J'avais envie de découvrir Neil Gaiman depuis un petit moment. La communauté de lecteurs qui m'entoure en disait généralement beaucoup de bien et je suis très curieuse. J'ai donc acheté American Gods (comme son titre ne l'indique pas, c'est en français parce que je n'ose pas lire de science-fiction en anglais de peur que mon niveau ne me fasse rater trop de subtilités) il y a un an et soudain, faisant fi de mes obligations ringuesques, j'ai décidé que son moment était venu. Grand bien m'en prit car j'ai été transportée.
Le point de départ de l'histoire tout d'abord : Ombre sort de prison, il est mystérieux car ne semblant pas sujet aux emportements ni aux explosions de joie, il est calme, très calme et adore les tours de pièces empalmées. Alors qu'il ne lui reste que quelques jours à faire, il est libéré pour assister aux funérailles de son épouse, morte dans un accident de voiture. En route pour chez lui, il croise le chemin de Voyageur, qui lui propose un emploi : être son garde du corps. On sait dès le départ que cette association ne va pas manquer de nous surprendre puisque Voyageur ne fait pas signer de contrat d'embauche, il scelle leur accord avec un verre d'ambroisie d'hydromel. C'est ainsi qu'Ombre entre dans les préparatifs d'une guerre entre les Dieux historiques de l'Amérique, ceux connus de tous temps et vénérés partout, on croisera Odin, Horus, les sorcières... et les Dieux que se choisit l'Amérique, ceux qui représentent tous les nouveaux concepts que la technologie au nombre desquels se trouvent Voiture, Media, Ville...
C'est palpitant, très documenté, vraiment original. Les personnages sont vraiment fouillés, ils ont chacun une âme, une saveur particulière. Et jusqu'à la fin, j'ai été menée par le bout du nez, chaque nouveau rebondissement me faisait à la fois halluciner "il est dingue !" et en même temps, ça s'inscrivait dans la logique de l'intrigue "mais bien sûr ! c'est pour ça que..." J'avais vraiment envie de savoir ce qu'il allait se passer dans le chapitre suivant, j'avais du coup du mal à me résoudre à m'arrêter de lire : "allez, un chapitre de plus ou de moins" et voila comment j'ai écourté mes nuits ! Ombre m'a fait penser à Ben Sarkissian, le héros dont je suis trombée amoureuse au collège. La réalité de ces Dieux est très complexe et pourtant, elle m'a parue totalement plausible. Les problèmes rencontrés par ces Dieux faisaient écho en moi : crise de la foi, idolâtrie à la mode, grands idéaux dont on voudrait faire "sa religion", le progrès nuit-il aux traditions et à la communication ? Toutes ces idées trottent dans la tête en même temps qu'on lit, j'y pensais en même que j'étais happée par l'histoire, bref, ce livre m'a fait du bien.