Dimanche. 28 mai. C'est l'heure de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes. Une 59ème édition bien consensuelle avec un jury ayant accompli le minimum syndical en dévoilant un palmarès sans ambition et surtout très politiquement correct.
On commence avec les prix d'interprétation. Cette année ce sont des prix collectifs qui ont été remis. Oh quelle surprise, ce sont les équipes de comédiens de Volver et d'Indigènes qui reçoivent la consécration... même si la qualité des acteurs est indéniable, faut-il remettre des prix collectifs faisant office de lots de consolation pour les oeuvres qui n'obtiennent pas la Palme d'Or (histoire de ménager la susceptibilité des réalisateurs) ?
Viennent ensuite le Grand Prix du Jury et la Palme d'Or : on prend les mêmes et on recommence. Oh ! Ken Loach en roi de la soirée, quelle originalité !
Seul moment intéressant de la soirée: la présentation de Vincent Cassel, qui casse les codes instaurés par des actrices midinettes, obligées de faire la roue devant un parterre de "futurs employeurs potentiels".
Faut-il renouveller le festival, évènement plus médiatique et publicitaire qu'artistique ? On serait en droit de le croire. Certaines choses m'agacent de plus en plus : les longs plans lors de la cérémonie de clôture sur les "égéries" de L'Oréal qui parraine l'évènement, les lauréats tout juste satisfaits de leur sort, les producteurs qui sortent des films de manière à ce qu'ils soient présentés en compétition (pratique courante chez Almodovar, Loach et Von Triers). Les célébrités qui montent les marches ne font plus rêver. Même si je parle ici de lieux communs il faut quand même reconnaître que les stars hollywoodiennes ont laissé la place à des personnes ordinaires, justes satisfaites de gravir les quelques marches rouges de l'entrée du palais des festivals. Cannes la majestueuse est devenue au fil du temps Cannes la vulgaire. Adieu Cannes et malheureusement à l'année prochaine.