l'aide. Remarquez, étant donné que j'ai pas d'amoureux transi ça paraît logique qu'il m'attende pas à la sortie du train. Pas de surprise, donc, à part celle de voir qu'il existe des gens prêts à se déplacer à minuit un dimanche pour vous aider à rentrer à la maison sans crainte.
    Bon mais en attendant, ils vont pas se marier et avoir 8 enfants, enfin pas avec moi je veux dire...

     

     

    Je crois que je vais résilier mon abonnement à Harlequin...

     

  • Au secours !

     

    Il existe un moment où il faut cesser les conneries et garder juste un peu de bon sens.

    Je viens de décider que Rue 89 ne serait plus dans mes flux RSS. Je n'ai rien contre les lieux communs, les enfoncements de portes ouvertes ni les marroniers. Mais là, stop la connerie, faut pas déconner.
    Lancer un débat bien débile sur la symbolique machiste des symbôles mis sur les portes des toilettes publiques, c'est digne d'aucun journal.

     

    Mais quelle grave dérive de la société, les hommes sont représentés en pantalon et les femmes en robe. Quelle horreur, certains panneaux montrent deux personnages identiques à l'exception des seins pour la femme. Allez, je concède que le choix du rose pour les femmes et bleu pour les garçons n'est pas des plus judicieux.

    Mais enfin, comment voulez-vous trouver un idéogramme simple qui permette à chacun de (se) reconnaître en un clin d'oeil ?

     

    Les gens, il y a des personnes qui ne savent pas lire. Des enfants par exemple et aussi des adultes. Pas seulement des illétrés mais aussi des touristes utilisant un autre alphabet que le nôtre par exemple.
    Ecrire simplement le mot homme / femme ne permet donc pas à tous de savoir quelle porte choisir.

    Un symbôle c'est forcément réducteur, ça renvoit à des clichés, ça ne peut satisfaire tout le monde, et c'est lié à l'histoire et aux traditions du lieu où on décide du choix du symbôle.

    Du coup, oui, en Arabie Saoudite, on représentera la femme voilée.

    Le sexisme et la lutte contre la discrimination des femmes a bon dos. Je ne me sens pas insultée chaque fois que je vais aux toilettes. Si nous sommes égaux, alors nous pouvons partager les toilettes, tiens. Moi, je n'ai pas envie que les toilettes soient mixtes

    Est-ce qu'on pourrait parfois lutter contre de vrais problèmes plutôt que de débiter des thèses sur des sujets aussi crétins ?

    Si on doit vraiment disserter des toilettes, ce qui me chagrine, c'est que 99 fois sur 100, l'équipement pour changer les bébés se trouve exclusivement dans les toilettes des femmes. Ca, ça me choque plus que de voir une fille en fobe pour m'indiquer quelle porte est la mienne...

     

     

  • le LOL du jour goes to : Georgillaume

    Je suis -comme souvent désormais il faut le dire- la seule fille célibataire de la soirée. Tout se passe très bien, les couples ont l'amabilité de ne pas tous se rouler de pelles en même temps, on se raconte des blagues de moutons, je pète un cable et me ridiculise en chantant Michel Delpech... je passe donc un très bon moment.
    Arrive le moment de se dire au revoir, de rentrer chacun chez soi. Et c'est là que se joue l'attribution du LOL du jour : il y a parmi les derniers vivants de la soirée un mec, célibataire itou, qui a la flemme de rentrer à sa maison et réfléchit à l'endroit où il pourrait bien dormir. J'annonce tout de go que je rentre chez moi, je m'apprête à faire des bisous.

    On me parle à demi-mot du canapé lit dans le salon. Je relève à moitié. Souris. Le Monsieur n'a toujours rien dit. Il rigole plus ou moins.

     

    Bon c'est acquis, je n'ai pas relevé l'allusion, je n'ai pas proposé mon (canapé)lit et il n'a pas spécialement rebondi non plus. Bisous. Au revoir. Bonne nuit.
    (Si le Monsieur veut dormir chez moi, il formalise sa demande et mon couple d'amis n'a pas besoin de voler à son secours je crois. Surtout au vu du caractère dudit Monsieur...)

     

    Et soudain, la phrase qui tue :
    " Ah ben non, Monsieur, tu devrais toi aussi partir par là-bas, pour raccompagner baci jusqu'à son quai de métro, non ? Voire t'as qu'à la raccompagner chez elle directement ? "

     

    Le temps d'un monumental éclat de rire intérieur, j'étais partie en faisant un signe de la main.

     



  • Poppy Keshi

    Mes fleurs préférées sont les pivoines et les coquelicots. Il y en a plein d'autres que j'aime beaucoup mais ces deux-là sont vraiment celles qui me touchent le plus.

     

    Le coquelicot est de ces fleurs dont j'ai l'impression qu'elles ont une génération spontanée. Elles apparaissent pour des raisons mystérieuses sur le bord de certaines routes ou au milieu de champs de blé. Petites taches de couleur, fragiles et graciles au milieu de la monotonie et de la banalité des grands champs.
    Leur apparition est chaque fois un peu magique, elle tient de la joie simple d'enfance. Surtout qu'il est impossible de l'apercevoir l'hiver, quand la saison est finie, c'est fini.

     

    J'aime aussi ce paradoxe de fleur si fragile alors que si tenace et forte. La finesse de ses pétales tout froissés qui se déchirent si on n'y prend garde, sa tige si fine et torsile (ça veut dire qui se tord facilement dans ma langue personnelle.), la brève durée de vie de cette fleur. J'ai toujours envie d'en prendre soin, d'y faire attention, de peur qu'elle ne disparaisse.

    En même temps, sa tige est très coriace, pour la couper en deux avec les doigts, il faut y mettre de la force, sinon on se blesserait presque. Pareil pour ses pétales en apparence si doux et fins qui sont pourtant très résistants aux froissements et dont l'elasticité est fascinante. Il paraît que le coquelicot aurait même des vertus narcotiques...

    Surtout, le coquelicot me paraît très fier, un peu là à narguer les gens qui tentent de le cueillir puisqu'aussitôt cueilli, il meurt dans la journée, démontrant qu'on n'a pu en saisir l'essence. Il décide de l'endroit où il pousse, du voisinage qu'il accepte, ce n'est pas une fleur de jardinières des terrasses, il reste libre, c'est une fleur des champs. On dit que cette fleur représente "l'ardeur fragile". C'est si bien trouvé !

    Aujourd'hui, je dois me rendre à l'évidence, c'est la fin de la saison, les signes sont tous là, bientôt, je vais devoir me passer de Coquelicot. Cette seule pensée m'est vraiment douloureuse. J'ai pourtant tenté de me préparer à ce moment en voyant la fin de l'été approcher, j'ai interprêté les divers signes et bien compris que petit à petit, Coquelicot disparaissait de mon existence.

    Pour gérer cet évènement, j'en ai un peu parlé autour de moi pour avoir des conseils, j'ai fait des blagues sur ses absences, j'ai tenté de couper plus tôt, puis de renouer un peu. Pas plus qu'un autre je n'aurai réussi à saisir son essence, je n'en ai pas eu le temps ni vraiment le droit, peut-être.

     

    Peu importe, rien n'y fait. J'ai mal. Je suis triste de la disparition de cette fleur.