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  • La première fois

    J'ai les mains qui tremblent un peu. Ce n'est pas réellement ma première fois mais ça fait déjà quelques temps depuis la dernière fois alors je suis en quelque sorte intimidée.

    Hier soir déjà et ce matin encore, j'ai réfléchi 20 minutes à la bonne tenue et aussi au comportement à adopter. Inutile de faire la timorée je n'ai plus douze ans... et en même temps, je me trouve toujours empotée et hésitante au début. Après aussi, en quelque sorte. Mais ça devient un peu plus fluide au moins...

    Quelques instants avant le rendez-vous, j'ai le souffle plus court et le ventre un peu noué. Je me demande si et comment je vais m'en sortir. J'espère aussi que tous les gens autour ne se rendront pas compte, il faut que je me reprenne, que je fasse mine de gérer.

    En même temps que la trouille, il y a le sourire d'anticipation. L'excitation. L'envie. J'ai presque aussi hâte que peur.

    Allez, je suis prête et on m'attend. Aucune raison de repousser plus longtemps. J'y vais.

    Oh la la je ne vais pas y arriver. Je veux faire demi-tour. Je n'aurais jamais dû accepter cette invitation. N'importe quoi.

    Hop.

    Je ne ferme surtout pas les yeux, j'appréhende tout et tous. Je suis prudente. Je ne sais plus comment on fait, c'est la panique. Alors je commence à me parler : dans ma tête d'abord, je me rappelle que je sais faire puis à voix très basse, je m'encourage et enfin à voix haute, je me félicite de m'être lancée.

    Chaque année la même chose puis chaque matin de la semaine ensuite, même si un petit peu moins intensément... La première piste me fiche la trouille, même quand c'est une verte toute facile. Le ski, cet étrange sport que je tente d'apprivoiser depuis quelques années grâce au berger généreux qui m'a ré-entraînée vers la montagne.



  • Des listes

    J'adore les listes, d'un amour immesurable et ridicule. Je liste tout tout tout... tout le temps.

    Par exemple ce que je dois emporter dans ma valise, de la brosse à dents au chargeur de téléphone en passant par la culotte et le passeport.
    Ou les dossiers à traiter la semaine prochaine puis quel jour et aussi quelles actions à quel moment vers qui.
    Je liste aussi les trucs que j'aimerais bien pour la prochaine fois que je serai investie dans une histoire avec quelqu'un comme aimer passer des heures à rien faire au lit ou savoir me faire rire ou aimer des choses que je déteste.
    Et puis... Les invités à Noël, les petits bonheurs, le nombre de cartes postales à envoyer, les idées cadeau, les souhaits pour l'an prochain, les envies de voyages, les sacs à main à garder, les sujets de trucs à bloguer, les morceaux que je veux découvrir à tout prix...

    Mais je ne liste pas les trucs à acheter quand je fais les courses, pas les choses à faire dans mon temps libre, pas les bidules administratifs en cours que je dois gérer...
    Celles-là, ce sont des listes virtuelles, inscrites dans mon cortex en théorie, elles sont souvent approximatives et brouillardeuses en pratique.
    Elles sont toutes commencées, avec des items rayés ou semi-rayés ou en cours de rayure ou bientôt rayés.

    Parce que le souci, c'est que ce que j'aime avec les listes, ce n'est pas l'impression d'être organisée ni le bonheur de voir les tâches disparaître au fur et à mesure de mon action. Je contemple ces listes sans qu'aucune motivation particulière ne m'envahisse. Le plaisir réside intégralement dans la contemplation de cet ensemble fini.

    Je fais juste comme si j'allais pouvoir en traiter les composantes mais je sais très bien que pas du tout. Et au fond, ça m'est parfaitement égal. Après tout qu'importe la fin, ce qui est rigolo et constructif, ce sont les moyens mis pour y parvenir ou échouer.
    Pour moi, ça ressemble tout bêtement au processus de la vie.

    Alors... je continue à lister ces tâches qui remplissent mon cerveau.
    Mon cerveau fait semblant d'être une éponge alors qu'il n'est qu'un puits sans fond.
    Et mes tripes arrivent désormais à relativiser : tous mes manquements ne sont pas des fautes passibles de la peine de mort, toutes mes imperfections ne sont pas censées être corrigées pour atteindre une perfection que personne d'autre qui compte n'attend de moi.

    Alors... je continue à profiter de ce petit plaisir simple des listes pour tout et n'importe quoi.