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  • Des choses qui font sourire

    Commencer la journée par un coup de fil de mon frère de coeur. C'était juste de la logistique de RER mais qu'est-ce que c'est bon de lui parler, de l'entendre me dire "bonne journée ma grande".

    Se confier sur des trucs vraiment très (trop) perso. Et se sentir très (trop) remuée après. C'est fort perturbant mais c'est un petit bonheur parce que ça veut dire que j'avance, que je fais confiance.

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    Etre désormais associée d'un projet professionnel, d'une entreprise, d'un projet de vie en fait. Avoir bien saisi le sens de cet engagement pas uniquement financier et en être aussi fière que ravie.

    Des livres qui donnent envie d'éteindre les écrans, transportent d'émotions diverses et dont j'ai envie de parler pour les partager. Depuis quelques temps, ils sont presque tous comme ça, c'en est jouissif.

    Une après-midi goûter, papotage et sucette au caramel qui n'en finit jamais. Se dire les choses mine de rien, en s'observant du coin de l'oeil. Avoir encore un peu peur mais plus trop.

    Préparer des lasagnes pour 10 en discutant de ce syndrôme si compliqué à gérer et des amis vieux et des amis nouveaux. Aimer se dire que son sourire à l'idée d'être là est aussi sincère que le mien.

    Un petit-déjeûner à la gare, très tôt le dimanche matin. Garder le sourire encore longtemps en m'éloignant du quai. Juste parce que c'est elle et que sa présence dans ma vie tient du miracle.

    Marcher dans mes nouvelles ballerines, qui me font sentir toute légère et nouvelle, moi aussi. Sautiller et fredonner en avançant vers chez moi.

    Des week-ends improvisés par la grâce des cendres volcaniques et du soleil printanier, qu'on remplit de gens aimés, de grands sourires, d'herbe verte et de rien d'autre qu'être ensemble.
  • Nous allons faire escale dans votre nouvelle maison

    C'est pas tout ça mais il nous faudrait une maison, non ? Il était inutile de se cacher la tête dans un sac, aussi patients et généreux mes hôtes fussent-ils, il allait falloir que je me décide à chercher MON chez moi.Un endroit que j'aurais choisi, qui me donne envie de rentrer après la journée de boulot et où, potentiellement, je devais être en capable de passer des heures seule à regarder le temps qui passe sans tomber dans la dépression. Mon quotidien à l'époque était quand même très vide de la présence des autres. C'était encore une grosse phase "je suis trop une méchante je mérite d'être seule seule seule"


    De toute façon, j'avais bien trop peur des questions que me poseraient les gens si je les croisais. Alors surtout, je ne prenais contact avec personne.

    J'ai laissé trainer cette recherche d'appart. Téléphoné, visité des trucs absolument horribles. Rien ne me faisait envie. Et puis j'ai décidé de changer d'arrondissement : pourquoi rester là où nous avions vécu alors que Paris est immense ? Sur un coup de tête, j'ai pris le premier studio salubre et dans mon budget que j'aie trouvé. Je me suis retrouvée avec une cuisine entièrement équipée (j'ai pu garder l'électroménager) et une pièce à vivre intégralement vide.

    Au départ, j'ai campé. Littéralement. Dodo sur un matelas gonflable, éclairage à la bougie pour cause d'EDF déficient, douche à l'eau froide parce que pas d'électricité égale pas d'eau chaude. La sensation de n'être que de passage allait en grandissant. Or, il fallait de toute urgence que je retrouve un quotidien qui m'appartienne. N'étant plus une adolescente, vivre entre 2 eaux ne pouvait pas être une solution même à moyen terme. Déjà, je venais de passer d'un appartement de 3 à 1 pièce, il fallait que ça reste vivable.

    N'ayant qu'une seule pièce, il allait me falloir trouver un canapé-lit. Aussitôt, j'ai eu en tête la pensée du lit défait, ouvert en permanence, prenant toute la pièce. Des semaines pendant lesquelles j'irais du lit au frigo, au lit, à la télé, au lit, à la commode de fringues, au lit, à la salle de bain, au lit. Le canapé jamais refermé qui servirait de lit, canapé, table, bureau, planche à repasser... L'idée était déprimante d'avance. Alors j'ai fait la première folie de ma vie d'adulte indépendante : j'ai claqué un mois et demie de salaire dans un canapé-lit qui se referme facilement.

     

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    J'ai pris le temps de choisir mes meubles, vécu quelques mois dans les cartons. Mais au final, l'appartement me ressemblait. Des petites touches de déco ici ou là jusqu'au bordel perpétuel dans certains coins, une fois montés les 5 étages, je fermais ma porte et je me sentais vraiment dans un cocon. Sans pour autant que j'aie perdu toute envie de voir les autres. J'adorais mon quartier, cela rendait plus facile les excursions dans le monde...

    Ma plus grande victoire (ou presque) ? En 2 ans, je peux compter sur les doigts de 2 mains le nombre de fois où j'ai laissé le canapé ouvert.

  • Chère Gwen

    Chère Gwen,

    Je te remercie pour ta lettre. Elle m'a touchée probablement plus que je ne saurais l'exprimer mais je vais quand même essayer de te le dire parce que c'est un peu ce qu'est notre histoire pour moi : tenter de se dire, même quand ce n'est pas clair, même quand ce n'est pas beau.

    Si j'y réfléchis, tu es la première personne dont l'amour inconditionnel m'ait fait penser que je ne le méritais pas. Je te regardais, je t'écoutais et je me demandais si tu ne voyais pas bien plus que ce que j'étais réellement. Un peu comme si tu avais décidé de cristalliser sur moi ton souhait de la personne que tu attendais. Pendant que moi, avec mes peurs et mes lâchetés, mon insouciance de façade, je me disais que j'étais bien laide. Ce syndrôme de l'imposteur contre lequel je tente encore souvent de lutter aujourd'hui...

    A cette époque, j'avais une foultitude de copines avec qui passer les récrés, faire la foire en classe, parler des heures au téléphone, partir quelques jours en vacances...
    Paradoxalement, ce fut une période très compliquée pour moi. Je me sentais investie de l'amour et des attentes de trop de monde. Tant de monde que finalement, en dehors de l'école, j'étais la plupart du temps seule. Avec en filigrane l'horrible et terriblement prétentieuse sensation de représenter un trophée pour tous. Un peu comme si les gens ne m'avaient pas aimée pour moi mais pour ce que je représentais aux yeux des autres.
    Au milieu de tout ça, il y avait nous deux. Binôme, couple, duo, association... impossible de nous qualifier je crois.

    Mon rôle n'a jamais vraiment été de gérer la révolution, je pouvais être directive ou un peu chef de meute mais si on regarde mes actes, j'étais surtout celle qui réconciliait les gens, qui écoutait le vilain petit canard de la classe, qui créait de la cohésion. Paradoxe, je n'étais pas une petite souris qui agit en sous-main et observe mais plutôt ce que les gens qualifient de "forte personnalité". Enfin si, j'étais une petite souris puisque peu remarquaient ou savaient toutes les micro actions que je menais pour maintenir l'équilibre du groupe. Ce que les gens voyaient, c'était la fille explosive, bavarde et enthousiaste. Sauf que je ne savais pas gérer cette forte individualité en imposant mes choix au risque de voir le groupe éclater. Je créais du compromis.

    Dans cette lettre, tu parles d'un évènement très important pour nous 2. Si je me souviens très bien de sa substance, je n'avais en revanche pas la moindre idée de la discussion en elle-même. Je veux dire, matériellement, j'aurais été incapable de te décrire où, quand et en quels termes nous avions parlé de moins nous voir, ou différemment en tout cas.
    Oui, avec le recul, peut-être qu'inconsciemment nous avons vécu une rupture, ce jour-là. Une rupture molle et pleine de compromis comme je sais si bien en mettre en place. La dilution entraînant théoriquement l'oubli.

    C'était finalement bien plus simple de ne rien faire que de me battre contre la société. De toute façon, confusément, je sentais bien que j'allais couper les liens à courte échéance, ou plutôt que j'allais les laisser se dissoudre dans la distance qui s'installerait forcément quelques mois plus tard. Impossible de me souvenir combien de temps a pris la mise en place d'un nouvel équilibre. Je sais en revanche que le besoin viscéral de te voir n'a -lui- pas disparu. Mais je crois que j'étais trop perdue et trop lâche pour revenir vers toi.

    Même après qu'on se fut éloignées l'une de l'autre, j'ai continué longtemps à t'écrire, alors que j'avais comme perdu ton adresse. Au début, je le faisais sur le papier de notre cahier et puis ensuite, dans ma tête. Combien de lettres ai-je commencées sans les finir ? Je t'ai raconté tant de choses toutes ces années que je suis parfois étonnée de devoir te (re)dire certains épisodes de ma vie. Parce que même si tu n'étais pas là, tu y étais au fond.

    Désormais, tu es là. Pas tous les jours, épisodiquement mais là quand même. Pour l'instant, je me demande si nous devons rattrapper le temps ou si se contenter de la magie du naturel de nos retrouvailles permettra de construire cette nouvelle partie d'histoire. En attendant d'avoir le temps d'y penser sereinement, je profite de ce que nous avons. Et c'est bien.



    A très vite,

    Gwen

    PS : Mais quand même, pour toujours, certains moments, choses, musiques, lieux me feront toujours penser à toi.




    Madonna - Dear Jessie
    envoyé par foxysoul. - Regardez d'autres vidéos de musique.


  • Mes lieux de bloguerie

    Alors donc à la demande de plume vive, en photo et en mots, que je vous dise les endroits que je choisis pour bloguer.

    Au tout départ, pas photographiable, il y a ma tête. Les idées de note, parfois même des paragraphes entiers, sont d'abord écrits dans mon cerveau survolté. Je marche beaucoup et une partie de mes pensées dans ces moments-là devient des notes de blog.

     

    Physiquement, il y a mon bureau déjà. Mon bureau de travail. Je fais des pauses blognotes voire je finis un peu plus tard pour taper une idée que je ne veux pas laisser passer. Parce que je suis sans conteste dans de meilleures conditions que chez moi. Rien d'autre à faire, pas de télé en fond sonore, pas de contingence ménagère parasite non plus.

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    Parfois, aussi, par petits bouts ou dans leur intégralité, je note des notes dans un de mes carnets. C'est le côté nomade de ma bloguerie. Au café quand j'arrive avant mon rdv, dans la salle d'attente, dans les transports en commun. Dans le train ou l'avion, surtout. J'aime bien écrire immergée dans la musique de mon ipod, appuyée à la tablette, en regardant du coin de l'oeil le voisin tenter de déchiffrer mes abréviations et mes gribouillis.

     

    Et puis chez moi. Le plus souvent sur mon canapé ou dans mon lit, mon portable bien calé sur mes genoux en tailleur. 15 fenêtres ouvertes en même temps, choisissant l'illustration en même temps que refaisant 20 fois le même paragraphe. Bizarrement, j'ai remarqué que j'écris moins fluidement quand je suis chez moi et que j'ai du temps. Moins efficace et beaucoup plus critique.

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