Il est des mystères absolus en forme d'évidences. Des gens en l'occurrence. Des compagnons de route.
Parmi les conditions sine qua non de vacances parfaites ou presque, il y a les envies communes. Les émerveillements n'ont pas à être instantanés et concomittants mais il est important que les voyageurs n'aient pas d'envies trop discordantes. J'aime par exemple profiter et m'imprégner d'un lieu avant de m'enfermer dans ses murs. Humer l'air, déambuler. Quand j'ai l'impression que la ville et moi devenons proches, alors je vais dans le détail de ses musées.
Un autre point important du compagnon de voyage idéal est plus prosaïque mais fort important : la pause-pipi. J'ai une vessie de moineau, du coup, je m'arrête quasi chaque fois que je vois des toilettes, au cas où, par précaution. Et j'ai horreur d'avoir la sensation que je fais attendre les autres pendant que je me repoudre le nez. Idéalement donc, il faut que l'autre s'arrête aussi...
Faire les boutiques ne doit pas paraître futile, ni une perte de temps. Passer une heure dans une librairie, préférer le détour à l'efficacité. Ne pas s'attarder pour autant sur les endroits qui ne plaisent pas, préférer passer à autre chose que s'obliger à explorer les monuments encensés dans les guides.
Et puis aussi et presque surtout, j'aime avoir le temps de manger. Découvrir de nouveaux goûts, se nourrir. Pas seulement parce que j'ai faim mais aussi pour le plaisir sensuel d'un des seuls moments du voyage où les 5 cinq sens emmagasinent des souvenirs.
On parle, pas parce qu'on est obligé mais parce qu'on a envie, que c'est le moment. A bâtons rompus ou au contraire par allusions, sans finir la phrase parce qu'on imagine que l'autre aura parfaitement compris quel était le sens de ce début de conversation. Et puis soudain on n'a plus envie, on se tait et l'autre n'en prend pas ombrage, prend tout simplement en compte ce silence et vaque à ses propres pensées. Ce n'est pas un moment vide, ni hostile, ni incompréhensible. Le silence est plein de la richesse de l'autre. On en profite.
La possibilité du silence est peut-être la chose qui compte le plus pour moi. On pourrait croire -j'imagine- que je suis une pie incapable de s'arrêter mais il n'en est rien. Régulièrement, je me tais. Et j'écoute, j'observe. Ou au contraire je m'éclipse, j'entre en moi, je me recroqueville non... je m'étends et m'évapore sur des pensées qui ne sont que miennes. Et les gens qui le savent et le prennent en compte sont rarissimes. (Et je ne les en aime que plus.)
Je suis joie et ravissement d'avoir rencontré dernièrement une de ces parfaites personnes. De celles dont on ne se dit pas une seule fois de toutes les vacances qu'on voudrait un moment seul, à soi. Parce que pas une fois on n'a été envahi par sa présence. Le naturel et l'évidence qui ont guidé mes 10 jours en sa compagnie m'ont permis de me réconcilier un peu avec moi.
Commentaires
Ah zut c'est pas moi :( Mais cependant j'aime le silence des gens et les voyages aléatoires, les promenades incongrues, les sites non estampillés officiellement, ou les voir autrement (le Mt Saint-Michel, de loin et par derrière, par exemple). Et puis j'aime bien ta façon de voir les choses de l'ailleurs. Je suis donc candidate au compagnonage de voyage ;oD
PS : seul le sandwich aux petits pois crus euh...J'en aurais choisi un autre, hein ! Mais la photo en est fort belle
ah mais je te rappelle que c'est prévu ma larkéo !!!
et en plus avec toi je suis sûre que ça va être top : je m'endors dans la voiture et tu me dis rien. je lis au coin du feu fort malpoliment et vous me laissez faire !
:-)))
je te ferais dire que lire au coin du feu n'est pas malpoli, justement moi ça me plaît que les gens lisent au coin du feu, ça prouve une sorte de bien-être et en outre ne m'oblige pas à faire la conversation ;o)
donc il me semble que nous pourrions très facilement nous adapter l'une à l'autre aussi pour une aprème visite/grelucherie à Lyon, voir même plus hein....genre tout un weekend, il y a de la place chez nous alors c'est quand et comme tu le souhaite ;-)
Paix et bonheur sur les liseurs au coin du feu!
Je lis ce blog complètement à l'envers!
Les petits pois crus, c'est bon: mangez-en!