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Blog me tender - Page 77

  • Mes voisins dans le train

    train.jpgIl y a ceux qui ont démissionné. Ils voyagent en famille alors ils ont tout bien prévu les coloriages, les jeux vidéos, les fraises tagada, les torgnoles... Il faut pouvoir occuper les petits monstres pendant tout le trajet. Au commencement était l'autorité : on explique à voix très haute qu'il faudra être sage, ne pas ennuyer les gens. Mais au bout de 12 minutes c'est le Bronx. Ça court partout, ça piaille, ça grimpe sur les fauteuils… On commence par crier très fort pour donner l'illusion qu'on tente vraiment de calmer ces petits mais que décidément... Et puis très vite, on cesse de faire semblant de gérer, on met des boules Quiès et hop, sieste !


    Il y a ceux qui ont la bougeotte. Idéalement, ils ont commencé par insister pour avoir la place côté fenêtre alors que ce n'était pas celle qui leur était attribuée et ils ont obtenu le côté fenêtre. Puis c'est le festival. Le téléphone sonne, on part donc répondre sur la plate-forme entre les voitures pour ne pas gêner. Une petite envie d'aller aux toilettes pardon mademoiselle de vous faire lever à nouveau. Tiens, mais c'est que le ventre gargouille, allons faire un tour à la voiture bar. Oh ben zut, j'ai rangé mes mots croisés dans la valise, je vais les chercher. Ah là là, je n'aurais pas dû boire cette bière, je crois que j'ai besoin de me lever à nouveau…


    Il y a ceux qui téléphonent. Au choix, on peut tomber sur la pie qui sait que ça va couper et déranger tout le wagon mais qui veut quand même appeler tout son répertoire _pile_ maintenant. Le voyage s'agrémente aussitôt de moult kikoolol et autres « grave ! » Ou alors sur la mamie un peu sourde d'oreille qui crie pour se faire entendre puisqu'elle, elle n'entend rien. Tout le monde en profite donc et ça tombe bien, elle est en train de donner sa recette secrète de tarte Tatin. Parfois, on a de la chance, on est pile assis à côté d'un couple en pleine discussion. On profite avec bonheur de bribes de disputes, de soupirs extatiques, de mon lapin en sucre, de « pense à la baguette ! »


    Il y a ceux qui ont besoin d'amis. Mais au point que certaines fois, c'est à croire qu'ils n'ont pas vraiment de raison de voyager, qu'ils ont acheté le billet de train juste pour pouvoir faire chier, euh non, pour pouvoir sociabiliser avec leur voisin. Tout est prêt et rien, pas même la musique à fond sur les oreilles, ne va arrêter le voyageur en manque d'amis. Les photos des enfants sont prêtes à être dégainées, les soucis au boulot sont décrits avec animation, les facéties du chien sont une source inépuisable d'émerveillement. Ne pas réagir n'y changera rien, le voisin devient instantanément un ami à la vie à la mort. Une demi-heure avant la fin du trajet, la sueur perle déjà : c'est l'angoisse de perdre bientôt son ami tout neuf.

  • Le petit objet auquel je tiens

    C'est rampinou qui m'a demandé de lui en parler. Question évidente en apparence mais loin d'être facile. En fait ils sont 2. Qui ne font qu'un. Je vais donc vous raconter pourquoi ils comptent et ne font qu'un mais ça va être long. Je préfère prévenir.

     

    Je vais parler de leur ordre chronologique d'entrée dans ma vie même si c'est dans l'autre ordre qu'il faudrait les découvrir. Ce sont 2 livres.

     

    N° 1 : Le chagrin d'un Tigre

     

    chagrin.jpgUn livre édité aux éditions Gallimard « Pages Blanches » J'ai découvert cette collection en 4ème je crois. Peut-être 5ème, à la bibliothèque de ma ville. Elle est belle cette collection : des livres étroits et allongés, à la couverture illustrée de la face jusqu'à la tranche. A l'arrière, quelques mots sur le livre que je ne lis de toute façon jamais. (oui je sais, on appelle ça la quatrième de couverture mais moi je dis toujours l'arrière du livre ou le dos du livre)

     

    Dans la collection page blanche, j'ai découvert Shabanu et aussi l'héroïne juive d'Aranka Siegal et « Des vérités d'avril » et… La collection a commencé par changer d'aspect et puis j'ai cessé d'aller à cette bibliothèque. Mais elle m'a apporté quelques très belles émotions.

     

    Quelques années plus tard, de tous les livres que j'avais lus dans cette collection, j'en voulais un, absolument, "3 minutes de soleil en plus". Impossible de me souvenir du moment où j'ai découvert cette histoire mais elle m'a laissé un souvenir fort d'émotion et de plaisir de lire. Même plus de 10 ans après, je voulais la relire. (mes digressions sont toujours moins digressives qu'elles n'y paraissent. Je les trouve nécessaires)

    Sauf que le livre était épuisé. Je le cherchais quand même dans toutes les librairies où j'entrais. Je regardais chaque fois, au cas où… Au point qu'à la question « quel livre aimeriez-vous voler ? » c'est celui-ci que j'ai cité.

     

    Quelques semaines plus tard, ayant tout oublié de cette discussion, je reçois mon 1er cadeau de Noël bookcrossinguien : « Le chagrin d'un tigre » C'est la suite de Trois minutes de soleil en plus. J'ai eu les larmes au bord des paupières en ouvrant le paquet dans lequel il se trouvait. On ne m'avait pas juste offert un livre qui pourrait être sympa mais une moitié de ZE livre. Ce cadeau était vraiment pensé pour moi, et personne d'autre.

     

    N° 2 : Trois minutes de soleil en plus.


    J'ai continué à chercher le début de l'histoire. D'autant que j'avais relu la fin et aimé, malgré les années passées et mon regard d'adulte. Mais il restait introuvable.

    Je l'ai reçu quelques années plus tard des mains de la cousine de ma gentille donatrice n°1. Je ne sais même pas si elle m'a expliqué où et comment elle l'avait trouvé. Je crois que je ne lui ai jamais demandé non plus si c'était un hasard ou une recherche. Ce dont je me souviens c'est que je lui ai exprimé mon émotion et ma joie et qu'elle m'a dit que ça se voyait.

     

    Il est évident que si demain ma maison prenait feu, je ne chercherais pas les livres dans la bibliothèque. Mais en fait, même si j'y ai réfléchi plusieurs jours, il n'y a rien de matériel à quoi je tienne assez pour risquer ma vie, je crois. Et ces livres sont parfaitement représentatifs de la façon dont je fonctionne : je tiens énormément aux cadeaux qu'on me fait, même quand leur valeur est faible, pour peu que je sente que c'est à moi, juste à moi qu'on pensait en le préparant.

     

  • De la riposte graduée

    Parfois, les gens et leur attitude me dépassent.

     

    Prenons les médecins qui ne se soignent pas. C'est ridicule, non ? Leur métier c'est faire en sorte que les gens vivent autant et aussi bien que possible. Et ils laissent souvent aller quand ce sont eux les concernés.

    Prenons un journaliste, un écrivain, un membre de la presse au sens large. Son credo, la raison de son existence, la condition sine qua non à l'existence de leur boulot, c'est que des gens sont morts et mourraient encore pour faire reconnaître la liberté d'expression.

     

    Alors d'accord, on nous l'a faite à tous, la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Du coup, au contraire de certains Etats-Unis, on ne peut dire TOUT ce qu'on voudrait en France. On ne doit théoriquement pas relater comme vrai des faits mensongers, on ne doit pas insulter gratuitement les gens par exemple. Des lois existent, qui ont prévu de réprimer les comportements pas très jojo.

     

    Seulement voila, ces lois, 9 fois sur 10, elles servent surtout de garde-fou. On sait qu'on peut pas dire trop n'importe quoi, on se censure un peu... Y a qu'à voir : des dizaines de milliers d'articles sont publiés chaque année et on entend très peu parler de poursuites judiciaires, encore moins de condamnations.

     

    Pourquoi ??

     

    D'abord parce que les personnes normalement constituées commencent par contacter l'auteur des propos désobligeants et expliquent "bon coco, ça me plaît moyen ce que t'as mis là, faudrait que tu retires tes propos."
    Ensuite parce que les gens normalement intelligents réfléchissent un peu à la situation et se disent parfois "tiens, je vais demander le droit de donner MA version"
    Enfin parce que la majorité des gens savent qu'il vaut mieux avoir l'air de la gentille victime que de la vilaine attaquante.

     

    En résumé, parce que tout le monde ou presque sait qu'il est plus constructif et moins décrédibilisant de commencer par le dialogue plutôt que d'attaquer d'entrée de jeu par un procès en diffamation quand il suffirait de demander la publication d'un rectificatif ou d'un droit de réponse.

     

    Et on en revient donc à mon exposé du départ (non non, je perds pas le fil) On devrait se dire que, tout comme un médecin devrait soigner les symptômes qu'il a décelés chez lui, le journaliste devrait chérir la liberté d'expression et donc combattre par la liberté d'expression les trucs qui le gênent.


    Mais non.

     

    baillon.jpgY en a, contre toute attente, ils espèrent pouvoir faire leur métier de la liberté d'écrire ce qu'ils veulent MAIS ils choisissent de faire directement appliquer la censure lorsqu'ils sont concernés. Je conçois qu'on puisse être blessée, je conçois qu'on en soit énervée. Au point de saisir un avocat sans autre forme de procès ?

     

     

    J'ajouterais : est-ce que le fait de souligner les défaillances objectives de quelqu'un qui les reconnaît lui-même publiquement est qualifiable d'injure par un juge ? Ai-je le droit de dire à Mme H. (j'ose pas citer son nom, si par hasard elle lisait mon blog... j'ai peur de me faire mettre en demeure dans la foulée) que je trouve que son action est gravement attentatoire à la liberté d'expression ? Ou est-ce une injure ?

     

    Que se passerait-il si tout le monde faisait comme Mme H. ?
    Petit exemple, le Point (pas un journal super satyrique) trouve aujourd'hui Mme Dati "extravagante", lui trouve un "caractère éruptif" dans un article tout sauf tendre.
    J'attends avec impatience la suite.

     

     

  • Punk attitude

    Voila ça y est c'est fait, j'ai assisté à une séance de pogo entre mecs bien déchirés. Parce que l'autre soir, j'ai été me dandiner à un concert de musique punk. Et ouais, la punk attitude est passée par moi.
    Je sais, il était temps mais que voulez-vous, je suis une personne sage et tout et tout. Du coup, je n'avais jamais assisté à un concert punk de toute ma vie.
    En fait, en entrant, j'ai pas été frappée par l'aspect des gens présents. Pas spécialement cliché ni d'excités avant l'heure. J'allais voir les Flogging Molly que je connaissais très peu donc pas trop d'info sur le concert. Ils font du celtic Punk ai-je appris depuis. On arrive on s'installe.

     

    Et commence la première partie qui sera suivie par 2 autres. C'est pour le même prix. Donc on a regardé.

    Les premiers arrivent sur scène, 4 petits jeunots façon je fais du rock dans le garage de mes parents. Zing !!! Ils commencent : ça crie plus que ça ne chante et surtout, je mets près de 30 secondes à m'apercevoir qu'il s'agit de mots anglais. Secouage de tête des guitaristes, cris, tout pile comme dans les caricatures. Pour être honnête, j'ai attendu que ça se passe en hochant de la tête en rythme.
    Arrive ensuite Skindred. Attention c'est de la pointure, du groupe qui a chanté avec Korn et... Soulfly quoi. Non mais je veux dire. Le chanteur a une tête de gangsta-ragga-rappeur. Il a une voix hallucinante façon ACDC un peu. Y a du bien et du moins bien mais c'est déjà mieux. Il hurle comme un fou à coup de "fucking" que faut se bouger, "Fucking Paris" !! C'est à ce moment que j'aperçois la méduse : un type avec des très longues dreadlocks qui saute comme un zébulon, ses mèches de cheveux folles voletant autour de lui. Je fais tout comme on m'a ordonné, je saute partout.

     

    Entrée en scène de Miss Cyrillus : petit col claudine et twin set gris, elle s'avance sans prévenir une bière à la main. Ca fait pas un pli, je renverse une partie du verre. Sur moi autant que sur elle mais c'est MOI qui dois m'excuser. Elle est belle la vie... Je dansais à un concert, faut la comprendre.
    Streetdogs apparaît sur scène. Eux, je les connais pas plus que les autres mais c'est quand même autre chose : ça bouge fort, le chanteur a du charisme, les chansons me rappellent des choses. J'aime beaucoup mieux que les précédents. Je danse plus fort pour la peine. La méduse est déchaînée, je l'aperçois survolant tout le monde, se faisant porter/brinquebaler comme un ballon par la foule. Et sur ma gauche, j'aperçois les premiers vrais de vrais : ils se jettent littéralement les uns sur les autres, se vautrent, repartent à l'assaut, se cognent, crient... Je suis super calme en comparaison ! Mais je sens bien pourtant que je saoule miss Cyrillus qui est passée en mode "bien droite - bras croisés - immobile"

     

    Les hurlements de la foule se font intenses : les stars apparaissent enfin. Des vrais foufous qui jouent des musiques celtiques avec de la grosse guitare qui tache et de la batterie qui déchire. Ils m'ont mis un sourire de malade sur les lèvres tout le concert. On a bien senti qui étaient les stars de ce Eastpack Antidote Tour !! En plus, ils ont un vrai truc avec le public et certaines chansons sont faciles à reprendre même sans les connaître. Une vraie ambiance dans la salle. J'avais envie de danser : je me suis lâchée. On a perdu la méduse qui est devenue incontrôlable, ma voisine chantait à tue-tête, les pogoteurs renversaient les gens par rangées, Miss Cyrillus a battu des cils 2 fois je crois.

     

    et soupiré trèès fort au moins 20 fois. Mon enthousiasme lui a paru plus saoulant que contagieux. Au début j'étais toute ennuyée. Mais bon hé ho. On est pas chez André Rieux ici !! Si t'as un problème de balai mal rangé, va te faire soigner ou file voir Hélène Ségara. Moi, j'ai la punk attitude !!