Soudain tout claque, la nuit est éclairée violemment et brièvement, le vent souffle fort et le tonnerre gronde. Les orages bruyants ne sont pas si fréquents à Paris, sauf cette année. Ça tombe bien, c'est mon temps préféré.
Il est nuit, l'heure où tout le monde dort et moi je profite.
Je profite de la tiédeur du matelas sous mon ventre et de celle de mes mains à la saignée de mes seins. Le vent et la pluie ont fait tomber la température, je frissonne de la sensation de chair de poule qui descend de mes épaules le long de la colonne vertébrale jusqu'au plus bas de mon dos, là où le drap l'éteint.
La tête tournée vers la fenêtre ouverte sur l'obscurité trouée d'éclairs, j'écoute la pluie plicploquer sur les toits et le tonnerre faire vibrer les vitres.
Dehors, tout est bruit et activité et dedans, tout est calme et fascination.
Commentaires
Ce que tu racontes à propos d'écouter l'orage la nuit, seule dans Paris pendant que tout le monde dort, ça me fait penser à ça...: http://xkcd.com/610/
Ce sentiment d'être seul au monde...
Les orages la nui sont les seuls moments où je me réjouis de mes angoisses nocturnes.
Pouvoir me blottir sous la couette, écouter le bruit des éclairs, celui de la pluie contre les carreaux, imaginer le ciel éclairé.
Puis quand tout est fini, me lever, ouvrir la fenêtre et respirer cet air qui semble si pur, si vide de toute la tension précédant l'orage.
L'orage la nuit... Un prétexte pour me relever et succomber au plaisir de l'insomnie, café sur la terrasse, regarder la foudre trancher le ciel avant la pluie.