Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Intibacy - Page 3

  • Adultitude

     

    Chercher le courage dans les nœuds qui habitent mon ventre depuis tant de temps déjà que je ne peux plus dater le moment où tout a commencé. Je respire vingt fois calmement et ça ne marche pas, je suis toujours au même endroit, comme une gourde apeurée. Et les mêmes coups de fil sont à passer et les mêmes courriers à envoyer. Je perds mon temps et mon énergie à lutter contre moi, contre mes souhaits et mes instincts.

    Je fais des cauchemars, je ne sais pas toujours de quoi ils parlent mais je sens que mes rêves sont tristes, durs, lourds. Quand je me réveille, je suis souvent déboussolée, avec la sensation diffuse d'une tristesse ou d'une angoisse qui m'étreint pendant les premiers instants de ma journée. Je m'inquiète de perdre à terme mon point fort absolu : le sommeil.

    Il y a quelques jours, une des personnes que je suis a twitté "C'est bizarre cet état où tout va bien mais où tu ne vas pas." C'est un peu ça... Tout va bien : j'ai un boulot génial, des collègues fantastiques, des perspectives de carrière réjouissantes et aussi des amis extraordinaires de bonté et de beauté, une famille de coeur drolissime et attentionnée, une famille de sang quasi-rêvée tant elle est aimante et puis je peux m'offrir des vacances topesques, baver sur une paire de chaussures dispendieuse. Franchement, je pense qu'il y a très très peu de gens qui peuvent se targuer d'une vie aussi jolie.

    Pour autant, je ne parviens pas à trouver ma place à moi, mon chemin, mon souhait. Il y a trop de réconciliations ou de séparations à mettre en marche, tant de choses à poser, de renoncements à accepter.

    J'en veux par exemple à mon chef de m'avoir déçue et humiliée à ce point, j'en veux à cet homme que je croyais mon ami de m'avoir déçue et humiliée à ce point. Je suis surtout très en colère contre moi et cette habitude de placer tous mes espoirs dans chaque humain que j'aime parce que quand ça rate, j'ai tellement mal que je passe des semaines à me flageller.

    Alors au lieu de tout régler, je me retrouve dans des histoires rocambolesques avec des mecs dont je ne veux pas vraiment, je m'imagine des aventures délirantes avec des mecs qui ne veulent pas vraiment de moi, je fonctionne à la date limite pour absolument tout, je me décourage de situations qui me paraissent trop grandes, je me roule en boule dans mon lit en attendant que tout se règle par magie : je fais ma crise d'ado.
     
    Oh, je  vais réussir à avancer, je le sais, ce sont des événements importants mais pas mortels, c'est juste qu'il me faut ré-apprivoiser le fait que c'est aussi ça, être adulte, gérer les choses laides et pas intéressantes, ne plus toujours avoir de seconde chance quand on rate. Il faut que je fasse le deuil de la vie que je m'étais imaginée petite et que je découvre toutes les possibilités cachées de celle que j'ai réellement. Sous peu, je me connais, j'aurai réglé 2 ou 3 gros problèmes pendants et je vais retrouver mon optimisme et ma croyance déraisonnable en un monde lumineux et heureux.

    C'est trop compliqué de grandir. Parce que non, évidemment, je ne suis toujours pas grande... je tente... mais non.



  • hasards et signes du ciel

     

     

     

    Elle est rigolotte, la vie.

    Lundi, elle m'envoie un signal fort qui m'a dit : "ouais, t'es bien sympatoche de faire des efforts, de vouloir changer des trucs sauf que c'est par miettes, à pas de fourmi... alors tu restes quand même la rien du tout, la fille sur qui on négocie quand on a peur, celle dont on suppose qu'elle va prendre les choses à la cool."

    (ouais, la vie elle me parle souvent je dois dire)

    Elle est rigolotte, la vie, parce que quand elle m'envoie ce signe, je suis fière de mon avancée des derniers mois, je ne suis pas encore au top de la forme mais vraiment, j'ai un peu moins peur de demain. Alors, la petite blagounette, je la trouve moyen drôle. Alors j'ai pleuré, parce que j'avais très mal.

    Everybody cries and everybody hurts sometimes

    Heureusement pour moi, lundi, la vie, elle m'envoie aussi une extraordinaire preuve que si la trahison et l'humiliation existent, il y a toujours des êtres généreux et attentifs prêts à m'aider, à m'aimer. Elle m'explique : "tu vois, le côté cool à accepter de partager sa peine et sa douleur de temps en temps, c'est que tu t'aperçois qu'on reçoit toujours mille fois plus qu'on ne donne, même si c'est pas vrai de tout le monde."

    Take comfort in your friends.


    arbre.jpg

    Elle est rigolotte, la vie.

    Mardi, je commençais à désespérer un peu de jamais parvenir à cesser de remettre en question chaque avancée que je fais. Je commençais à me reprocher de toujours vouloir peindre la vie avec des Et si... et des Pourquoi pas ? et des rêves éveillés et de l'espoir tous les jours. Alors la vie, cette rigolotte, m'a suggéré d'ouvrir la boîte aux lettres alors que je le fais une fois par mois.

    When you're sure you've had enough of this life, well hang on

    Elle est rigolotte, la vie, parce que dedans, elle y avait mis la preuve que je pouvais m'accrocher à mon optimisme et à ma confiance dans le fait que demain (ou après-demain, faut parfois être un peu patient...) ne peut qu'aller mieux. Alors j'ai pleuré, parce que j'étais un peu rassurée.

    If you feel like you're alone, no, no, no, you are not alone

     

    Elle est rigolotte, la vie.

    Mais j'en peux plus des blagues, je crois.

    Ca mange toute mon énergie émotionnelle.

  • 5ème printemps

     

     

     

    J'ai commencé ce billet peut-être 30 fois depuis deux ans. Je sais ce que je ressens, je sais ce que je voudrais dire mais chaque fois que je parviens à terminer un texte, j'efface, je jette, je corrige, je mutile... Jamais aucun mot ne parvient à raconter.

    Mais en même temps comment raconter ? Quels mots peuvent décrire la préciosité de cette histoire ? Ils existent, c'est sûr, probablement ne les maîtrisé-je pas suffisamment pour les assembler correctement.

    Comment dire les discussions pendant des heures sur des sujets aussi variés que la peine de mort, ma désirabilité, les impôts locaux, la nécessité de parler à un psy, les cours de maths de 4ème, l'existence de Dieu ?

    Comment expliquer la bienveillance brute et permanente, celle qui fait même parfois pleurer quand elle oblige à cesser de taire les mécanismes de défense innés ?

    Comment décrire les déjeuners en terrasse, le générique de Cold case, le filleul, la confiance, les spectacles de fin d'année, le pédalo, les heures passées silencieuses mais côte à côte ?

    Ne vous y trompez pas, il d'agit d'un être imparfait. Comme moi. Non... beaucoup mieux que moi. Et pour une raison encore incompréhensible à ce jour, jour après jour, malgré mes bêtises, elle me fait une place dans sa vie. On finit par ressembler à un vieux couple je crois et pourtant, il y a toujours cette étincelle des premiers instants. Et aussi un peu la peur que ça se finisse.

    Y a des gens dans ma vie dont je sais viscéralement qu'ils sont devenus une partie de moi. J'imagine une seconde qu'ils pourraient disparaître et mon plexus se serre si fort qu'il me faut reprendre une très grande inspiration pour recommencer à respirer. Elle est de ceux-là.

    Aujourd'hui nous avons cinq ans. Nous sommes millénaires, nous sommes nouveaux-nés.

     

     

  • la soirée funky

     

     

    Laisse moi te conter ma soirée magique, ma soirée remplie de paillettes et de glamour.

    Ce soir, vers 18h, je suis partie du boulot. Très tôt donc, dans mon esprit dérangé. Il est temps de fuir les lieux.

    Sur la route, je m'achète une soupe et des crêpes au jambon, j'ai 8 ans. En arrivant, je lance une machine, je range ma chambre (oui oui, je range ma chambre, comme une adolescente, parce qu'elle a l'air habitée par une ado) et je change les draps. Des draps trop petits vu que je ne me souviens jamais de la taille de mon matelas et que j'étire tant bien que mal sur un sommier qui vient de rendre l'âme, ça y est.

    Pendant que la soupe réchauffe, j'étends mon linge et prends une douche. Je suis en peignoir en train de regarder blubluter le dîner, il est 20:13 et dans 20 minutes environ, je serai dans mon lit, toute neuve dans mes draps neufs, à tenter de rattraper mon retard de séries. 

    La soirée funky.

    J'ai des cernes fuchsia sous les yeux, le dos tellement contracté que j'ai mal quelle que soit ma position et les larmes aux yeux d'épuisement nerveux. À la question "ça va toi?" j'ai même eu la folie de répondre que non, c'est dire si mes défenses sont basses.
    Dans le même temps, je n'ai pas été aussi en accord avec moi depuis si longtemps que j'ai oublié. J'ai des proches absolument extraordinaires de patience et d'amour, je suis ancrée dans maintenant et non plus hier, je me respecte désormais autant que je le faisais jusque-là pour les autres, même mes côtés infects me sont désormais supportables.
    J'écoute mon rythme et pas uniquement celui des conventions sociales que je m'imposais. Certains jours, je me trouve même limite belle gosse.

    J'ai bien fait de ne pas lâcher et de prendre votre confiance pour avancer. J'aime bien ce que je suis devenue, ce que j'ai fait de moi.

    Comme ce soir, tortue cernée échouée sous sa couette en compagnie d'une tisane et d'une boîte de kleenex parce qu'elle va probablement pleurer devant Glee, pendant la soirée funky.