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Pâle Pudong

 

 

 

Les immeubles sont hauts et les rues très larges, elles ne s'appellent plus rues d'ailleurs, mais 大 quelque chose. Soit grand quelque chose. On n'aura qu'à dire que ce sont des avenues !

Il fait tout laiteux, le jour sera tombé dans pas longtemps, il tombe très vite, ici, le crépuscule dure à peine un instant. Je viens de renoncer à monter en haut des immenses tours parce que ce ciel ne me permettra pas de voir grand chose. 

Après tous ces jours passés à l'ouest de la rivière, c'est vraiment comme visiter un autre Shanghaï.

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De ce côté du fleuve, il y a des trottoirs immenses, des gens affairés qui semblent aller vers de grands projets professionnels où la cravate est obligatoire... comme dans tous les quartiers d'affaires du monde. Ici aussi on me regarde bizarrement, mais pas parce que je suis européenne, plutôt parce que je me promène le nez au vent, en chantonnant au son de la musique qui coule dans mes oreilles.

Je ne marche pas assez vite, je n'ai pas l'air concentrée, je cherche ma route, j'agace les autres, les pressés qui veulent rentrer chez eux, je suis un de ces escargots que je maudis régulièrement sur les trottoirs là-bas, chez moi, à Paris.

De l'autre côté de la rivière, je suis beaucoup moins perdue, paradoxalement, parce que ça ne ressemble à nulle part ailleurs. C'est très fouillis au contraire de l'atmosphère quasi clinique de Pudong, mais les endroits ne se confondent pas, et puis les tours au loin sont des repères. Mon attention est plus facile à concentrer sur mon objectif de balade. Ici, les tours ne m'aident pas, je suis au milieu d'elles, elles sont partout, elles se cachent mutuellement. Ici, je me sens comme en terre connue où tous les repères auraient été brouillés. Je refais 2 fois la même rue sans m'en apercevoir, je ne trouve pas les embranchements, je me fatigue à chercher le métro qui me ramène vers la maison, il est pas loin, le plan me le dit, mais je ne vois rien.

Je suis là et je suis ailleurs. La même chanson passe en boucle. Je frissonne de l'évaporation de l'eau de pluie qui a mouillé ma robe un peu plus tôt. J'ai mal aux jambes de toutes ces heures de marche accumulées. Je me demande ce qu'on fait ce soir. On est vendredi, on va rencontrer des inconnus, c'est sûr. Et puis demain on part pour 3 jours en vase clos, et si c'était ingérable ? J'ai la trouille d'avance, de ce soir, de demain, de la semaine prochaine, du retour... Mes pensées m'ont un peu trop échappé, je m'agace, il faut que je trouve mon chemin et il faut que je change de chanson.

Ah, tiens, justement, le voila, le métro que je cherchais depuis une demi-heure.

 


 

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