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Confusion

 

10 Dayton, Ohio - 1903 / Randy Newman by heq

 
Depuis quelques jours (semaines ? ) je vis avec une sorte de sensation bizarre accrochée aux épaules et au cerveau. La sensation qu'un truc pas sympa me pend au nez (oui, langage de bébé de 4 ans...) mais je ne sais pas quoi. Ni dans quel compartiment de ma vie...
 
Pourtant, à froid, sans émotion, chirurgicalement comme je sais si bien le faire, je ne vois rien qui cloche ou soit en train de partir en vrille. J'observe mon quotidien, ma vie personnelle autant que professionnelle et je me demande quel est le détail que je ne vois pas et qui pourrait / devrait m'alerter. Et je ne vois rien rien rien. Rien.
 
Un ou deux projets qui tombent à l'eau, un autre qui va nécessiter beaucoup de diplomatie et de patience. Pour autant, rien de remarquable a priori.
 
Je crois que c'est parce que je n'attends plus rien, n'ai nulle part où aller émotionnellement. J'ai plein de projets à très court terme mais je ne me projette pas/plus dans l'avenir. Sur un des blogs que je lis, j'ai vu que se contenter d'aujourd'hui était un pas important vers la sérénité et l'accomplissement de soi. J'ai envie de le croire mais je ne sais pas si ça me correspond vraiment. Comment on se contente d'aujourd'hui sans s'étioler ?
 
Dans un an à compter d'aujourd'hui où et que serai-je ? Sans doute au même endroit, dans la même situation. Comme un pressentiment que ça y est, j'ai fait plein plein de route et que le gros de l'effort a été accompli, que je suis là, regardant les choses, en attendant autre chose.



En attendant justement, une vague inquiétude en même temps qu'un sentiment d'attente irraisonné rythment chacune de mes pensées. 

Et j'ai très envie de faire l'escargot planqué dans sa coquille... Tentation habituelle contre laquelle je veut lutter.


Alors je prends chaque détail joli comme un peu de baume sur mon inquiétude et sourit en attendant que mon mal au ventre passe :

Les enfants qui m'entourent et me donnent spontanément leur affection : Bébé qui sourit quand je vais la chercher à la crêche. Filleul M. se jette dans mes bras en me voyant chez lui. Filleul B. qui me fait un câlin lui si avare de ses gestes tendres.
3 jours avec ma soeur à discuter pour de vrai. Pas seulement de la famille mais aussi de sa vie à Toulouse et de ses projets.
La semaine à la montagne qui se transformerait en 2 semaines ensemble sans y prendre garde. Alors je le fais remarquer mine de rien et ô joie, celui dont j'avais pourtant oublié le prénom répond tranquillou qu'il voit pas le problème.
Une fois par mois ou quasi de juin à novembre : Je fais le plein de les zamoureux de la baie des anges.
Savoir que demain midi, je vais pouvoir m'imprégner de sa bienveillance, sans rien faire ou presque, juste être en sa compagnie. Et ça ira mieux, parce que c'est comme ça tout le temps.
4 jours d'affilée de libellule. Bien sûr ensuite faut se sevrer mais bon...
L'impression que nos soupes de nouilles sont quasi naturelles pour l'une et l'autre. Mes silences en sa présence sont désormais pleins de l'instant et non plus trouillardeux.
Retourner dormir chez mes premiers coloc, me contenter de les regarder vivre, reprendre le train de banlieue et en être ravie comme une cruche.

Commentaires

  • Comment t'as fait pour deviner que j'adorais Randy Newman et qu'il me donnait une saudade abominable ? Merde tu m'as refilé ton mal de bide ;o)

  • Ah le délicat équilibre entre savoir apprécier les jolies choses du présent et avancer tranquillement vers son but... il m'émeut beaucoup ce billet.

  • Bonjour,

    Je viens de découvrir votre blog, et cet article me chiffonne.

    Une sensation qui "gratte", n'est pas rien.
    "Vivre au présent,pleinement" n'est pas "se contenter de ce qu'on a". Le différence tient à la joie qu'on éprouve, au sens retrouvé.

    Ce n'est parfois ni difficile, ni long, de retrouver ce fil, si c'est le bon moment. Sinon, profiter autant qu'on peut, bien sûr.

    Lise

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