Chicago.
J'en gardais un souvenir ébloui. Été indien et vie chez des autochtones, ça avait forcément aidé. Au point que lorsque j'avais commencé à réfléchir à tout laisser tomber pour partir vivre seule, c'est Chicago qui m'aurait semblé l'idée la plus lumineuse. Du coup, j'oscillais entre la crainte de constater que j'avais totalement surinvesti mes souvenirs et l'excitation à l'idée de revoir et de découvrir mieux Chicago. Entre tout, je me demandais un peu à quoi allait ressembler nos retrouvailles.
Elles furent bonnes.
Le temps radieux du premier jour, l'orage somptueux du deuxième soir, la grisaille enveloppante du 3ème matin, la douceur des températures tous les jours : la météo était avec moi.
Les revisites m'ont réjouie, que ce soit la vue des grandes tours géantes ou les requins de l'aquarium ou même la ballade nez au vent au milieu des rues familières. Les découvertes m'ont enchantées, comme Oak Park et Frank Lloyd Wright ou l'art museum et Georgia O'Keefe ou les gigantesques serres remplies de fleurs au nom magique.
Il y a à Chicago tout ce que mon amour profond pour les Etats-Unis espère. A la fois les clichés que peuvent offrir les séries ou les films, avec la démesure de la gastronomie et du lieu, les gens hyper enthousiastes d'un rien, les sportifs le long du lac quelle que soit l'heure, la mixité sociale et de couleur de peau, les immeubles qui grattent vraiment le ciel, les quartiers familiaux avec les parcs et les grosses voitures garées devant les maisons au gazon impeccable.
Et puis il y a aussi tout ce que je n'attendais pas forcément mais dont je sais désormais que c'est typique aussi, dans une certaine mesure. Des petits resto délicieux loin des chaînes de burgers, le recul total des habitants face à l'image qu'ils renvoient dans le monde, un humour féroce et vraiment pas politiquement correct, la preuve d'une avancée technologique et économique certaine qui côtoie la maison rafistolée ou la voiture en lambeaux dont se contentent certains, cette amabilité extrême dont on n'arrive pas toujours à déterminer à quel point elle est teintée d'hypocrisie, cette identité locale cultivée coûte que coûte à côté du patriotisme général.
Je me rends compte que de toute les villes américaines que j'ai rencontrées, Chicago est celle qui incarne ma vision de la métropole cliché.
Et j'ai déjà envie d'y retourner.
Commentaires
Mais moi aussi c'est Chicago où je vivrais seule ! J'avais aimé cette ville, son climat, sa paradoxale douceur de vivre pour une grande métropole. Je l'avais préférée à New-York, Montreal et Boston.
Moi c'est Rio qui me fait cet effet là...
qu'est ce que tu raconte bien quand tu aime...ce n'est que le début de l'histoire hein...j'attends déjà la suite avec impatience...emmène moi encore rêver et voyager avec toi stp :)
oui, on va continuer le voyage, j'ai encore une ou deux notes à moitié écrites sur ce sujet...
ça m'étonne pas, dame du phare, quand je te lis ou regarde tes photos de là-bas, je suis transportée dans la quiétude.
je ne sais pas si je préfère à Boston, j'ai un attachement un peu gnangnan à cette ville. mais pour le reste, elle est en haut de la liste, clairement !