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La réconciliation

 
Je me suis réconciliée avec Marguerite, oui, je peux l'affirmer. En fait, elle m'agaçait depuis si longtemps que j'avais coupé court à toute communication entre nous. Je ne lisais plus rien d'elle, pas même des extraits, ni des articles dans les journaux sur la vie de ctte femme hors du commun. Rien d'elle ne m'intéressait.
 
On s'était rencontrées l'année du bac, par une analyse de L'Amant de la Chine du nord. On avait décortiqué jusqu'à n'en plus pouvoir le moindre de ses mots. Je me souviens que la seule chose que je retenais de ces heures de lecure et d'analyse était cette sensation d'ennui et de prétention de l'auteur aussi. Comme si rien ne pouvait être simple. Depuis le bac, donc, aucune lecture de Duras. Pourtant, on me disait souvent "mais je t'assure que c'est bien, faut que tu retentes !"
Et puis on m'a offert un de ses livres. Il y a 7 ans maintenant. Il est resté sans bouger pendant tout ce temps. Enfin, si, il a bougé, il a déménagé 2 fois. Il est resté dans ma bibliothèque. On me disait parfois "oh, tu l'as aussi ? j'ai adoré!"
 
Un jour enfin, j'ai décidé qu'il fallait que j'ouvre ce livre. Il est tout petit, au pire je passe une heure à m'ennuyer quoi...
Dix heures et demie du soir en été.
On est en Espagne déjà ça tombe mal.
Bref...
 

DURAS-dix-heures-et-demie.jpg

 
Deux pages ou peut-être vingt pages plus tard, je ne sais pas, je me rends compte que je suis hypnotisée.
Le rythme des mots magique. Les phrases complètement inhabituelles. Le travail évident sur toute la strcuture se ressent et pourtant, il ne gâche pas le plaisir de la lecture. J'ai bien senti que je me remplissais de la qualité de ce texte autant que de la magie de la lecture.
Une fois fini, cette joie d'avoir profité d'une oeuvre et pas seulement d'une histoire...

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