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  • macho man

     

    Les jambes bien écartées, le torse bien enfoncé contre le dossier du fauteuil, le regard un peu dans le vague, en train de jouer avec son stylo. Il est peu intéressé par ce qu'il se passe autour de lui. Peut-être un regain de motivation s'empare de lui quand le boss prend la parole.

    A côté de lui, le même. Sauf que lui, il ne joue pas avec son stylo, pour passer le temps il me mate les seins. Parfois pour montrer qu'il est là, il lâche des stat d'un air important de celui qui a les clefs du dossier.

    En face, le même encore, qui joue avec son blackberry pour faire le mec important alors que j'ai vu par dessus son épaule qu'il joue aux cartes.

    Et puis deux autres mecs un peu gris souris qui ont peu de présence et se contentent de subir la réunion. Tous ont entre 45 et 60 ans.

    costume.jpg

    Je suis la seule femme de l'assistance et j'ai 30 ans. Mais je suis là pour traiter d'une partie du dossier que personne d'autre ne maîtrise.

     

    Ca parle de vente sur internet, de sites un peu "olé olé" (je vous jure travailler avec des quinqua ça fait réviser les expressions de grand-mère...) sur lesquels on hésite à investir. Et soudain, ça s'égaye. Ca se lance dans des blagues semi-grivoises en me lançant des regards en coin. Je suis impassible.

     

    Alors on va crescendo, on m'observe ouvertement devant cette avalanche de délicatesse. Mais je ne rougis même pas. Et puis je ne sais par quel truchement, on en arrive aux sex toys et là, on ne fait plus semblant, l'émulation de groupe sûrement, tout le monde est hilare pendant que je ne bats plus même des cils.

     

    Alors, avec un sourire tranquille je lâche : " si vous voulez, la prochaine fois je porte un ou 2 des miens, je vous fais une démo comme ça votre curiosité sera rassasiée ? Bon, en attendant, on reprend l'ordre du jour ? "

     

     

    Eh bien croyez-le ou non, depuis, on est super potes. Plus jamais de dérapages sexistes.

     

    Par contre, j'ai pas encore trouvé de solution pour gérer le matage permanent de mes seins. C'est quoi le truc ? C'est génétique ?



  • De près ou de loin

    Note de l'auteur :  c'est assez drôle de se dire que j'ai commencé cette note il y a quelques semaines et que le sujet a pile été abordé le week-end dernier dans une conversation avec une des personnes qui passe lire ici de temps en temps. J'aime cette idée que mes pensées sont au même moment dans la tête d'autres !




    Il y a des gens dont on sait que c'est pas grave de pas les avoir sous la main. Parce que notre histoire est faite comme ça, du bonheur de se voir de temps en temps et de passer un jour ou deux ou plus à parler parler parler à en perdre la voix. Rattrapage intensif des jours/semaines/mois passés loin.

     

    Se voir une fois ou deux dans l'année, parce qu'ils viennent sur mon continent ou moi sur le leur, parce que je suis en visite dans ma ville natale et qu'on fait un déj rapide le temps de se tenir au courant des dernières info, parce que le boulot les fait s'arrêter à Paris le temps d'un resto indien, parce que je vais squatter chez eux le temps d'un week-end iodé.

    Ca ne veut pas dire que je n'aimerais pas les voir plus souvent, juste que notre relation s'est calmement inscrite dans une série de rencontres arythmiques. comme ça, naturellement.

     


    Et puis il y a ceux qui sont loin et c'est injuste. Parce qu'au contraire, leur absence m'est souvent difficile et que pour une téléphone-trouillardeuse comme moi, c'est compliqué de combler le manque.

     

    C'est d'autant plus injuste qu'on sait que les voir tous les jours n'émousserait rien, que partager le quotidien serait facile, que tous les jours on aurait quelque chose à se dire, que les détails intéresseraient autant que le reste. Et je pourrais leur dire comme je suis fatiguée de ne pas trouver de chaussures qui me plaisent, par exemple. Au lieu d'avoir l'impression que j'ai rien à raconter de téléphonable.

     

    Ne soyons pas complètement stupide, bien sûr que je  suis consciente du fait que nous ne nous verrions pas tous les jours.
    Mais quand même.

    Quand je reviens de quelques jours avec eux, je suis d'autant plus frustrée de ne pas les avoir sous la main et de ne pas avoir plus de jours à poser, de week-ends à passer ensemble.



  • " c'est chiant ces chaussures ! "

    Filleul, 7 ans, s'est- exclamé très bruyamment à l'école "Ah c'est chiant ces chaussures" parce qu'il s'était fait mal au pied.
    Comme je suis très donneuse de leçon, je m'insurge contre ce comportement inacceptable et tente de lui faire comprendre pourquoi c'est normal que le maître l'ait un peu engueulé.
    "On ne dit pas "chiant" voyons, c'est un gros mot.
    - Ah non, c'est pas grossier c'est familier, me répond-il de son ton de petit garçon qui a appris à lire en 3 semaines .
    - Ouh là je vois que tu as envie de raisonner, super, mais alors là pas du tout chiant ce n'est pas juste familier c'est très grossier.
    - Et c'est quoi grossier ?
    - Les choses grossières, on ne les dit pas quand on est enfant, uniquement quand on est adulte. Et même quand on est adulte, on ne les dit pas devant des inconnus. Parce que ce serait très malpoli.
    - Ah mais ça va alors, parce que moi je les connais, mes chaussures, c'est pas des inconnues..."

     

    Je réponds quoi, là ?
    Et je garde mon sérieux comment pour pas qu'il fasse son fiérot derrière ?