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La véranda aveugle

medium_veranda.2.jpgL'histoire d'abord : Tora vit sur une petite île en Norvège. Une île sur laquelle tout le monde se connait, où les problèmes des voisins sont pris en charge par toute la maison. Tora est fille unique, elle vit avec sa mère et le compagnon de celle-ci. Elle n'a jamais connu son père et on la rencontre au moment où elle finit l'enfance. Elle entre dans l'adolescence pleine de certitudes, de crédulité aussi. Et avec une conscience aigüe de certains problèmes d'adulte alors qu'elle a une naïveté incroyable sur des sujets pourtant basiques.

On suit lentement Tora, dans sa découverte de qui elle est et de ce que sont les relations avec les autres. On vit aussi la ritournelle d'un petit village norvégien dans la fin des années cinquante : la pêche, l'école, la recherche d'emploi, la haine de la différence, l'émancipation de la femme... C'est doux, c'est émouvant, c'est prenant à la gorge, c'est fascinant. Je ne sais pas si c'est moi ou si c'était voulu par l'auteur mais j'ai eu l'impression que même l'écriture était lente. Et cette lenteur va si bien à Tora, précautionneuse et minutieuse, qui veut tout comprendre mais n'ose rien demander, qui s'invente des histoires pour s'extraire de la réalité qu'elle ne sait pas contrôler. "La véranda aveugle" n'est pas de ces histoires qui se lisent et laissent des petits souvenirs imperceptibles, je sais que ce livre va me marquer, que de nombreux passages sont définitivement encrés dans ma mémoire et vont continuer à y faire leur oeuvre.

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