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Les recruteurs sont des détraqués

Oui, je sais bien, ceci est un peu une vision à l'emporte-pièce, je devrais être plus mesurée, tout ça... mais bon... faut dire quand même que je comprends pas très bien ce qui pousse à faire ce métier : passer sa journée à se prendre pour Dieu, c'est quand même pas rien. Ces gens ont entre autre la mission de recevoir les candidats, de les jauger, de leur tendre des pièges, de chercher la faille, d'exploiter la moindre faiblesse. Qu'est-ce qui est jouissif dans le fait de demander, l'air narquois et incrédule : "Vous n'avez pas du tout l'air d'une contrôleuse de gestion (j'ai choisi cet exemple parce que pour moi, une C de G porte un tailleur, des chaussures pointues de dame, des lunettes, attache ses cheveux et a un sac à main noir et un cartable pour mettre tous les dossiers qu'elle étudie chez elle tous les soirs mais j'aurais pu dire zavez pas la tête d'une agente immobilière, d'une espionne, d'une institutrice...) et vous dites que vous avez fait un effort ?"

Parce qu'après tout, existe-t-il réellement une formation qui permette de juger, en l'espace d'une demie-heure, qui est gentil ou pas, qui est normal ou non, qui devrait être embauché ou au contraire découragé. En un mot comme en 100, qu'est-ce qui permet au recruteur d'affirmer que sa vision de la personne est la bonne ? Penser que la tenue vestimentaire puisse être discriminante par exemple, est lamentable ! Quand on est au chômage depuis X mois, a-t-on toujours les moyens de s'offrir une tenue tout pile poil à la mode ?

Exemple, je déteste les blonds, est-ce que ça ne va pas forcément jouer sur ma perception des candidats blonds ? Je suis grosse et ne parvient pas à maigrir, ne vais-je pas être sans pitié pour les bimbos anorexiques ?
(ce sont des exemples bien sûr : je ne déteste pas les blonds, loin de là, et je ne suis pas grosse, loi... enfin, pas si loin de là remarque...)

Oui je sais bien, en ce moment, je me pose que des questions passionnantes.

Commentaires

  • Oui, elle est passionnante ton interrogation.

    J'ajoute ma pierre à ce lourd édifice : je veux changer de boulot.
    Il faut maîtriser l'anglais, pas de problème, je suis bilingue (si j'vous jure !), il faut une expérience à l'étranger, je l'ai et pas qu'un peu.

    Ah ben, non, finalement, vous n'êtes pas anglophone de naissance (et là, je ne peux rien faire...) et puis votre expérience n'est pas assez longue (ben oui, j'ai passé quelques années en France, excusez-moi, ne serait-ce que pour être devant aujourd'hui).
    Jamais comme il faut !

    Et que penses-tu des personnes qui recrutent seulement sur photos ? J'en connais (t'es moche, dégage!).

    Merci Baci pour ton billet. Il est très pertinent.

  • on s'y croirait, landrellec ! Il faudrait avoir tout fait et son contraire !!

    anecdote véridique vécue par une cops : "ah je vois que vous avez un DEA et un DESS. Par contre, vous n'avez pas cherché à faire un MBA aux States ? Vous n'avez pas non plus fait sciences po en parallèle ?"
    je ne sais pas si elle l'a fait ou si elle l'a juste pensé mais la réponse aurait dû être "eh bien figurez-vous que la nuit, je dormais !!"

  • Je mitouise abondamment.

    En mes jeunes années, alors que je n'étais qu'une diplômée-to-be et donc bientôt lâchée, fraîche, naïve et innocente, sur le marché du travail, j'ai suivi un certain nombre de formations "recherche de premier emploi".

    Pendant la première, on m'a dit que j'étais faite pour être bonne soeur ("... euh ... vous êtes sûr ?") mais au moins les formateurs ont été francs avec nous : l'important, c'est de séduire le recruteur RH. A n'importe quel prix.

    La seconde a été faite par une bimbo anorexique blonde, qui avait tout l'air d'une contrôleuse de gestion. Elle sortait de fac de droit (eh oui) et nous d'une filière scientifique pure et dure.
    Selon elle, l'entretien technique comptait pour du beurre, on ne devrait faire passer que des entretiens RH dans l'industrie.
    Elle suivait une formation de graphologue et y croyait dur comme fer. A nos remarques polies comme quoi les résultats n'étaient pas franchement concluants, elle a rétorqué d'un ton moqueur : "bien sûr, vous êtes des scientifiques, avoir des oeillères c'est votre métier".
    Elle nous a expliqué que, si le ressenti du recruteur pendant l'entretien était différent de ce que les tests psycho ou l'analyse graphologique avait montré, c'est que le candidat avait triché pendant les tests ou faussé son écriture. Dans tous les cas, il y avait doute, donc pas d'embauche.

    J'étais venue à la formation avec un vieux reste de feuilles quadrillées que j'avais trouvé au fond d'un tiroir in extremis le matin même, faute de mieux, et elle m'a dit que le fait que mon choix de papier montrait que j'étais psychorigide et scolaire. Ca m'a tellement fait rire que je n'ai pas eu le coeur de la détromper.

  • En voilà une note qu'elle est vraie ! Ca me rappelle tout plein de souvenirs ! On m'a quand même dit lors d'un stage que je n'aurais pas mon CAP de coiffeuse parce qu'on me trouvait pas assez pouffe et que je ne passais pas le balai assez vite !
    Pis j'aime bien ta remarque sur le fait que quand on est depuis X temps au chomage, on peut pas forcement aller dévaliser les magasins pour être taupe-fashion !

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