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La route

 

La route.
Non LA Route.
Le numéro mythique, le lieu cliché auquel on pense quand on imagine de grandes virées en voiture aux USA.
Route 66.

La chance absolue de ce périple a d'abord été la météo. On a eu à peu près tous les temps sauf la neige et c'était magique. Le même paysage tour à tour écrasé de lumière perpendiculaire ou au contraire rendu tout mystérieux par le ciel anthracite, c'est possible sur la route 66 ! Comment ? Parce que les dimensions sont telles que pendant plusieurs on pouvait suivre au loin la même montagne, point d'ancrage tranquille de tout le panorama. Après le petit dej, la montagne était loin sur la droite, tout embrumée, après le déjeuner, pile en face, quasi invisible sous les trombes d'eau qui tombaient du ciel, à l'heure du goûter, le soleil insolent éclaboussait cette montagne qu'on laissait s'éloigner sur la gauche, dans le soleil couchant, on l'apercevait nous disant un dernier coucou.

Le long de la route paisible, des villes clairsemées se vantent de trésors improbables pour attirer le chaland. Comme le château d'eau penché ou la croix en tôle blanche de 38 mètres de haut ou le plus petit bureau de poste des États-Unis -si petit qu'on l'a jamais vu... Mais ce qui rythme vraiment la journée, ce sont les visions-cliché : la station service désertée depuis des années, les lotissements de caravanes, les repas xxl avec une limonade de 1 litre même si tu demandes la petite version, les grandes églises blanches annoncées par des panneaux "he is risen", les diners aux nappes à carreaux rouges et blanches, les ponts de fer...

Et puis le vide. Surtout le vide. Quand on n'est pas sur l'autoroute, il se passe souvent plusieurs minutes sans que l'on ne croise quiconque. La route est rectiligne et sans fin, elle va jusqu'à l'horizon sans faillir. Parfois, on longe la voie ferrée et on fait la course pendant des kilomètres et des kilomètres avec un train de marchandises dont on peine à deviner la longueur totale.
Le vide, c'est aussi celui du désert : plein de déserts différents. Celui tout plat avec de la terre rouge et quelques touffes d'herbe folle, celui entouré des mesas de western toutes plates, le doré infini et sablonneux avec de petits cactus pour seul agrément, painted desert le désert arc-en-ciel et les canyons qui découpent la monotonie jusqu'au célèbre Grand Canyon.

Un peu comme si le paysage changeait les gens, chaque État traversé a une ambiance humaine à part. Les villes s'adaptent aussi aux clichés que l'on attend d'elles. Toutes les vitrines d'Oklahoma City supportaient les Thunders fraîchement éliminés en play-offs, Saint Louis a fièrement offert le Mississippi et son arche symbolique, les maisons en pueblo de Santa Fe nous ont rappelé si besoin était que nous étions au Nouveau-Mexique, cachée dans la montagne, Flagstaff et ses sapins, comme une plongée dans le stations de ski de série télé.

De burgers en steaks panés et en empanadas, on a tracé un gros morceau de La Route, je l'ai déjà cassé en milliers de petits bouts pour mieux pouvoir les ressortir et y repenser.

 

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