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  • Merry Merry Noël

    Décembre, ce n'est que la toute fin d'une période d'excitation et de sourires qui monte lentement. Décembre pour moi, je suis désolée pour ceux que ça n'enchante pas ou qui trouvent ça beauf, ben c'est Noël.
    J'aime décembre parce que c'est Noël et que j'aime Noël, même s'il est souvent de bon ton de dire que c'est pour les nases, que c'est la société de consommation et que c'est pas gentil de forcer les gens à faire la fête.

    Autant je me fous un peu du réveillon du nouvel an au sens où c'est pas une soirée chargée de sens et d'attentes pour moi, autant j'attends le réveillon de Noël avec beaucoup d'impatience. Décembre, c'est les lumières dans les rues de la ville, le froid qui pique les joues, l'odeur des marrons chauds vendus 12 euros pièce aux touristes et aux flâneurs, les exclamations des enfants devant les vitrines des grands magasins.

    Et puis je cherche des idées de cadeaux de Noël avec enthousiasme. Y a les conférences entre soeurs pour décider des budgets, des souhaits de chacun, des dispo pour faire du shopping. Cette année, elles sont fauchées alors elles donneront ce qu'elles peuvent et moi qui viens d'obtenir une promotion, je me chargerai de compléter. Ensuite, y a les 34 allers-retours dans les boutiques pour se fixer sur la bone couleur ou la bonne marque.

    Cette période est marquée de tout un tas de petits marqueurs qui évoluent un peu mais restent suffisament stables pour me donner cette impression de "comme toujours" jouissive. Il y a les chansons de saison. J'ai découvert il y a quelques années la messe de Noël chez les anglicans, me permettant de chanter à tue-tête toutes les chansons qu'on entend dans les films et qui changent un peu de vive le vent ! L'an dernier je squattais les classqiues de noêl par les Beach Boys, cette année, j'écoute en boucle les reprises orchestrées par Pink Martini, extatiques vu qu'elles me font redécouvrir autrement ces jolis thèmes.

     

     

    Parmi les marqueurs, les films de Noël. Pas tant parce qu'ils se passent à Noël que parce qu'on les regarde à cette période. Comme par exemple Le Petit Lord Fauntleroy dont on doit tous connaître les répliques par coeur dans la famille ou encore le conte de Dickens, sur les noëls du terrible monsieur Scrooge. Il y a aussi la tradition du ciné de Noël où on va souvent avec mes soeurs à la séance avant de commencer le réveillon, qui fut longtemps déserte et semble prise d'assaut depuis quelques années...

    Et puis et puis, il y a le dîner en famille. Les cousines, leurs enfants, mes parents, mes tantes et oncles, mes soeurs... tous autour de la table. On mange de la dinde aux marrons parce que la petite aime la dinde qui croustille, la moyenne aime grignoter la cuisse de volaille et j'adore les marrons. La préparation commence des heures avant, chacun a son rôle, on râle, on sourit, on écoute Tino Rossi et on fait n'importe quoi, ensemble. Je me sens à ma place, protégée, heureuse et sereine. Le temps ne passe pas à la même vitesse, il m'enveloppe de sa patience. Je sais que tout ira bien tant que ces moments dureront, ils rendent le retour à la réalité plus doux.

     

    J'aime décembre parce que c'est Noël et que j'aime Noël.

     

     

  • Emétophobe, s'abstenir

     

     

    Ce qui est mon cas donc je devrais en théorie m'abstenir. Mais bon vu que c'est moi qui écris...

     

    L'émétophobie c'est quoi ? En très gros, c'est la peur de vomir. Oui, étymologiquement c'est précisément ça emein-phobos / vomir-peur.
    C'est la peur atroce de vomir qui fait que quand ton amoureux a une gastro, tu t'enfermes dans ta chambre pour ne rien entendre. Celle qui te donne des sueurs froides à la simple idée de voyager avec un passager malade en voiture.
     

     

    Etre émétophobe, c'est avoir vomi au collège la dernière fois que c'est arrivé.
    C'est passer 3 jours nauséeuse en cas de gastro mais rien de plus.
    C'est ignorer le concept même de crise de foie.
    (C'est être un peu nauséeuse à la fin de cette note... en vrai)
    C'est souffrir atrocement la fois où j'ai eu une intoxication alimentaire et que mon cerveau a refusé à mon corps la libération d'expulser l'aliment qui m'empoisonnait.
     
    Parce qu'elle est là, la clef à mon sens : le cerveau parvient -quelle que que soit la raison, ce n'est pas mon propos ici- à prendre le pas sur un des instincts primaires de notre corps. Ca m'a fascinée longtemps, je dois le dire. Et bien arrangée puisque la seule idée de vomir me fait transpirer dans le dos...

     

    Paradoxalement, je n'ai pour autant jamais eu de problèmes à m'occuper d'enfants malades, je ne sais pas pourquoi, ce n'est pas pareil. J'ai toujours réussi à gérer. Mais pas les adultes.
    Ma hantise pendant longtemps a été d'être une femme enceinte sujette aux nausées matinales. Là, ça me hante plus tellement vu l'âge qui avance...
    De même non, je n'ai jamais été saoule au point de vomir, impossible même à conceptualiser, no way.

     

    L'émétophobie est ma dernière vraie phobie. (Celle des piqures ayant vraiment beaucoup diminué, je ne la qualifie plus comme telle.)

     

    Pour autant, j'ai remarqué que depuis un an ou deux, elle récédait un peu : je pouvais en parler ouvertement, j'étais désormais capable d'aider un ami en difficulté, les conversations sur le sujet ne me mettaient plus si mal à l'aise. Bon, je n'étais pas pour autant tout à fait emballée à l'idée d'être malade moi-même. Je tenais bon mon "vomit free since 1988"

     

    Et puis il y a eu mon malaise dans le train de dimanche... Des nausées très très violentes, pas de vomissement oh làlà non, mais vraiment des nausées comme j'en avais pas connu depuis très longtemps. Et la peur, la panique presque, d'être malade là, pour la première fois en 20 ans. Cette pensée fugitive qui peut paraître ridicule mais à laquelle j'ai vraiment accordé un instant : comment on vomit ? comment on fait, je veux dire ? Je ne m'en souviens plus !...
     
    Je suis tombée dans les pommes. Tombée de toute ma hauteur. Je me suis fait bien mal et suis restée assez choquée quelques minutes. Un médecin était là, il m'a fait boire un grand verre d'eau sucrée.
     
    Et petit à petit j'allais mieux. 

    J'ai pas eu de nausée mais j'ai su qu'il fallait que je me dirige vers les toilettes et que je prie pour que le dieu des émétophobes les ait laissées libres.

     

    Et mon record de 1988 ne tient plus, je vais devoir recommencer le décompte à 2010... 

     

    Ca peut paraître bizarre, d'en faire une note, de raconter ça ici... mais avec 2 jours de recul, je me dis presque que ma dernière phobie a cédé en partie. Je me dis que c'était un événement positif. Comme un signe que je vais mieux, que je suis plus en paix avec moi.  



     
  • Rentrée

    Je me souviens très bien de ce jour-là.

     

    Il me semble que la composition des classes, affichée avec un peu d'avance, m'avait permis de voir qu'il y aurait dans ma classe une des filles de l'an dernier. Mais bon, dans l'ensemble, je n'allais connaître personne parce que je venais d'une toute petite école : 1 classe de 9 élèves au départ du CM2 pour 5 classes de 28 éléves à la rentrée suivante.
     
    Je n'ai pas de souvenir de mon cartable. Ni de ma tenue. Probablement une jupe pour avoir l'air jolie ? En tout cas j'ai été soulagée de constater que sous le préau, il n'y avait pas encore les grands. Les petits de 6ème rentraient toujours la veille des autres.
    Au début, j'ai eu du mal à m'organiser avec l'emploi du temps, retenir quel cours à quelle heure. Alors je suivais le mouvement. Assez vite, j'étais comme un poisson dans l'eau, j'adorai naviguer entre les classes et au milieu de ces nouvelles matières, sauf en dessin où j'étais vraiment peu douée...

     

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    crédit photo ici

     

    Il paraît que j'étais infernale, invivable, en pleine crise d'ado. Pour être honnête, je n'en ai jamais eu l'impression, pourtant. Même avec le recul de ma conscience d'adulte, je ne voyais pas : aucune fugue, quasi jamais de mensonges, des bonnes voire très bonnes notes, pas de cigarette, pas d'alcool, pas de drogue, pas de petit copain, des copines, tout plein, du bouquinage... Souvent de la télé, chambre un peu bordélique c'est vrai, mais je me pliais aux tâches qu'on m'imposait.

     

    Et puis j'ai fini par comprendre combien l'année de 6ème a dû être difficile à vivre pour mes parents le jour où j'ai constaté comment fonctionnait la fille aînée de Chérie. On est pareilles toutes les deux, on regarde le monde et les gens de la même façon, on a vraiment une connexion, c'en est délirant.

     

    Elle regarde les gens d'un air de pas comprendre, tire ses propres conclusions des ordres qui lui sont donnés, accepte lorsqu'elle le décide de partager une micro partie de son quotidien avec nous, semble ailleurs la plupart du temps et s'indigne régulièrement de l'injustice de sa condition.
    Je suis assez persuadée que comme moi à l'époque, elle se dit régulièrement que les adultes sont définitivemnt crétins. Non pas qu'ils ne comprennent rien, plutôt qu'ils aient une déficience intellectuelle leur rendant la compréhension du monde plus difficile qu'à moi.

    Elle aime son frère par dessus tout, part dans des délires complets avec lui, le défend bec et ongles et la seconde d'après le houspille et l'envoie bouler. Elle est évidemment persuadée qu'on lui en demande bien plus qu'à son frère, qu'on le préfère à elle et que ses parents ne l'aiment pas vraiment, au fond, vu le nombre d'engueulades totalement injustifiées qu'elle doit subir. Après tout elle a de bonnes notes, est sage à l'école et ne crée pas de problèmes...

     

     

    C'est un peu beaucoup moi que je regarde en l'observant grandir. Et ça me fait très bizarre. Ca m'émeut beaucoup aussi, parce que je l'aime énormément mais pas seulement. Aussi à cause de cette mise en abîme.



     
  • Emploi du temps

    Semaine type depuis... depuis... au moins !

     

     

    Réfléchir (et oublier dans la foulée) au contenu du mail que j'aimerais envoyer concernant Voldemag
    Aller acheter de l'adoucissant parce qu'il y en a plus depuis 3 semaines
    Répondre au vingtième coup de fil "urgent" de la journée, temporiser comme pour les 19 précédents
    Dîner avec papa qui est là pour la soirée, m'a prévenue à 17h
    Passer faire des bisous à mon filleul, discuter avec sa grande soeur un peu à l'ouest en ce moment
    Tenter de passer plus de 45 secondes avec Chérie, encore plus en speed que moi, me dire que je suis une inutile tout juste bonne à lui offrir un peu de pâte à pizza.
    Lever la tête au boulot et voir qu'il est déjà 17h, que j'ai pas encore fait une micro pause, même pas de check de mails perso
    Passer un énième entretien en vue d'une hypothétique embauche
    Réfléchir au meilleur moyen de respecter les règles de la mission BC de la semaine
    Me souvenir que j'avais lancé une idée de dîner avec une copine de fac, qui attend toujours dans ma boîte facebook je crois vu que j'ai eu la mauvaise idée de lancer FB et non un mail.
    Vider le linge sale de son sac
    Lire un essai sur la laïcité
    Me rendre compte que ça fait mille ans que j'ai pas vu Mme Lutin, oublier dans la seconde de l'appeler pour s'organiser une rencontre
    Réfléchir à commencer une liste des trucs à faire.
    Trébucher sur le sac laissé en plein milieu de la chambre parce que de toute façon je repars bientôt en vadrouille
    Remplir 4 lignes du tableau récapitulatif des trucs à faire, en supprimer que 2
    Appeler pour la 23ème fois le standard occupé des comptables pour prendre un rendez-vous
    Regarder la neige qui tombe
    Se raconter des bouts de notre vie entre coloc
    Commencer une réponse à l'un des innombrables mails en attente dans gmail 
    Me dire que mon filleul cuisinier doit m'avoir oublié depuis le temps que j'ai pas donné signe de vie, la honte
    Penser au meilleur moyen de rationnaliser la semaine
    Faire des sudokus
    Me demander comment expliquer au mieux la construction des phrases avec les modal verbs
    Aller au concert 
    Apéroter quand c'est physiquement tenable, remplacer par un ciné ou quoi que ce soit d'autre sinon comment je croise les libellulz ?
    Oublier d'appeler mes copines alors que je leur parle souvent dans ma tête
    Avancer dans How I met your mother et m'apercevoir qu'il me manque plein d'épisodes
     

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    Tout le long de ces activités, stresser comme une malade, vivre la peur au ventre, au sens littéral, parce que le processus d'embauche est hyper engagé et que ça ne se concrétise pas définitivement même si plein d'étapes sont réalisées peu à peu.

     

     

    Paradoxe ultime, quasi toutes ces activités sont là par choix et rien d'autre.
    Mais cette course éperdue me mange quand même petit à petit.