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Des promesses à l'envie
Acquiescer et sourire
Ensemble, comme absents mais ensemble
Feindre l'envie quand tout s'effondre
Porter les masques chaque seconde


Armand MELIES - Casino from leneopen on Vimeo.


Au départ, j'avais envie ou besoin de solitude. Un peu par facilité beaucoup parce que je n'en avais plus eu depuis longtemps.
Cependant, être seule, au bout du compte ça ne construit pas forcément. Parce que l'échange et le point de vue des autres m'est important. Non que je ne puisse décider seule de mon avenir ou de mon chemin, plutôt que je m'enfermais petit à petit et commençais à avoir peur de me rabougrir dans mon coin. Surtout, je me suis dit soudain que tant qu'à finir vieille fille, autant finir vieille fille entourée d'amis.

Alors je suis revenue à la vie sociale. De longs et nombreux mois après être partie pour une autre vie, le vide abyssal de mon quotidien m'a giflé. Il fallait agir. Remplir.
J'ai commencé par inviter parfois une ou deux personnes à dîner à la maison. Pas souvent. Puis j'ai recommencé à rencontrer de nouvelles personnes. J'ai aussi renoué le contact avec d'anciennes personnes, j'ai créé de nouvelles habitudes de vie : les soirées nouvelle star, les apéros avec les voisines, les dîners hebdomadaires en famille, les week-ends ailleurs, les apéros sur le pont ou dans la cave, les piques-niques au parc avec ma toute nouvelle copine et sa tribu d'enfants/copines, les verres avec les amis des amis qui deviennent parfois aussi les miens...

Mission accomplie. Ma vie était très remplie. Je ne le ressentais pas comme un tourbillon mais plutôt comme un embellissement, un partage de moments. Je redécouvrais la sensation de sortir sans avoir à donner d'explications ni à négocier.
Sur une semaine, il y avait rarement plus d'un soir que je passais en tête à tête avec moi. Tout était prétexte pour voir du monde. Je ne refusais quasi jamais une invitation impromptue, toujours partante même quand j'étais sensée me reposer un peu.

Oui mais voila, à trop remplir, est-ce que la quantité ne nuisait pas à la qualité des relations que je nouais ? Et puis avais-je réellement envie de tous les rendez-vous que j'acceptais ? Bien sûr, j'avais baigné dans des semaines de solitude mais est-ce que les moments que je m'accordais n'étaient pas trop rares ? Surtout, surtout, cette agitation permanente ne me permettait-elle pas tout simplement de me cacher ? Faire semblant d'être joyeuse est une seconde nature. Ca va toujours, je suis systématiquement partante, y compris pour faire semblant vis-à-vis de moi. Je suis capable de mentir à une foule entière, étourdie de bêtises et de rires. Et aussi de mentir à moi-même.

Mais j'ai fini par être rattrapée par cette technique de camouflage. Certains autres d'abord puis moi enfin, avons mis le doigt sur les failles de mon mode de vie. Cesser de rencontrer des gens pour additionner les expériences, profiter de ceux qui sont là réellement et les aimer. Construire du durable sur l'éphémère de nos fous rires. Ancrer ce que je suis dans les moments de joie profonde que m'offrent ceux qui comptent.

Vous êtes plus nombreux que le jour où je suis revenue à la vie sociale mais vous n'êtes plus pléthoriques. Arrivés en moi hier ou il y a 10 ans, le temps ne fait rien à l'affaire, vous avez tous une place à part, qu'elle soit en cours de construction ou déjà solidement imbriquée à ma propre place dans la vie. Tous.

A genoux comme jamais, vivre libre et mourir
Ensemble, exsangues mais ensemble

 

 

 

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Les épisodes précédents sont là ! on va la finir, cette série...


Commentaires

  • Ce texte raisonne en moi plusieurs heures après l'avoir lu, parce que depuis des années je me sens en équilibre instable sur cette frontière entre solitude et besoin d'affection. Et j'ai peur que de jour en jour, je sois en train de basculer du mauvais côté.

    Je suis un peu triste que tu penses "finir vieille fille". J'espère de tout cœur que ça n'arrive pas (perso malgré ma solitude je garde toujours espoir de ne pas finir vieux garçon). Luttons ensemble pour que ça n'arrive pas :*

    Cependant je trouve ton expérience plutôt positive : en socialisant à outrance, tu t'es peut-être voilé la face en amitiés artificielles mais ça t'a forcément permis d'en tisser des vraies.

    J'espère faire un petit peu partie de celles-là

    XOXO

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