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Intibacy - Page 9

  • Victoire par KO

    Rentrer chez soi un peu grise, en zigzaguant sur le trottoir. Le sourire aux lèvres juste parce que tout était très bien. Contre toute attente.

    Non, pas contre toute attente. Parce que j'attendais que ça se passe bien.

    Donc je devrais dire plutôt ça s'est très bien passé, conformément à ce que j'espérais et malgré ma trouille irraisonnée.

    Parce que j'ai toujours peur de rencontrer des gens nouveaux ou d'arriver quelque part déjà rempli de plein de gens, y compris quand je sais que parmi eux se trouvent surtout des gens que j'aime. Peut-être parce que je ne sais pas toujours bien quelle image je donne de moi et que j'ai l'impression que tout le monde lit sur mon visage cette inquiétude sourde qui me donne mal au ventre et rend mon rythme cardiaque plus rapide. J'ai peur.

    Peur de détester au 1er coup d'oeil les gens nouveaux et de ne pas savoir le cacher. Peur de commettre un impair vis-à-vis de mes hôtes du coup.
    Peur aussi de ne pas trop savoir quoi dire ni comment m'intégrer aux conversations. Difficile à croire (?) mais je me sens souvent complètement à côté de la plaque.

    En même temps je suis curieuse, très... Et ça compense de plus en plus ma timidité qui ne s'efface pas vraiment avec l'âge mais que j'apprends à gérer grâce à des subterfuges et des techniques couronnées de succès. Ou presque.

    Qu'importe, je suis si heureuse à l'idée de connaître des gens nouveaux, de découvrir des situations inattendues ou d'écouter des artistes dont je ne sais rien que je dis souvent oui à la possibilité d'une rencontre ou d'un concert ou de n'importe quoi qui fasse pétiller la semaine.

     

    Rentrer chez soi un peu grise, en zigzaguant sur le trottoir. Le sourire aux lèvres juste parce que tout était très bien. Ravissement total à l'idée que ma curiosité l'a emporté sur ma timidité. Et que cette victoire fut pleine d'une soirée délicieuse et drôle.

  • De près ou de loin

    Note de l'auteur :  c'est assez drôle de se dire que j'ai commencé cette note il y a quelques semaines et que le sujet a pile été abordé le week-end dernier dans une conversation avec une des personnes qui passe lire ici de temps en temps. J'aime cette idée que mes pensées sont au même moment dans la tête d'autres !




    Il y a des gens dont on sait que c'est pas grave de pas les avoir sous la main. Parce que notre histoire est faite comme ça, du bonheur de se voir de temps en temps et de passer un jour ou deux ou plus à parler parler parler à en perdre la voix. Rattrapage intensif des jours/semaines/mois passés loin.

     

    Se voir une fois ou deux dans l'année, parce qu'ils viennent sur mon continent ou moi sur le leur, parce que je suis en visite dans ma ville natale et qu'on fait un déj rapide le temps de se tenir au courant des dernières info, parce que le boulot les fait s'arrêter à Paris le temps d'un resto indien, parce que je vais squatter chez eux le temps d'un week-end iodé.

    Ca ne veut pas dire que je n'aimerais pas les voir plus souvent, juste que notre relation s'est calmement inscrite dans une série de rencontres arythmiques. comme ça, naturellement.

     


    Et puis il y a ceux qui sont loin et c'est injuste. Parce qu'au contraire, leur absence m'est souvent difficile et que pour une téléphone-trouillardeuse comme moi, c'est compliqué de combler le manque.

     

    C'est d'autant plus injuste qu'on sait que les voir tous les jours n'émousserait rien, que partager le quotidien serait facile, que tous les jours on aurait quelque chose à se dire, que les détails intéresseraient autant que le reste. Et je pourrais leur dire comme je suis fatiguée de ne pas trouver de chaussures qui me plaisent, par exemple. Au lieu d'avoir l'impression que j'ai rien à raconter de téléphonable.

     

    Ne soyons pas complètement stupide, bien sûr que je  suis consciente du fait que nous ne nous verrions pas tous les jours.
    Mais quand même.

    Quand je reviens de quelques jours avec eux, je suis d'autant plus frustrée de ne pas les avoir sous la main et de ne pas avoir plus de jours à poser, de week-ends à passer ensemble.



  • #jeudiconfession

    Il est minuit ou quasi.
    Je twitte avant que la journée ne soit terminée mon premier #jeudiconfession.
    Juste parce que pour une raison que j'ignore, une vérité soudaine me saute à la figure : J'ai plus peur des belles choses que des mauvaises.

    Et c'est vrai à un point insoupçonnable.

    Les choses mauvaises, on les reconnaît et on se blinde d'entrée de jeu, on les gère à coup d'indifférence et de non-investissement émotionnel. Avec des coups et des sournoiseries quand c'est nécessaire, même. On serre les dents et on avance.
    Mais les belles choses, c'est pas pareil. L'émotion, l'amour, les sourires... Non, les belles choses, c'est pas pareil.

    Les mauvaises choses, mon naturel profondément optimiste les voit comme passagères, on va trouver la solution et faire la peau aux nuisibles. Je n'ai pas peur, ça va passer. Mais les belles choses, elles vous rendent sournoisement bisounoursien.

    Les belles choses, c'est pas pareil. Ca me fait peur parce qu'on pourrait s'y habituer et pfffuit, y en a soudain plus. Alors qu'on voudrait que ça ne s'arrête jamais.

    Et puis surtout, j'ai l'impression de ne pas toujours être aussi méritante de ces belles choses que les gens ne le disent. Et s'ils se rendaient compte de la supercherie ?

    Et en ce jeudi soir, je ne le sais pas encore, mais j'ai raison d'avoir peur. Et de le dire. Parce que moins de douze heures plus tard, je reçois en pleine face une page et demie de belles choses. Je n'étais pas préparée, je les ai reçues sans crier gare. Et me voila en larmes. Moi.

    Décidément, les belles choses c'est pas pareil parce que ça contrarie ma nature de grognon ronchon jamais contente. On peut pas râler contre les belles choses. Vous voyez bien que les belles choses, c'est pas pareil !

     

     

    beau moment.jpg

     

    Les belles choses. C'est. Pas. Pareil.



  • Pour une soirée douce

    Une idée piquée sur un blog qui est doux lui-même et me donne souvent envie de copier.

     

    Il faut un livre qui accroche, un plaid très doux, un litre de thé et des petits biscuits, une lumière diffuse. Eventuellement le bruit des feuilles caressées par le vent ou de la pluie sur la fenêtre.

     

    On peut aussi s'allonger dans l'herbe tiède et tenir sa main sans rien dire, pas besoin, et regarder la lune se déplacer dans le ciel, ne pas avoir froid parce que c'est juste bien.

     

    Par exemple aussi, s'il y a de la musique chouette en fond sonore, un silence riche de la présence de l'autre et un ordi chacune pour faire nos bricolettes, c'est une soirée douce.

     

    Ou même, être un peu fatiguée donc en décalage avec les gens de la soirée mais se sentir à sa place quand même, parce que les hôtes sont des êtres si beaux. Et regarder les gens qu'on aime être heureux.

     

     

    Après avoir mangé et raconté nos vies tout l'aprem, somnoler à moitié sur le canapé, sentir le poids de mon filleul qui vient de naître, endormi sur mon épaule, qui respire dans mon cou, de son souffle léger de papillon.



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