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Ca va servir à rien mais fallait que ça sorte !

 

 

Fait divers : Nous sommes en France. Au 21ème siècle. Une femme marche dans la rue, elle se fait agresser par un sale type qui lui arrache sa jupe et tente de la violer. Elle se défend, dans la lutte elle lui casse le nez d’un coup de coude.

La loi elle dit tu violes personne. La loi elle dit aussi tu frappes personne. Le pays dans lequel tout ceci se passe a décidé il y a longtemps déjà que la Société se porte mieux quand on confie à quelqu’un d’impartial la punition des gens qui ne respectent pas la loi, c’est donc pas toi qui choisis la punition, c’est l’Etat. Et bon, l’Etat il n’existe pas vraiment, alors il va se faire représenter par le juge.

Attention, pas de jugement là-dedans, pas de débat. On peut trouver ça complétement con au plus profond de son cœur, cette histoire de juge impartial, de règle qui soit la même pour tous. Comme par exemple je trouve parfaitement con au plus profond de mon cœur de toujours prendre le consommateur pour un enfant de 4 ans affligé d’un handicap mental sévère et les commerçants pour des pervers supérieurement intelligents mentant à leurs clients. Juste, en France, au 21ème siècle, les règles de l’endroit où je vis sont celles-ci. (Parfois je suis pas d’accord, c’est normal, c’est sain, même. Parfois, je suis tellement pas d’accord que je me mobilise pour tenter de changer les choses. Toujours, je me dis que ce qui compte c’est que nous avons tous un socle de très grands principes communs.)

Evidemment, on ne se contente pas de lister des « tu ne feras point. » on a aussi créé des « tu pourras faire ceci dans certains cas uniquement ». Comme la légitime défense. La légitime défense, ce truc créé il y a fort longtemps pour protéger la victime d’une agression. L’idée était que bon, bien sûr la loi dit que tu dois frapper personne mais on va quand même pas envoyer en prison pour coups et blessures une fille qui a cassé le nez de quelqu’un qui la violait.

On le sent tout de suite, sous des intentions louables, cette notion de légitime défense est casse-gueule. Où commence le geste réflexe de défense, où commence la vengeance ? Est-ce que je peux tout me permettre sous prétexte que je me fais agresser ? Alors on croit être malin, on tente des garde-fous. On dit par exemple que ce que je fais pour me défendre doit être proportionné à l’attaque que j’ai subie.

Un exemple au hasard : je ne coupe pas les testicules d’une personne qui a tenté de me piquer mon tube de rouge à lèvres. C’est un peu exagéré. Même si on comprend que je puisse avoir eu peur.

Parfois -et c’est super triste- quand je me défends, je ne le fais pas exprès, je crée des blessures insoignables à mon agresseur, voire je le tue. (C’est super triste de mon point de vue pour au moins deux raisons, la première est qu’en tant que victime, tu te coltines toute ta vie cet acte que tu as commis, la deuxième est que ça me peine de vivre dans une société où on subit des choses si violentes que la réponse entraîne une infirmité ou une mort.) Dans tous les cas, c’est le juge qui va voir si on peut considérer que la victime n’avait pas le choix, si elle n’a pas exagéré dans son geste de défense. Attends, je crois que je vais même le crier tellement c’est important : DANS TOUS LES CAS, c’est le juge. C’est pas moi, c’est pas le voisin, c’est pas la victime, c’est pas l’agresseur, c’est le juge.

 

A titre perso, et je juge pas, on peut considérer que tout le monde mérite un arrachage de testicules pour vol de rouge à lèvres. Sauf que voilà, dans le pays où je vis, ben c’est pas tout à fait bien vu… Au plus profond de mon cœur, ça me rassure et me fait espérer que nous allons trouver un moyen de vivre tous ensemble. Il y a des grands principes d’organisation dans mon pays qui me garantissent que n’importe quelle tarée ne peut pas se mettre à couper les couilles de tous ceux qui lui piquent son rouge à lèvres.

 

Aujourd’hui, j’en vois qui s’insurgent jusqu’à l’apoplexie de ce qu’on soit choqué parce que, quelque part en France, un monsieur en possession d’une arme a abattu des braqueurs qui s’enfuyaient.

A titre perso, je ne sais pas si je veux que ce bijoutier aille en prison. Je ne sais pas, au plus profond de mon cœur, si je trouve que c’est disproportionné de tuer des gens qui viennent te braquer. Je ne mesure pas la peur, la colère… que ça engendre de se faire braquer.

Ce que je sais, c’est que j’ai envie de hurler de honte quand je vois des gens que je pensais civilisés tenir des propos qui visent à la réintroduction de la loi du Talion voire même de la justice selon le bon vouloir de chaque victime, sous prétexte d’un fait divers de merde. Un fait divers pas même encore instruit ni jugé, présomption d’innocence je crie ton nom… Tout ça me file la nausée. Je me demande si c’est pas foutu, si je ne dois pas lâcher mon espoir de fillette de vivre ensemble.

Parce que NON, je ne veux PAS vivre dans un pays où on peut se faire justice soi-même. Dans quelle société de gens hargneux et moches suis-je pour que cette histoire justifie des débats sur l’instauration d’un droit de vie ou de mort de la victime présumée contre ses agresseurs présumés ?

Peut-être que ce bijoutier va s’en sortir sans aucune condamnation et c’est pas un souci pour moi, c’est le JUGE qui l’aura décidé. Et comme je suis contente de pouvoir laisser cette décision au juge !

 

Vous ne voulez plus d’un état de droit ? Les Droits de l’Homme c’est tellement surfait ? Les armes ça devrait être dans la poche de chaque personne vivant en France ? Eh bien organisez-vous pour renverser le pouvoir et devenir dictateur, on va gagner du temps.

 

Commentaires

  • Tu as lu ça http://www.maitre-eolas.fr/post/2013/09/15/L-affaire-du-bijoutier-de-Nice ?

    Évidemment, je vais te dire que je suis d'accord avec toi, et le pire, c'est qu'à force d'entendre et de voir du nauséabond partout, je ne cherche même plus à discuter, à convaincre, à chercher les bons arguments. Non, je ne dis plus rien, et je pars en courant, je crois que je suis découragée d'avance.

    Je fais juste attention à qui m'entoure, mais de ce fait, j'en ai un peu honte je t'avoue. De ne plus affirmer haut et fort mes convictions.

  • Je ne peux que plussoyer, bien évidemment…

    Même dégoût devant tout ça. Et pourtant la pensée vengeance est bien ancrée. J'étais avec ma grand mère quand j'ai appris la nouvelle. Elle trouvait que ce brave bijoutier avait bien eu raison, en quelque sorte. Et que sa mise en examen était exagérée. Je lui ai répondu que se faire braquer ne conférait certainement pas le droit de vie et de mort et que c'était à un juge de trancher, car là, il s'agissait d'un homicide.
    Elle a acquiescé… J'en a peut-être récupéré une :-) !

  • Si y a un putsch prochainement qui instaure un dictateur, je te considérerai personnellement responsable.

  • oh, je ne débats vraiment quasi jamais, Alexandra. Ca m'use et ça me fait trop de peine. Là c'est facile, c'est chez moi, on me coupe pas la parole... chuis pas comme rampa le coeur pur !
    ;)

    ok lazare, je me tiens prête !

  • oh, je ne débats vraiment quasi jamais, Alexandra. Ca m'use et ça me fait trop de peine. Là c'est facile, c'est chez moi, on me coupe pas la parole... chuis pas comme rampa le coeur pur !
    ;)

    ok lazare, je me tiens prête !

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