Ce livre m'a un peu réconciliée avec Amélie Nothomb que je trouve tellement imbuvable et déjantée dans ses interview que j'avais du mal à m'intéresser à ses oeuvres. Là, on m'avait donné le livre et la couverture me plaisait. En plus, il était court. Donc je l'ai ouvert puis lu. Dévoré même, si je puis dire.
L'auteur y décrit son enfance à la lumière de ce qu'elle considère comme le moteur de La sa vie : La Faim. Sa faim de nourriture oui, mais aussi du reste. Le besoin qu'elle a sans cesse de l'autre, de connaître, de savoir...
Elle explique comment cette faim l'a toujours guidée. C'est décrit sans complaisance, abruptement (comme souvent avec cet auteur je trouve) avec aussi la loufoquerie et l'humour qu'on attend d'Amélie Nothomb et avec... surprise pour moi, de la tendresse et de la simplicité. J'ai beaucoup aimé.
Et un extrait dont la lecture m'a scotchée au canapé.
"La faim, c'est vouloir. C'est un désir plus large que le désir. Ce n'est pas la volonté, qui est force. Ce n'est pas non plus une faiblesse, car la faim ne connaît pas la passivité. L'affamé est quelqu'un qui cherche.
Si Catulle s'enjoint à la résignation, c'est précisément parce qu'il n'est pas résigné. Il y a dans la faim une dynamique qui interdit d'accepter son état. C'est un vouloir qui est intolérable.
On me dira que le vouloir de Catulle, qui est le manque amoureux, l'obsession due à l'absence de la bien-aimée, n'a rien à voir. Mon langage y devine pourtant un registre identique. La faim, la vraie, qui n'est pas caprice de fringale, la faim qui dépoitraille et vide l'âme de sa substance, est l'échelle qui conduit à l'amour. Les grands amoureux furent éduqués à l'école de la faim.
Les êtres nés rassasiés - il y en a beaucoup - ne connaîtront jamais cette angoisse permanente, cette fébrilité, cette misère qui éveille jour et nuit."
Commentaires
J'ai toujours bien aimé Amélie Nothomb. Il est vrai que je l'ai lue chez une amie avant de voir une de ses interviews. Je viens de lire "Adam et Eve" une histoire d'amour avec le japon et un japonais. Comme toujours avec elle je ne m'arrête de lire qu'à la dernière ligne. Cul sec en quelque sorte.
Je ne pense pas que ce livre pourrait me réconcilier avec Amélie, pour ma part... L'extrait, en tout cas, ne me donne pas envie... Trop ampoulé, trop vaniteux, trop tape-à-l'oeil... Trop Nothomb, quoi!
*mais pourquoi je suis fâchée avec le monde entier, en ce moment, moi???!!!*
ca commente moins que quand tu parles d'astro, hu hu...
moi j'aime pas la nothomb, alors j'en lis plus, na ;)
je n'aime pas tellement Nothomb moi-même, pour être sincère.
et je sais que je ne vais pas de moi-même aller en "chercher" un autre.
mais là, j'ai été si étonnée et ravie d'aimer que j'en ai occulté les défauts du bouquin.