Dimanche ?

Un réveil en 12 fois. Celui des matins où on sait qu'on a le temps et où on choisit de paresser au lit. Celui des matins où on décide qu'on va se rendormir encore un peu pour continuer ce rêve si merveilleux qu'on voudrait qu'il ne se termine pas. Celui des matins où on ne cherche pas à savoir quelle heure il est vraiment...

Un peu de trainage mais pas trop finalement. J'ai l'impression apaisante d'être envahie par la lenteur et l'indolence alors que j'ai été plutôt active aujourd'hui... Enfin, jusqu'à ce que je m'installe pour mon petit-déjeuner-déjeuner. Ben oui, j'avais accompli tous les trucs que je voulais alors j'avais bien mérité une pause ?

Je me suis confortablement attablée devant un thé et du pain viennois et du jus d'orange et une baguette toute croustillante et du fromage et du beurre salé (de Guérande ?) et de la confiture et du guacamole et des cookies maison au chocolat trop bons (trop bien les anniv où on nous offre des doggy bags !) et mes dernières gaufres de chez Meert et Broderies de Marjane Satrapi et mon Ipod en mode shuffle pour le fond sonore.

Et là, il est déjà 16h et je trainasse, fenêtre ouverte, le soleil et le vent de fin d'été sont là qui donnent vie à mes rideaux. Ca sent la bougie à la fleur d'oranger et le thé qui refroidit doucettement. Je papote via gtalk et je traîne sur des blogs et je tente de décider si je vais aller au ciné à pied pour profiter du ciel si bleu ou si je vais pas plutôt me lover sur mon canapé chéri pour regarder la fin de mon DVD qui me fait les yeux doux depuis dimanche dernier...

Elle est dure la vie, ou c'est moi ? 

Comme si c'était hier

Elle a toujours ses jolis cheveux de princesse de mille et une nuits, son rire en cascade, ses yeux expressifs, sa bonne humeur communicative.

Et elle a en plus une sorte de quiétude, de zénitude, de plénitude. De tout ça à la fois. Et ça, c'est nouveau. L'impression qu'elle a trouvé ce qu'elle avait l'air de chercher avec tant de rage et de passion jusqu'à présent.

Ce qui n'a pas changé du tout du tout, de mon point de vue, c'est qu'on enchaîne conversation crétine, blague olé olé et discussion intime avec autant de naturel qu'avant. Tout ça dans le désordre le plus total, sans queue ni tête apparemment mais avec quand même la sensation qu'il y a une vraie logique dans notre discussion. La sensation que ces années sans la voir n'ont absolument pas amoindri l'immense affection que j'ai pour elle même si mes silences parfois très longs n'ont pas dû la lui montrer beaucoup...

C'est bizarre, mais j'ai eu l'impression qu'on reprenait pile là où on s'était arrêtées la dernière fois qu'on s'est vues. Comme s'il n'y avait pas eu 5 années depuis notre dernier bisou sur la joue. La revoir était naturel et m'a en même temps fait sentir comme elle me manque en fait...

Et là, grâce à mon logiciel espion, je sais qu'elle me lit parfois depuis l'endroit magique où elle vit désormais. Depuis cette ville où je rêve d'aller depuis toujours ou presque et où je compte sérieusement aller lui rendre visite. Avant ça, j'espère même pouvoir aller la bisouter quand elle reviendra pour les préparatifs de son mariage prochain... Parce que je ne laisserai pas passer 5 ans avant de la serrer à nouveau dans mes bras !

Humidité

Les gouttes lourdes de trop d'attente tapent fort sur la vitre. L'orage que j'ai dépassé dans le train vient de commencer. Je dévale les escaliers à toute vitesse et me précipite par la fenêtre que je viens d'ouvrir.

La lumière est toute grise mais le ciel est lumineux derrière la couche épaisse de nuages chargés de colère.

Pieds nus sur l'herbe déjà humide. Musique vissée à mes oreilles. Je virevolte. Toute seule sous la pluie.

Ma jupe trop longue vient battre mes mollets quand je sautille et laisse alors entrapercevoir le bout de mes orteils. L'herbe très verte, ma peau très blanche, mes ongles vernis très foncés.

Le fracas du tonnerre et le stroboscope des éclairs viennent rythmer cette piste de danse improvisée. Et je reste là, ondulant, jusqu'à ce que les frissons fassent se dresser tous les poils sur mes bras.

Toutes chair-de-poulée, je me réfugie derrière les vitres. Humide à mon tour, je laisse couler sur mon visage, mon cou puis mes bras nus les dernières gouttes de pluie accrochées à mes cheveux.

En s'évaporant, elles me nimbent de mon odeur. Celle que je dois normalement chercher au creux de mon coude. Celle que je respire parfois dans la moiteur des draps froissés quand j'écoute mon souffle s'apaiser. Celle faite de mon savon, d'huile d'amande, de poussière, de rires, de transpiration... 

Je suis là, seule, immobile, tellement consciente de ma propre présence. Je regarde la pluie qui semble ne jamais devoir s'arrêter.

J’ai chanté le Petit Lord Fauntleroy

Une expérience magique. Une expérience que je n'aurais jamais cru vivre ! Et je suis vraiment reconnaissante à mon hôte de m'avoir invitée à partager ce moment incroyable avec elle.

(Avant d'aller plus loin, au cas où tu passerais par là pour lire ce billet, chère amie, je tiens vraiment à t'assurer que malgré mon humour parfois déplacé, j'ai vraiment passé un moment fabuleux. Rien dans ce que je vais écrire n'a pour but d'être blessant !) 

En fait, j'ai assisté à une messe de l'Avent. Si on commence par dire que je n'avais jamais mis les pieds dans un temple de ma vie, que ma dernière visite à l'église date de 2 ans et demie et que le tout était en anglais intégralement, on peut dire qu'il s'agissait là d'un moment vraiment intemporel.
Comme si j'étais dans une sorte de rêve. Bon, pour être honnête, par moments, je crois que je rêvais vraiment parce que j'étais super fatiguée ! Du coup, j'avais parfois vraiment du mal à me concentrer lors des lectures de textes si l'accent n'était pas super simple. J'ai honte mais j'ai complètement décroché pendant le prêche du Right Reverend (j'ai oublié de demander ce que ça voulait dire !!) qui m'a semblé durer une demi-heure. Je n'ai réussi à écouter que certains morceaux. Par exemple à un moment, il dit « my third point is… » et je me rends compte que j'ai entendu le premier mais que je ne me souviens pas qu'il ait parlé d'un point 2 !

C'était comme dans tous les films de Noël qui nous viennent tout droit de l'autre côté de l'océan, ceux qui dégoulinent de bons sentiments mais que tu regardes toujours. Bref, ça m'a beaucoup rappelé ce fabuleux film vu X fois quand j'étais petite, celui dans lequel un petit garçon tout gentil arrive à faire ressentir la magie de Noël à son vieux grand-père ronchon : Le petit Lord Fauntleroy et notamment la scène à l'église...

Bref, il y avait une chorale qui parfois chantait toute seule, des morceaux si beaux que j'en avais les poils qui se dressaient sur le corps (je me suis d'ailleurs aperçue grâce à eux que certains endroits ne devaient pas être épilés correctement…) il y avait aussi toute l'assemblée qui chantait debout certains des carols (pas comme chez les catholiques où il n'y a que deux trois bigots qui donnent de la voix) il y avait glu et moi qui chantions à voix basse au début (puis plus fort quand on a eu moins la trouille) et il y avait aussi ma copine qui, elle, chantait fort depuis le début et surtout très très bien (mazette, elle a une voix fabuleuse !!!)

J'ai observé tous les gens autour de moi. J'ai reconnu quelques chants, d'autres non. Mais peu importe, écouter, être là au milieu de tous ces gens si accueillants et si partageurs, c'était énorme. C'était un de ces moments qu'on vit le cœur tout serré par l'émotion, un instant que je n'aurais jamais vécu sans la générosité de cette excellente chanteuse. Et je me rends compte que j'aimerais encore dire plein de trucs mais que j'ai déjà fait super long alors je m'arrête là !

Et ben vous le croirez si vous voulez mais « the world became flesh » chanté à tue tête, à pleins poumons, en même temps que plein d'autres personnes…

punaise, ça remue !!

(Et ça donne super envie de revoir le Petit Lord Fauntleroy pour se remettre dans l'ambiance !!)