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Le prince et l'évanouie

 

Premier malaise de ma vie. Evanouissement comme dans les films. Fallait que ça se passe en terrain hostile of course, et me voila donc face contre terre, lunettes en miettes, joue ravagée, nez saignant et molaire cassée. Dans le couloir du TGV.

 

Je ramasse les morceaux de lunettes, je m'essuie les mains sur le jean, y a du sang partout c'est top... Puis je me redresse et m'assois contre la paroi, me sentant pas super prête à me relever toute seule. Attendant donc que quelqu'un passe pour m'aider. Et tout ce temps, mon esprit que je suis bien trop faible pour juguler s'enflamme tout seul : une sorte de chevalier auréolé de gloire et de muscles saillants va m'enlever dans ses bras et me mener jusqu'au contrôleur. Il va attendre, inquiet, d'être certain que le diagnostic vital puis m'avouera son coup de foudre et m'offrira une bague de fiançailles sur le quai à l'arrivée du train.

Arrive un monsieur pesant environ 200 kilos, chauve mais pas tout à fait, la dernière mèche lui restant voletant un peu, vêtu d'un immonde jogging turquoise et qui, pris de panique à la vue du sang sur mon visage, devient et livide et bredouille pathétiquement un "je... euh le contrôleur... enfin je reviens..."

Je ne l'ai jamais revu mais est-ce vraiment un drame ?...

 

Le contrôleur fait ensuite son apparition, soucieux. Il m'aide à me lever et me fait asseoir dans sa cabine, il fait ensuite une annonce "la santé d'une de nos voyageuses nécessite l'intervention d'un médecin". Nous attendons ensemble le médecin. Et tout ce temps, mon esprit que je suis bien trop faible pour juguler s'enflamme tout seul : un beau gosse interne ou tout juste diplômé en chirurgie plastique va arriver, me sauver de la défiguration en usant de ses formidables talents et, apprenant que mes colocataires sont en vacances pour la semaine, me proposer de ne pas rester seule, de venir chez lui afin qu'il puisse veiller sur moi. Le lendemain à côté des croissants, les documents nécessaires à l'ajout de mon nom sur le bail de son appartement.

Arrive une jeune femme sympathique et rigolote. Elle se moque un peu pour me remonter le moral, prend soin de ma blessure et contrôle mes signes vitaux. Elle est efficace et très gentille mais il n'y a aucune femme qui m'ait fait envie jusqu'à présent et celle-ci ne déroge pas à la règle.

De toute façon, elle a pas l'air célibataire.

 

Le médecin m'annonce qu'il n'y aura pas besoin de faire déplacer les secours à l'arrivée du train. Autant pour les pompiers... En revanche il vaudrait mieux éviter de rentrer chez moi toute seule, un nouveau malaise est vite arrivé. Et tout ce temps, mon esprit que je suis bien trop faible pour juguler s'enflamme tout seul : à mon arrivée, mon amoureux encore tremblant de peur rétrospective m'attendra bras ouverts sur le quai, se chargera de mes bagages et aura déjà dévalisé une pharmacie de garde pour que je ne manque de rien. Dans le taxi, il serrera fort ma main et m'avouera qu'il ne peut plus attendre, nous devons mettre en route illico le 1er de nos 8 enfants.

Sur le quai, le couple d'amis que j'ai moi-même appelé à l'aide. Remarquez, étant donné que j'ai pas d'amoureux transi ça paraît logique qu'il m'attende pas à la sortie du train. Pas de surprise, donc, à part celle de voir qu'il existe des gens prêts à se déplacer à minuit un dimanche pour vous aider à rentrer à la maison sans crainte.
Bon mais en attendant, ils vont pas se marier et avoir 8 enfants, enfin pas avec moi je veux dire...

 

 

Je crois que je vais résilier mon abonnement à Harlequin...

 

Commentaires

  • Hihi, tu me fais rire avec ton récit pourtant tragique... Une vraie fleur bleue, tout comme moi... ! :)

  • ne résilie surtout rien et même en plus abonne-toi à Passionata ! Et puis va à l'hosto te faire faire quelques examens (y'a des internes, je te dis pas...)

  • ooooh la belle idée: je vais tenter un nouveau médecin, mon beau gosse a changé de cabinet médical sans me laisser d'adresse

    (oui septie, je crois un peu fleur bleue... :)) )

  • merci.
    ben dis donc, entre le vomito et l'évanouissement, tu devrais peut être prendre l'avion, ou passer ton permis, non ? Non, sans rire, tu vois du lien ?

  • c'est le même jour, algrid.

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