Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Mon lectorat (2)

(...)
 

La censure justement, c'est un sujet que j'ai abordé il y a quelques semaines avec ma sœur (qui me lit, commente parfois mais avec qui je discute peu de ce que je dis ici) qui me demandait comment je parvenais à gérer le fait que je raconte ici des bouts de moi sans savoir vraiment qui lit ni ce que les lecteurs vont faire des informations qu'ils trouvent ici.


2a7f2a06dc7e80b81b5f6d9069e13f40.jpgDe fait, je me censure. Tous les jours. Dans chaque note. Même si, vu de l'extérieur, on n'en a probablement pas l'impression.


Déjà, heureusement pour moi, il s'agit d'écrit, dactylographié de surcroît. Une partie de ce que je voudrais spontanément écrire ici -comme je le ferais sur une feuille volante que je brûlerais ensuite- passe donc à la trappe à la relecture ou parce que le temps de le taper, j'ai déjà remanié 26 fois le compte-rendu d'une anecdote, changeant ainsi son sens et son contour.


De même, tout ce que je raconte ne m'est pas forcément arrivé. Certaines fois, j'aime piquer à mon entourage (y compris lointain) des anecdotes qui me font rire. Ou alors, je change les lieux, les gens… pour tenter de rendre le tout moins soporifique. Voire je publie des semaines après la rédaction, à un moment où tout ça est déjà très loin.


Et puis il y a aussi ce que je vais appeler la ligne éditoriale : je ne montre pas tous les aspects de moi. C'est un peu beaucoup le pays des bisounours, ici. Tout y est noir ou blanc, grave ou drôle, dépression profonde ou exaltation euphorique. C'est volontaire. Je suis réellement naïve et spontanée et utopiste et pleine d'illusions sur ce que devraient être les relations humaines et remplie de jugements à l'emporte-pièce et de belles théories d'un monde empli de gens honnêtes et qui s'aiment.


J'évite certains sujets bien sûr. Des qui pourraient me brouiller avec des proches, ou créer des polémiques inutiles, ou faire de la peine gratuitement, ou me revenir dans la figure force 12, ou être à l'origine de 5.000 questions pour cause de mauvaise interprétation, ou révéler des choses que je n'ai pas forcément envie de dévoiler.

 

Et c'est donc pile là que je vais faire intervenir la dernière catégorie de mon lectorat : il y a ceux dont j'étais persuadée qu'il était impossible qu'ils me lisent mais qui ont fait une sorte de gaffe lors d'une conversation à l'apparence somme toute anodine. Et là, intérieurement, une sorte d'immeuble de 30 étages vous tombe dessus et vous vous dites dans un premier temps « Oh putain (désolée…) dites-moi pas que c'est pas vrai ? c'est juste pas possible ? Ca ne peut qu'être une coïncidence !... » et immédiatement après, alors qu'on tente de faire bonne figure en continuant la conversation, le cerveau bouillonne de 10.000 questions et plans sur la comète à base de  « si j'aurais su.... j'aurais censuré ça, et puis ça aussi et peut-être ça ? » et on se dit qu'en fait, on aurait peut-être dit certaines choses autrement…….. OU PAS ? (©iowagirl)
 
Alors on finit par prendre une grande inspiration mentale et par se dire que bon, c'est fait, qu'on ne va pas demander de toute façon, on n'aura pas le courage. Alors on se calme et on continue comme avant !

Commentaires

  • Je te comprends, on ne sait jamais qui nous lit et quand cela va réapparaître ailleurs. Heureusement que ma famille ne lit pas le français. ;-)

Les commentaires sont fermés.