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Qui ?

 
Depuis quelques temps déjà je suis très perturbée par le tournant que prend ma vie. Ce n'est pas en soi un tournant désagréable puisque je peux affirmer qu'elle est très remplie et que la plupart du temps, je suis ravie de mes njournées, de mes semaines.
 
Je n'étais pas bien sûre que ce ne soit pas une impression liée à l'hiver et à la tentation de faire l'escargot sous la couette mais depuis hier, je sais que c'est autre chose de plus profond. Hier midi, j'ai déjeuné avec mes anciens collègues. Ceux de ma première vie professionnelle. J'ai discuté avec eux, raconté mon quotidien, mes espoirs pour la suite à moyen terme mais aussi mes certitudes pour mon avenir à court terme... et j'ai mesuré la différence opérée en moi en un an.
 
Durant cette année écoulée, j'ai eu l'occasion de défendre mes positions seule. Ca veut dire que contrairement à avant, j'ai eu la possibilité de réfléchir de façon autonomoe à ce qui motivait mes décisions pro sur certains dossiers, y compris quand ils étaient stratégiques. Jusque-là, ma responsable avait une très nette tendace à l'infantilisation : je t'explique que tu es encore très jeune et que nombre des problématiques rencontrées sont trop grandes pour toi, je te file soi-disant de la liberté mais dès que ça devient un poste un peu visible, je reprends le dossier, pour pas que tu paniques.
 
Avant même la fin de ma première année de poste, mon nouveau chef a été voir la DRH pour demander pour moi à la fois une augmentation et un changement de classification. Moins de 10 mois après mon arrivée, elle avait aussi décidé que cette année, elle miserait sur moi comme candidate aux évolutions y compris hiérarchiques. Et elle a convaincu le directeur qu'il devrait faire de même.
Avant, j'avais demandé à encadrer des stagiaires ou des CDD. On m'avait répondu non. Pas assez compétente, pas assez ancienne, pas assez dans le modèle local. J'avais mis 6 ans à obtenir mon premier changement de classification. La seule vraie avancée que j'avais obtenue, elle m'avait coûté 20 heures par semaine et des entretiens en larmes pendant que boss jubilait.
 
Aujourd'hui, je suis investie dans mon boulot. Je l'ai toujours été, c'est dans mon caractère, mais là je le fais en plus avec plaisir. Il faut dire que c'est facile quand tout concours à donner envie. Les sujets sont motivants et les nouveautés quotidiennes.
Je suis ouvertement reconnue par mes pairs aussi, ça c'est tout à fait nouveau. Et puis mes interlocuteurs et ma hiérarchie sont respectueux et insufflent de l'ambition quand je cale un peu. Si je ne merde pas, mon avenir professionnel est plutôt sympa pour les deux ou trois années à venir.
 
Voila, je viens en ces temps un peu moroses économiquement et socialement vous distribuer mes paillettes roses de bonheur professionnel. Je suis une jeune femme ambitieuse à la carrière professionnelle en pleine évolution. C'est assez indécent, je le reconnais. Et c'est un peu bizarre puisque j'ai commencé par vous dire que je suis perturbée.
Alors quoi ? Quel est le problème ?
 
Le problème c'est que jusqu'à très récemment, j'aurais employé plein de qualificatifs me concernant mais certainement pas ambitieuse. L'ambition c'est pas moi.
Moi, je veux continuer à faire mon métier que j'adore et je ne demande jamais d'augmentation tant que je ne m'ennuie pas. Parce que faire un chouette métier, c'est une rémunération en soi.
Je fais des petits pas prudents et j'apprivoise le fait que je ne ressemble pas du tout à mes pairs en tentant de me convaincre que ça ne me rend pas incompétente pour autant.
C'est ça, la vie professionnelle de baci.
 
Non, C'ETAIT.
Aujourd'hui, je fais des projets PROFESSIONNELS, bordel.
 
Du coup je n'arrive pas du tout à me sentir à l'aise dans cette vie qui est devenue la mienne. C'est perturbant à un point qui semblera probablement ridicule mais ça me mine vraiment. Je suis devenue une autre ? Alors que je m'étais à peine habituée à moi ? Putain mais on ne peut donc compter sur personne pour se rassurer sur la pérennité des choses ? Pas même soi-même ?...  
 
 

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