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Ba zik - Page 7

  • Les mercredis des musicos surfeurs (5)

    L'entraînement, encore et toujours. Y a que ça de vrai. Le surf, c'est rarement inné. Avant de pouvoir faire son Kelly Slater, faut s'être gamélé des dizaines de fois. Qu'à cela ne tienne, on persévère. On monte, remonte, tombe, retombe. On se lève mais finalement pas cette vague. On rame toute une journée pour 4 secondes debout sur la planche. On boit la tasse, on glisse, on reprend son souffle.

    L'idée, c'est d'accepter de ne pas trouver tout de suite la confiance pour surfer cette vague qui paraît trop grande finalement. Ou de tomber 12 fois sans se dire que c'est un signe de ce qu'on est incapable de jamais réussir. Apprendre, c'est lent souvent. Ca force à tâtonner. Vouloir apprendre plus, c'est un signe à mon sens, d'ouverture d'esprit. Parfois, on se sent presque prétentieux devant l'ampleur de la montagne qu'on se croit capable d'escalader à la fin. Paradoxalement, je crois aussi qu'apprendre exige de l'humilité. Parce que la beauté de tout ça, c'est qu'il est impossible de savoir au départ combien de temps il faudra pour maîtriser le sujet. Voire même, il faut accepter de ne jamais y parvenir.

    Et la persévérance, ça me connaît. Juste, il me faut parvenir à garder la motivation sur la distance. Et ça, c'est pas garanti. Pour ce faire, je vous présente Le Tigre. C'est instantané, quand je mets ces gens en fond sonore, j'ai le sourire, je retrouve la pêche et l'envie. J'en sautillerais presque.

    Tout pile ce qu'il faut pour tenir bon. Ne rien lâcher. Recommencer à zéro s'il le faut mais tenir bon. Jusqu'au miracle. Après le jour où on tient enfin debout 10 secondes vient le jour où on acquiert suffisamment de maîtrise pour surfer 10 vagues en une session. Et pas que les riquiqui. Pas de tremblements de jambes, juste la jouissance d'avoir raison. Comment on se sent alors ? Très bien, merci. On en danserait sur la planche de fierté. D'ailleurs, c'est ce qu'on va faire allez...

     

    Who took the bomp from the bompalompalomp?
    Who took the ram from the ramalamadingdong?
    Who took the bomp from the bompalompalomp?
    Who took the ram from the ramalamadingdong?

    How are you?
    Fine, thank you.
    How are you?
    Fine, thank you.

     

     

    Bon je vous laisse, je dois enfiler ma combi et farter ma planche !

  • Les mercredis des musicos surfeurs (4)

    Lorsqu'on est un surfeur depuis toujours. Que le surf devient sa raison de vivre, on finit par perdre de vue la réalité, se prendre pour le roi du monde. Et puis aussi, on se crée un monde à soi. On vit en vase clos, pour sa passion. On imagine ce que pourrait être sa vie. On rêve fort parce que, probablement, on souhaite s'assurer de l'intérêt d'avancer, se convaincre qu'il n'y a aucune vacuité dans l'hédonisme érigé en philosophie de vie.

    Un peu comme ce groupe d'amis à la vie à la mort qui compose la clique de Bodhi. Ils ont un peu un comportement d'adolescents, au fond. Peur de rien, plaisir de vivre, désirs d'absolu, fanfaronnade. Les promesses contiennent toutes toujours / jamais. Pas de gris ni de demi-mesure, on sait où on va, on est sûr de son choix (de ses non-choix diraient certains...) L'absolu ne leur fait pas peur, la réalité, le quotidien, les contingences matérielles, c'est pour les autres. On écoute fort fort la musique. Comme MGMT qui comprend si bien our decision, to live fast and die young.

    Alors que moi, je me sens un peu comme John Utah : je les envie souvent en fait, ces cliques de surfeurs. J'aimerais bien avoir leur insouciance. J'essaie, souvent. Je me mêle à eux, je tente d'être intégrée mais je sens bien au fond, que non, je ne suis pas comme eux... Time to pretend ?

    Et puis de toute façon, je me demande en même temps dans quelle mesure ils ne savent pas que c'est vain, au fond... Un peu comme quand j'écoute moi-même MGMT, en fait. Du sautillant qui raconte en même temps la désillusion. Des paroles qui n'amènent pas toujours vers ce qu'on attend. Du contenu pas forcément en adéquation évidente avec le contenant.

    Font-ils eux aussi semblant ? Alors que je les imagine si libres ??

     

    I'm feeling rough, I'm feeling raw, I'm in the prime of my life.
    Let's make some music, make some money, find some models for wives.
    I'll move to Paris, shoot some heroin, and fuck with the stars.
    You man the island and the cocaine and the elegant cars.

    This is our decision, to live fast and die young.
    We've got the vision, now let's have some fun.

     

     

    Bon je vous laisse, je dois enfiler ma combi et farter ma planche !

  • Les mercredis des musicos surfeurs (3)

    Au bout d'un moment, ça va bien de s'entraîner. De se vautrer comme une crèpe. De rentrer plein de bleus de la session de surf sans avoir réussi à poser les pieds sur la planche. On commence limite à se dire qu'on va laisser tomber ce sport de maso. Tout pourri. Que de toute façon y a que les frimeurs qui en font et y en a marre !!

    Sauf que non, c'est juste pas possible de laisser tomber faut continuer. Pour découvrir de nouvelles sensations. A la clef, y a la redécouverte de sa relation à la mer. Et quel bonheur, quel talent dans l'annonce... Me First and the Gimme Gimmes c'est pile ça : la redécouverte de sa relation à une chanson qu'on connaissait déjà. Avec eux, tout y passe. Des standards, des chansons bubble gum, des classiques, des naseries... Bref, la nouvelle star et compagnie n'ont rien inventé, les fous furieux de Me First réorchestrent depuis longtemps les chansons version déglingos ! San Francisco est grâce à eux tout sauf peace and love, Hotel California un peu punk beaucoup reggae, le sirupeux Tomorrow tiré de la comédie musicale Annie prend une toute nouvelle dimension...

    Et je parle je parle je parle mais avec tout ça, après 12.000 gadins, figurez-vous que c'est aussi jouissif que l'écoute d'un album de ce cover band de la mort ce qui m'arrive : je suis debout sur mon surf depuis plus de 3 secondes. Je rêve ou bien ? Je peux hurler de bonheur ? Rire et sourire de la jouissivité de cet instant ?

    OUI bien sûr que je peux. D'autant qu'à cet instant précis où je suis la reine du surf pour la première fois, j'ai sur les oreilles le morceau idéal : il commence par du ukulélé donc c'est pile Hawaï et il parle de...

     

    If I can see it, then I can do it
    If I just believe it, there's nothing to it

    I believe I can fly
    I believe I can touch the sky
    I think about it every night and day
    Spread my wings and fly away

    Bon je vous laisse, je dois enfiler ma combi et farter ma planche !

     

  • Les mercredis des musicos surfeurs (2)

    Changeons un peu de style et surfons cette fois-ci en eaux plus calmes voire troubles. Un peu comme dans la scène de Point Break dans laquelle ils sont à califourchon sur leur planche, à ne rien faire d'autre qu'écouter le moment, en pleine nuit, à la dérive presque...

    Portishead pour moi, c'est exactement ça : le moment où je cesse de chercher la bonne vague, de ramer à la force de mes bras pour repartir vers le large, de tenter envers et contre tout (tous ?) de tenir debout, en équilibre... Le moment où je m'assieds sur ma planche, les jambes ballantes dans l'eau, où je laisse les courants décider de ma trajectoire. Parce que je suis épuisée, désespérée de ne pas y arriver parfois ou tout simplement parce que c'est le moment de lâcher prise, me laisser faire et juste écouter paisiblement le temps qui passe et les vagues qui se brisent, là-bas, sur la plage que je vais rejoindre juste après...

     

    To pretend no one can find
    The fallacies of morning rose
    Forbidden fruit, hidden eyes
    Curtises that I despise in me
    Take a ride, take a shot now

    Cos nobody loves me
    Its true
    Not like you do

     

    Bon je vous laisse, je dois enfiler ma combi et farter ma planche !