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Intibacy - Page 7

  • Des voeux

     

    Ce soir je suis rentrée en partie à pieds, il faisait froid juste ce qu'il faut pour faire crisser les joues, j'avais de la musique sur mes oreilles juste ce qu'il faut pour m'éloigner du dehors sans me faire oublier les bruits de la rue, la nuit pas encore noire mettait aux joues du ciel un joli indigo.

    J'ai souri jusqu'à ce que les larmes viennent se bousculer au coin extérieur de mes deux yeux. Des larmes de j'en reviens pas comme il est joli ce moment, comme elle est belle cette semaine, comme je suis remplie d'excitation et d'espoir.

    Et je me suis dit qu'il serait temps de vous dire mes voeux, de faire ma carte annuelle. Pas tant pour être polie que parce que ce passage obligé me permet de donner dans ma tête une sorte de départ.

     

    Cette année, je l'ai commencée en imaginant ce que serait demain. On a rigolé en décidant que ce serait l'année du bonze, l'année zen, et je savais dans un demi-sourire que pour moi, ce serait  pas juste une blague, ce serait probablement vrai. J'ai peur comme ça ne m'est pas souvent arrivé mais je suis aussi d'une grande sérénité quand je me regarde. Parce que cette année, je fais un nouveau pas vers moi et mes rêves.

    J'ai hâte.

     

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    Je vous souhaite de vivre d'aussi jolies aurores que celle ayant donné lieu à cette journée.
    Quoi qu'il se soit passé après, je crois qu'on avait tous dans un coin du coeur un morceau de lumière très fort, qui nous disait que tout était possible pour peu que ce soit le bon moment.

     

    Moi j'y crois fort, que les choses arrivent si on les souhaite. Même si parfois on aimerait que la vie soit faite d'évidences. Pour une raison que j'ignore, je continue d'espérer, d'avoir de l'optimisme à revendre pour moi, pour vous aussi si vous en vouez un peu.

    Alors voila, je souhaite que 2011 vous apporte une partie de vos voeux.

    Et sans vouloir faire de caprices, je sais que je suis déjà plus que gâtée mais je voudrais aussi faire un voeu pour moi. Ce que je voudrais, là, c'est tomber amoureuse. Pas être avec quelqu'un, c'est pas pareil. Je veux juste avoir le coeur qui bat fort en pensant à lui. Etre amoureuse, même si c'est pas réciproque.

     

    Il y a parmi vous plein de silencieux que je ne connais guère, je vous remercie de prendre le temps de me lire, pour une raison que j'ignore.

    Il y a parmi vous des silencieux que je connais mais qui ne me le disent pas, je vous envoie des baisers.

    Il y a parmi vous tant de gens pour qui j'ai de l'affection, sincère et profonde, même si nous nous croisons peu, même si nous nous parlons peu, je voudrais vous serrer dans mes bras.

    Il y a enfin parmi vous quasi tous les gens adultes à qui je serais capable de donner un morceau de moi-même si cela leur était un jour nécessaire. Je vous le dis très rarement en vrai parce que je ne sais pas le faire mais je vous aime, sachez-le.

     

    Très belle année à tous.

     

  • Emétophobe, s'abstenir

     

     

    Ce qui est mon cas donc je devrais en théorie m'abstenir. Mais bon vu que c'est moi qui écris...

     

    L'émétophobie c'est quoi ? En très gros, c'est la peur de vomir. Oui, étymologiquement c'est précisément ça emein-phobos / vomir-peur.
    C'est la peur atroce de vomir qui fait que quand ton amoureux a une gastro, tu t'enfermes dans ta chambre pour ne rien entendre. Celle qui te donne des sueurs froides à la simple idée de voyager avec un passager malade en voiture.
     

     

    Etre émétophobe, c'est avoir vomi au collège la dernière fois que c'est arrivé.
    C'est passer 3 jours nauséeuse en cas de gastro mais rien de plus.
    C'est ignorer le concept même de crise de foie.
    (C'est être un peu nauséeuse à la fin de cette note... en vrai)
    C'est souffrir atrocement la fois où j'ai eu une intoxication alimentaire et que mon cerveau a refusé à mon corps la libération d'expulser l'aliment qui m'empoisonnait.
     
    Parce qu'elle est là, la clef à mon sens : le cerveau parvient -quelle que que soit la raison, ce n'est pas mon propos ici- à prendre le pas sur un des instincts primaires de notre corps. Ca m'a fascinée longtemps, je dois le dire. Et bien arrangée puisque la seule idée de vomir me fait transpirer dans le dos...

     

    Paradoxalement, je n'ai pour autant jamais eu de problèmes à m'occuper d'enfants malades, je ne sais pas pourquoi, ce n'est pas pareil. J'ai toujours réussi à gérer. Mais pas les adultes.
    Ma hantise pendant longtemps a été d'être une femme enceinte sujette aux nausées matinales. Là, ça me hante plus tellement vu l'âge qui avance...
    De même non, je n'ai jamais été saoule au point de vomir, impossible même à conceptualiser, no way.

     

    L'émétophobie est ma dernière vraie phobie. (Celle des piqures ayant vraiment beaucoup diminué, je ne la qualifie plus comme telle.)

     

    Pour autant, j'ai remarqué que depuis un an ou deux, elle récédait un peu : je pouvais en parler ouvertement, j'étais désormais capable d'aider un ami en difficulté, les conversations sur le sujet ne me mettaient plus si mal à l'aise. Bon, je n'étais pas pour autant tout à fait emballée à l'idée d'être malade moi-même. Je tenais bon mon "vomit free since 1988"

     

    Et puis il y a eu mon malaise dans le train de dimanche... Des nausées très très violentes, pas de vomissement oh làlà non, mais vraiment des nausées comme j'en avais pas connu depuis très longtemps. Et la peur, la panique presque, d'être malade là, pour la première fois en 20 ans. Cette pensée fugitive qui peut paraître ridicule mais à laquelle j'ai vraiment accordé un instant : comment on vomit ? comment on fait, je veux dire ? Je ne m'en souviens plus !...
     
    Je suis tombée dans les pommes. Tombée de toute ma hauteur. Je me suis fait bien mal et suis restée assez choquée quelques minutes. Un médecin était là, il m'a fait boire un grand verre d'eau sucrée.
     
    Et petit à petit j'allais mieux. 

    J'ai pas eu de nausée mais j'ai su qu'il fallait que je me dirige vers les toilettes et que je prie pour que le dieu des émétophobes les ait laissées libres.

     

    Et mon record de 1988 ne tient plus, je vais devoir recommencer le décompte à 2010... 

     

    Ca peut paraître bizarre, d'en faire une note, de raconter ça ici... mais avec 2 jours de recul, je me dis presque que ma dernière phobie a cédé en partie. Je me dis que c'était un événement positif. Comme un signe que je vais mieux, que je suis plus en paix avec moi.  



     
  • Rentrée

    Je me souviens très bien de ce jour-là.

     

    Il me semble que la composition des classes, affichée avec un peu d'avance, m'avait permis de voir qu'il y aurait dans ma classe une des filles de l'an dernier. Mais bon, dans l'ensemble, je n'allais connaître personne parce que je venais d'une toute petite école : 1 classe de 9 élèves au départ du CM2 pour 5 classes de 28 éléves à la rentrée suivante.
     
    Je n'ai pas de souvenir de mon cartable. Ni de ma tenue. Probablement une jupe pour avoir l'air jolie ? En tout cas j'ai été soulagée de constater que sous le préau, il n'y avait pas encore les grands. Les petits de 6ème rentraient toujours la veille des autres.
    Au début, j'ai eu du mal à m'organiser avec l'emploi du temps, retenir quel cours à quelle heure. Alors je suivais le mouvement. Assez vite, j'étais comme un poisson dans l'eau, j'adorai naviguer entre les classes et au milieu de ces nouvelles matières, sauf en dessin où j'étais vraiment peu douée...

     

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    crédit photo ici

     

    Il paraît que j'étais infernale, invivable, en pleine crise d'ado. Pour être honnête, je n'en ai jamais eu l'impression, pourtant. Même avec le recul de ma conscience d'adulte, je ne voyais pas : aucune fugue, quasi jamais de mensonges, des bonnes voire très bonnes notes, pas de cigarette, pas d'alcool, pas de drogue, pas de petit copain, des copines, tout plein, du bouquinage... Souvent de la télé, chambre un peu bordélique c'est vrai, mais je me pliais aux tâches qu'on m'imposait.

     

    Et puis j'ai fini par comprendre combien l'année de 6ème a dû être difficile à vivre pour mes parents le jour où j'ai constaté comment fonctionnait la fille aînée de Chérie. On est pareilles toutes les deux, on regarde le monde et les gens de la même façon, on a vraiment une connexion, c'en est délirant.

     

    Elle regarde les gens d'un air de pas comprendre, tire ses propres conclusions des ordres qui lui sont donnés, accepte lorsqu'elle le décide de partager une micro partie de son quotidien avec nous, semble ailleurs la plupart du temps et s'indigne régulièrement de l'injustice de sa condition.
    Je suis assez persuadée que comme moi à l'époque, elle se dit régulièrement que les adultes sont définitivemnt crétins. Non pas qu'ils ne comprennent rien, plutôt qu'ils aient une déficience intellectuelle leur rendant la compréhension du monde plus difficile qu'à moi.

    Elle aime son frère par dessus tout, part dans des délires complets avec lui, le défend bec et ongles et la seconde d'après le houspille et l'envoie bouler. Elle est évidemment persuadée qu'on lui en demande bien plus qu'à son frère, qu'on le préfère à elle et que ses parents ne l'aiment pas vraiment, au fond, vu le nombre d'engueulades totalement injustifiées qu'elle doit subir. Après tout elle a de bonnes notes, est sage à l'école et ne crée pas de problèmes...

     

     

    C'est un peu beaucoup moi que je regarde en l'observant grandir. Et ça me fait très bizarre. Ca m'émeut beaucoup aussi, parce que je l'aime énormément mais pas seulement. Aussi à cause de cette mise en abîme.



     
  • sensations

     

     

    Me re-glisser nue sous la couette toute chaude alors que je suis encore humide la douche. Soupirer profondément, enfouir mon nez dans l'oreiller et ne laisser dépasser que le haut de mes épaules, pour sentir l'air frais qui les fait chairdepouler. Fermer les yeux et revasser un peu en attendant que passent les minutes. Somnoler parfois un instant, laisser mon esprit tout vide, juste rempli de la joie de sentir ma peau comme neuve qui exhale l'odeur de mon savon. Certaines fois, tressaillir de la fraîcheur des gouttes d'eau qui glissent jusqu'aux draps, appelées par la pesanteur. Attendre l'évaporation.