Shannon était mannequin. Etait parce qu'elle est défigurée à vie. On lui a tiré dessus alors qu'elle conduisait et toute une partie de son visage a volé en éclats. Alors qu'elle est convalescente, elle rencontre Brandy Alexander, flamboyante transsexuelle qui décide qu'on ne doit pas se morfondre dans un hôpital et entraîne Shannon sur la route.
Ce n'est même pas le début, juste une vague description des personnages principaux mais je ne peux rien vous dire de plus, je tuerais tout le suspens. Parce qu'il y en a, pas façon roman d'enquête mais façon « Mais il veut nous emmener vers quoi, Chuck Palahniuk ? »
Mon premier Chuck. Le grand, l'unique, celui à qui l'on doit Fight Club par exemple. Surprise a posteriori, Monstres Invisibles est le premier roman que le sieur Palahniuk ait tenté de faire publier. Impossible de qualifier cette œuvre composite, originale et déjantée. J'ai tenté de me faire aider par wikipedia et appris que ce style de roman s'appelait de l'anticipation sociale. (Un croisement entre polar et SF a priori) En fait, avec mes mots, je dirais que c'est un roman, sombre, un peu science mais très fiction, qui serait assez lent en apparence mais en fait hyper dense.
J'ai été happée par cette histoire immédiatement. C'est tellement inattendu et délirant que je me suis sentie comme secouée dès l'entrée en matière. Alors je me suis laissé faire, sous le charme, incapable de laisser tomber la lecture. Il y avait un sentiment de fascination hypnotique devant l'assemblage de personnages et le puzzle de situations à faire s'imbriquer. L'histoire remonte de façon anarchique mais pas aléatoire une ligne temporelle qui permet de découvrir le pourquoi de tout cet apparent chaos. Mais pas trop vite les explications, en laissant juste assez de temps pour s'imprégner des nouvelles données et les mettre en perspective. Extravagante et délirante perspective.
Et puis cerise sur le gateau, j'ai trouvé que c'était souvent drôle parce que tellement féroce. La description de certains comportements politiquement corrects, les absurdités auxquelles conduit l'obsession de l'apparence, certaines anecdotes tout simplement.
C'est donc une grande gifle pas seulement littéraire que ce livre m'a envoyée. Et je ne crois pas qu'il plaira à tous -parce qu'il est violent visuellement et émotionnellement. Parce qu'il a l'air bordélique et aussi peut-être parce que l'outrance peut déranger- mais je crois qu'il faut au moins tenter.
Give me tolerance. Flash. Give me understanding. Flash.
If I can't be beautiful, I want to be invisible.
Don't do what you want. Do what you don't want. Do what you're trained not to want. Do the things that scare you the most.
Commentaires
je prends l'info
Il faut aussi lire de lui "lullaby"...