Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Empathie

 

Je suis une personne particulièrement empathique. Je veux dire, je pense être largement au-dessus de la moyenne en matière d'empathie.

 

Pour schématiser à l'extrême, je suis heureuse quand les autres sont heureux et triste de voir les autres tristes.

 

Mais c'est moins simple que ça n'en a l'air : je vais également me sentir concernée quand le collègue d'un ami m'explique qu'il a un ongle incarné, quand le marchand de poisson s'angoisse du bac que son fils ne bosse pas assez, quand une copine m'annonce que sa voisine va avoir un bébé, quand j'apprends que Paris Hilton a retrouvé ses culottes…

 

Alors vous imaginez dans quel état je suis quand il s'agit de quelqu'un pour qui j'ai de l'affection (même un début de…) ?

 

Instinctivement, j'ai envie de prendre les gens dans mes bras, de rire avec eux, de leur rendre le sourire ; je fais le nécessaire pour ne pas les mettre dans l'embarras, je note les détails qui pourront faciliter la suite -comme les goûts culinaires ou les phobies.

Je ressens physiquement les tensions dans un groupe alors je vais tenter d'alléger l'ambiance. Beaucoup prennent ça pour du consensualisme parce que je vais également faire en sorte d'éviter les sujets qui fâchent trop. Mais non, c'est pour mon confort.
sin.jpg

Le paradoxe de cet état de fait, c'est que je suis obligée de cultiver un détachement extrême, au moins en apparence.

 

Pour me protéger moi, d'abord. Absorber toutes les émotions des autres est nerveusement épuisant. Même les bonnes. Je ressors parfois lessivée de conversations ou même de minutes silencieuses.

Pour protéger les autres, ensuite. L'envahissement est vite arrivé quand on réfléchit au fait que le corollaire de l'empathie, c'est l'envie spontanée de partager tout ça. J'ai peur de déborder si je ne me contrôle pas.

 

 

Au final, les gens pensent parfois de moi que je suis tout à fait indifférente alors que c'est juste la distance de sécurité !

 

Depuis de nombreuses semaines, j'ai les larmes aux yeux mais je ne sais pas le lui dire parce que je ne sais pas si c'est bien ma place de lui dire mon affection, à ma douce de l'ouest.

Actuellement, je suis dans un état de stress et d'inquiétude pas possible. Je sens bien, jour après jour, que ça ne va pas mieux et qu'elle s'affaiblit. Et je me sens impuissante, je ne suis pas là.

Ca doit faire un mois environ, j'ai des papillons dans le ventre parce qu'elle est amoureuse et que ça fait briller ses yeux.

Le mois dernier, sa voix était si chargée de bonheur quand il m'a dit qu'il avait réussi que je n'ai pas pu m'empêcher de sourire en l'écoutant. Le sourire est resté longtemps après avoir raccroché.

J'ai passé une journée entière dans l'euphorie quand elle m'a dit que bébé était en route.

 

précieux.jpg
Tous vos sentiments sont là, précieux, protégés, fragiles, blessants parfois...

Commentaires

  • Comme je connais et partage ce sentiment.

  • Maintenant que je te connais un peu, je sais que tout ça est totalement vrai !

  • je suis comme ça... trois ans de thérapie pour apprendre à sentir les autres sans ressentir pour eux... j'ai toujours ma bulle, mais elle est à l'intérieur de moi, plus tout autour. Je peux me laisser approcher, je sens quand les gens sont bien ou mal, mais je fais moins éponge (toujours un peu quand je suis fatiguée ou qu'il y a trop de monde autour de moi)

    Et je suis heureuse de cette sensibilité, aujourd'hui :)
    Donc je trouve que c'est chouette, d'être comme ça. Mais ça peut être épuisant et "isolant", c'est vrai.

  • oh la la j'imaginais pas que c'était autant (je crois que je vais moins te téléphoner, ou alors juste pour me taire et essayer de te faire parler et pas tenir le crachoir comme une vilaine) ;P

  • et 2 claques oui, j. !
    ;)

    je ne me plains pas de cet état de fait, j'aime aussi ressentir les choses fort. Je m'aperçois juste au quotidien que cette hyper empathie me fait m'imposer des limites que les autres, en majorité, ne s'imposent pas. parfois, ça me blesse.

    je gère mieux tout ça mais c'est vrai que parfois, j'ai du mal à m'extraire de situations qui, je le sais, ne devraient pas m'affecter autant.

    et c'est très joli comme tu le dis, chère inconnue !

  • non pas deux claques !! tu verra quand je serai 7e Dan de kendo, tu pourras pas me donner de claques :D

  • Si je peux me permettre... je crois que tu confonds empathie et contagion émotionnelle ; l'empathie ne consiste pas à ressentir les sentiments ou émotions de l'autre. Ici des éléments : http://fr.wikipedia.org/wiki/Empathie ; sinon j'ai une biblio intéressante sur le sujet !
    Bises !

  • Je comprends mieux... Mais ça fait un peu peur, du coup... Je pense que je suis contente d'être où je suis, loin, à distance.

  • Dans mon boulot je maitrise pas mal, mais heureusement que nous avons une super pédo-psychiatre a qui parler et qui nous aide et guide beaucoup. Dans ma vie perso, je ne veux surtout pas maitriser, c'est souvent ce qui guide ma façon d'être et d'agir...Mais finalement au boulot ma compétence est mon savoir être..... alors..... vive l'empathie moi je dis !!
    ;-)

  • espere sincerement que tu ne te bouffes pas d'énergie pour moi ? !! Et c'est vrai que parfois, tu fais indifférente. Mais ce n'est pas l'impression générale que tu donnes.

    Quant à l'empathie, effectivement, je comprends. Moi pareil. En vieillissant, on apprend à la gérer.

    T'embrasse

  • je suis pas du tout dans une démarche thérapeutique" ou "faut que ça cesse ou "regardez comme je suis belle"
    je constate
    donc je me fiche un peu de pouvoir qualifier correctement tout ça, j'ai pas vraiment envie de corriger, je ne m'en plains pas, n'en suis pas fière non plus.

    c'est juste un état de fait, je sais faire avec aujourd'hui, c'est un morceau de moi, que j'accepte comme le reste. je ne suis pas en guerre contre moi.

  • Baci, Baci, Baci... je me guéris aussi, tout doucement, car l'empathie a fini par se muer en partie en abnégation, et quand t'en arrives là, c'est pas bon du tout... mais je vois que tu as su détecter le souci et mettre en place ce qu'il fallait pour ne pas sombrer avec ce que j'appelle un "don de malheur"... bravo.

  • Que dire de plus que tous les autres ?

    Quand on te connaît un peu, on s'aperçoit de tout ça et je ne peux que te comprendre.

    Mais vivre les doutes, les peines, les angoisses, les joies des autres n'est pas de tout repos. J'espère juste que tu arrives à te ménager, à profiter des joies que tu ressens pour te reposer des peines.

    Tu l'as dit, tu es comme ça, c'est un fait. Il faut juste que tu prennes soin de toi aussi. Mais ça, je suis certaine qu'il y a plein de gens pour t'y aider.

  • Je t'admire de ressentir cela, moi je ne peux plus, je ne veux plus, j'ai trop laissé mon petit nombril de côté, mon réservoir est vide. Mais je te plains aussi car parfois cela doit être dur ou lourd d'être une telle éponge pour TOUT le monde. La solution ? ne pas te blinder mais apprendre à te sentir moins concernée pour les autres, tu n'as pas à prendre la douleur du monde sur tes épaules. Garde l'énergie de la bonne empathie, libère toi de la peine qui n'est pas la tienne, cela ne t'en rendra pas moins humaine et généreuse.

  • bon alors je t'embrasse, tu ne me déranges jamais et promis je ne parlerai pas de mes malheurs ;-)

  • D'un point de vue purement égoïste, je peux pas m'empecher d'être contente de savoir que tu as des papillons dans le ventre à cause de moi ! ^^ (Ben quoi ? c'est joli, des papillons. Même dans le ventre !)

    Serieusement, j'ai tellement appris à faire la part des choses au niveau des ressentiments dans mon boulot, que parfois je me dis que j'ai tout bloqué aussi dans ma vie perso. Se protéger, ok, mais quelles conséquences ?

  • Dans mes bras Baci ! Big Hug o/

  • A la première lecture, j'ai pensé "elle en connait du monde".
    A la seconde, j'ai pensé "non, je ne suis pas douce".
    A la troisième, j'ai réalisé que je m'étais coupée du monde. Pour mieux rebondir.
    Pour avoir la surprise de ma vie, celle que je n'attendais plus.

    Je suis sincèrement désolée si je t'ai causé du tracas.

    Merci en tout cas.

    :-*

  • Eponge sensorielle, empathie, contagion émotionnelle ... qu'importe ?
    C'est une hyper-sensibilité qui, comme tout, comprend le meilleur et le pire.
    Ca me permet de "vampiriser" discrètement émotions, vies et de les reprendre en écriture...
    parfois j'en arrive même à culpabiliser pour les autres, comme si je culpabilisais pas assez déjà. Pff...
    Je crois sincèrement que c'est notre cerveau qui nous fait voir et ressentir plein de petits signaux chez les autres, parce que nous leur portons attention.
    Du coup, ça se fait tout seul...

  • ça fait des guili de te voir passer ici, ma cocotte !
    :))

Les commentaires sont fermés.