Il y a mille idées que j'ai bien précisément conceptualisées. Nombre d'anecdotes gisent sur des notes dans mon iPhone, achevées, prêtes. Mais je ne parviens pas à les partager, les relâcher dans la nature, les confier à votre lecture bienveillante.
Il y a mille idées que j'ai bien précisément conceptualisées. Nombre d'anecdotes gisent sur des notes dans mon iPhone, achevées, prêtes. Mais je ne parviens pas à les partager, les relâcher dans la nature, les confier à votre lecture bienveillante.
Non pas que j'aie peur de vos réactions ni honte de ma vie, plutôt que je ne me résolve pas à laisser la trace de toutes ces teintes sombres accumulées. Parce que voilà bien le cœur du sujet : la plupart voire toutes ces notes à publier sont tristes. Or, je n'ai pas envie de remplir les poubelles de l'Internet avec mes déceptions, mes balbutiements inachevés, mes tristesses.
Je suis optimisme, sourire, envie, rêves. Pas ce magma de renoncement, peur, manque, inquiétude, fatigue, désorganisation et fadeur. Je n'aime pas ce que je suis. Je me sens une moche personne. Comme si je n'étais là pour personne d'autre que moi, obsessionnelle de moi-même, incapable de rien de bon. Alors que mon entourage, lui, est rempli de gens si beaux, que je maltraite par mon comportement ridicule, autocentré et puéril.
Alors même que je vis un moment plutôt délicieux professionnellement, je ne parviens pas à me débarrasser du goût bizarre de la fuite en avant. Il est là, comme en rétro-olfaction. Probablement parce que je façonne mon avenir professionnel de tous les "et si?" possibles, que je case tous les jours de congés dont je dispose en évasions loin de ce quotidien... Douceur de la projection dans des idées futures, de la réalisation immédiate de certains souhaits, de l'accumulation de fractions de bonheur. Amertume des projets non menés à bien, face à mon impuissance souvent, devant les agissements jamais réprimés des malveillants qui croissent et se multiplient.
Le doux amer devient mon identité secrète. Je me recroqueville sur moi et referme petit à petit les portes. Parce que je ne sais plus que réagir et répondre. Je retrouve mes vieux démons, ceux qui font que je me sens nulle, que j'ai peur de déranger tout le monde, que j'avance sur la pointe des pieds et n'ose rien demander aux gens. J'ai l'impression que je ne sais plus agir ni proposer. Je regarde filer le temps.
J'attends.
Mais je ne sais pas quoi.
nb : ceci n'est pas le reflet exact de mon sentiment à l'instant où je publie. ces mots ont été remaniés mille fois ces dernières semaines, raturés, jetés, réécrits... et ils sont probablement plus noirs que ma réalité actuelle.
pourtant, je me suis rendu compte que laisser celle-ci en brouillon me bloquait pour les autres. et le côté positif des vacances, c'est de pouvoir prendre assez de recul pour se dire que ces mots ne doivent pas disparaître, qu'ils sont importants pour plus tard et peut-être aussi un peu pour tout de suite.
il y a donc plein de notes que je vais pouvoir publier, désormais.