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J’y suis allée

Et c'était un peu comme je craignais.


Mais en pire.


 


Y a eu les ceux qui savaient mieux que les autres quelles règles appliquer dans « ces cas là » et qui te bassinent avec ;


Y a eu les ceux qui étaient si absorbés par leur terrrible chagrin qu'ils n'ont pu parler à personne sauf aux gens importants ;


Y a eu ceux qui étaient d'une dignité absolue alors que leur douleur devait être tout simplement insupportable ;


Y a eu ceux qui venaient juste se montrer ou faire les curieux façon charognards ;


Y a eu ceux qui ne comprenaient pas pourquoi la cérémonie se passait comme ça parce que bien sûr, eux n'auraient pas fait la même chose…



 


Et l'irrespect ne prends pas toujours la forme qu'on attendait…


Comme cette collègue qui revenait du marché et avait donc gardé avec elle ses sacs à provisions, ou cette autre qui vagissait de chagrin alors qu'elle ne connaissait même pas les gens concernés et puis aussi celle qui était habillée comme une pute de 50 ans, avec son sac sorti d'une plage de Miami, son jean acheté chez Jenifer, ses mules à talons.




 


Et il y avait MON irrespect, celui dont j'ai le plus honte bien sûr.


Déjà j'avais pas du tout envie d'y aller, je ne suis venue que parce que je ne voulais pas assumer le regard des autres et pour être présente au cas où ma zïnnvoa aurait besoin d'un soutien moral.


Et puis toutes ces pensées parasites telles que « c'est vraiment pas de chance que ça tombe maintenant, ça va être un enfer au boulot » ou encore « oh mais elles sont toutes râpées les chaussures de BIGboss » ou style « mamma mia mais comment il est miamesque ce beau gosse » voire même « est-ce que y aurait des gens pour le mien ? »
 

Bref, je me sentais concernée mais pas forcément bouleversée, je l'avoue.

 

Mais ça n'a rien changé, comme je m'y attendais, des larmes silencieuses ont coulé au moment où j'ai vu sa famille s'effondrer. J'ai été aussitôt envahie d'un chagrin immense. Incapable de mesurer la perte que ces gens viennent de subir, je me suis pourtant sentie en proie à une douleur assez forte pour me serrer le ventre et me faire pleurer…


 


J'ai gardé toute la journée les relents de la tristesse des autres. Et chaque regard triste me faisait soupirer, ajoutant une pellicule de tristesse, accentuant un peu plus le fait que ce n'était pas la mienne.



Commentaires

  • Moi c'est pareil : même si c'est l'enterrement de quelqu'un que je ne connais pas trop, en voyant sa famille je pleure à chaque fois...
    et ça m'impressionne toujours quand le cercueil arrive dans l'église, porté par 6 hommes. (je ne sais pas pourquoi mais ça m'impressionne !)

  • faudrait être parfaitement insensible pour ne pas éprouver une once de tristesse à n'importe quel enterrement.....

  • Je suis nulle en enterrements... Pas si facile d'adopter la bonne attitude quand ce n'est pas quelqu'un dont on était proche! Et puis je ne sais jamais quoi dire non plus. Du coup, j'évite et je me maudis...

  • C'est très bien dit...

    J'espère que ça ne va pas être encore plus compliqué au boulot...

  • ça a été très intructif quelque part
    sur moi et surtout sur les autres et ce qu'ils étaient... ce à quoi je devais m'attendre !

    mais bon, la vie continue maintenant... j'attends de voir.

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