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Intibacy - Page 6

  • rien ! ... ?

    Si je vous raconte quasi rien, c'est que j'ai pas envie de me plaindre, pas envie de laisser entendre que les gens heureux n'ont pas de trucs sympa à raconter, qu'on ne parle en réalité de ce qui ne va pas. J'attends d'avoir des choses heureuses à vous dire et je n'y arrive pas. Alors j'hésite à vous raconter.
    Or, en ce moment, il y a deux catégroies de trucs que j'aimerais vous conter : les anecdotes que j'hésite à mettre en ligne parce que je suis devenue paranoiaque du "et si un de mes collègues me reconnaissait ? " et une liste de complaintes sur comment ça va pas trop bien et combien j'aimerais que ça change.
     
    On ne dirait pas comme ça mais je fais des efforts sérieux. Sauf qu'il y a tant de choses que j'aimerais changer et je suis si impatiente, que j'ai la sensation que rien n'avance.
    Pourtant la réalité n'est pas aussi catégorique.
    J'ai dans un de mes carnets une liste de pistes à suivre pour aller vers moi mais en bien mieux qu'aujourd'hui.

    J'en suis deux ou trois en même temps parce que je ne sais pas être monotâche. Evidemment, la dilution de mes efforts a pour effet premier de me donner l'impression que c'est comme avant, que rien ne bouge. Alors que c'est faux : je suis à jour de traitement depuis un an, j'ai fait ma prise de sang annuelle sans besoin de rappel, ça n'a l'air de rien mais c'est tout simplement miraculeux.
    J'ai pris mon billet pour les vacances.
    Mon nouveau travail est là pour de bon. Ca me paraît loin et révolu alors que c'est tut frais à l'échelle d'une vie professionnelle, et que je suis plutôt en plein dans la prise de contrôle progressive de mes nouvelles missions.
    J'ai fait une liste aussi. De tout ce que je dois régler. Et c'était pas du luxe vu mon bordel intérieur.

    Je suis en manque de projets. Alors je m'en vais m'en inventer de nouveaux. Il faut que je me projette plus loin que le mois prochain. J'y travaille.
    Parmi mes projets, publier enfin tout ce que j'ai écrit sur des bouts de papier.
    A très vite ?...

  • Celui qui part

     

    Celui qui part, c'est celui qui prend la décision de tout casser. Non qu'il soit toujours le seul à y penser mais c'est celui qui choisit un jour de prendre à son compte la fin de l'histoire.

    Celui qui part, parfois c'est un salaud parce qu'il emporte les meubles, parce qu'il revient jamais d'acheter des clopes, parce qu'il s'installe direct avec sa nouvelle famille, parce qu'il ne pleure pas, parce qu'il fait de la peine à celui qui reste... surtout parce qu'il fait de la peine à celui qui reste.

     

    En vrai, souvent, celui qui part il est tout perdu. Parfois, il a passé des semaines sans sommeil paisible sentant qu'un truc cloche mais quoi ?... Et puis il a très peur de ce qu'il va faire subir à celui qui reste. Il est inquiet aussi de la réaction des gens à son encontre.

    Quand il rencontre ses amis, la plupart du temps, la première question est "Comment va celui qui reste ? Il s'en sort, le pauvre ? " alors celui qui part n'ose pas toujours dire que lui non plus, ne va pas très bien. Du tout du tout voire. Après tout, il est un salaud et les salauds n'ont pas de coeur c'est connu.

    Celui qui part, de fait, on l'écoute beaucoup moins que celui qui reste. En même temps, ce n'est pas lui qui souffre, il a décidé, il a choisi, il ne subit pas les caprices d'un autre. Celui qui part ne peut pas à la fois être acteur de son destin et s'en plaindre, en être malheureux.

    Alors faute de pouvoir parler de ses peurs et de sa douleur, celui qui part se recroqueville un peu chaque jour sur l'horrible sensation de méchanceté que lui renvoient inconsciemment les réactions des autres qui plaignent celui qui reste. La culpabilité le rattrappe comme un raz-de-marée quand ses amis lui racontent combien c'est dur pour celui qui reste. Et la douleur aussi, quand on lui assène que celui qui reste l'insulte souvent (ca le soulage, faut le comprendre...).

     

    Socialement, il y a la victime et le bourreau.

     

    Je le sais, je me souviens des heures entières pendant lesquelles on a expliqué  devant moi combien celui qui est parti était un salaud. J'ai remarqué que souvent, celui qui part, on lui met de grandes claques lors de réunions de soutien à celui qui reste.

    Et quand on est le bourreau, comment se fait-on entendre ? Est-ce qu'il a le droit de pleurer, le bourreau ? Par qui est-il écouté ? Est-il écouté ?
    Pas toujours très bien, il faut le dire.

    Celui qui part, il emporte pas toujours l'argenterie, il a pas toujours une nouvelle histoire en cours à côté, il a pas toujours appuyé sur le bouton OFF de ses sentiments.

    Celui qui part, parfois, il a juste senti avant celui qui reste que ce sera mieux pour tout le monde si ça se termine. Et il en est atrocement malheureux parce qu'il doit faire le deuil de ses espoirs d'avenir mais en silence, en secret.
    Parce qu'il n'a pas la légitimité de la douleur alors il pleure secrètement tous les soirs en se couchant, tous les matins sous la douche, pendant des jours et des jours.

     

     

    Alors, je suis souvent celle qui tente de défendre celui qui part. Parce que j'ai été celle qui part. Et je vous jure, ça fait un mal indescriptible même si on ne se sent pas toujours autorisé à le dire...

     

     

  • 2010 ce fut

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    Jeanne Cherhal
     
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    L'affaire du printemps
    Miam miam

     

    Leftovers, le livre qui fait mal au ventre et aux joues de trop intérioriser l'émotion envoyée à la face, l'histoire qui a parlé à mes entrailles directement.
    Le neveu d'Amérique, une rencontre avec une vie plus qu'avec une écriture. Même si c'est beau, c'est surtout poignant.
    Et pour le troisième livre traditionnel, j'hésite entre ma découverte de Boulgakov et celle de Murakami (c'était hyper riche, l'an dernier) donc je ne choisis pas.

     

    J'aurais bien dit que 2010 fut l'année de pas grand chose. En fait, tout le temps où je grandissais cette note en mon sein, c'est ce que je me disais. 2010 c'est comme une année sans rien, une année blanche dans mon esprit.
    Mais en réalité non. 1.000 fois non.
    Ce fut le temps de la fin de mon adolescence professionnelle. En 2010, j'ai démissionné. ENFIN. Ca n'a pas été sans maux de ventre à l'idée de l'annoncer au boulot mais quel énorme pas en avant. Et puis je suis devenue associée d'un des hommes les plus beaux qui existe, sérieusement. Il est extraordinaire et partager une infime partie de son boulot est d'une richesse fabuleuse. Et enfin j'ai pris les rênes de Voldemag, ce webzine collectif aux allures un peu protéiformes qui me plaît tant.
    En 2010, j'ai retrouvé le chemin du médecin et ça faisait un long moment que j'aurais dû le faire. Et puis j'ai pleuré sur moi et non sur les autres ou leurs liens avec moi. Sur moi seule. J'ai retrouvé le chemin vers moi en réalité. Il était probablement un peu temps.

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  • Vilaine (petite-) fille

    Ma grand-mère a 90 ans, c'est et a toujours été mon seul grand-parent.

    Et pourtant pas de chance, je n'ai aucun souvenir heureux en sa compagnie, aucune nostalgie de moments d'apprentissage ou de partage, pas d'envie spéciale de lui dire quoi que ce soit quand je la vois, non plus.

    Ma grand-mère ne va pas bien. Elle a donc 90 ans et n'est pas super en forme depuis quelques années déjà. Logique qu'un jour on m'annonce cette nouvelle, je vous l'accorde.

    Seulement vu mon peu d'attachement, j'ai du mal à être inquiète pour sa santé.
    Et je vais pas pouvoir expliquer ça autour de moi : comment on raconte ? "Voila ma grand-mère est à l'hôpital..." Aussitôt les gens se sentent concernés sauf que moi...

    Alors je me traîne un vieux sentiment de culpabilité...

    Non, parce que tout ce que j'arrive à me dire c'est des trucs du genre "putain c'est pas le moment, je peux pas prendre de jours, et ma soeur a un important exam dans quelques jours, et la famille déménage et..."

    Bref, ma seule boule au ventre vient surtout de ce que j'imagine que papa est, lui, très très affecté. Qu'il doit être tiraillé entre ses obligations ici et sa non-envie d'aller là-bas parce que ça signifierait probablement la fin.

    Et ça, ça me mine beaucoup. Et je suis toute chafouine pas contente. Et je vais pas pouvoir expliquer ça autour de moi : comment on raconte ? "Voila, ma grand-mère est à l'hôpital..." Aussitôt les gens se sentent concernés...

    Sauf que toi... toi, t'es pas triste pour la raison qu'ils imaginent...