Il y a ceux qui ont des problèmes de gestion de leur corps dans l'espace. Ou de cécité peut-être ? Bref, ceux qui, immanquablement, marchent sur ta serviette sur le chemin vers la leur. On est parfois à la limite de l'internement du sujet quand il parvient à marcher sur les gens alors que la plage est clairsemée et que l'espace entre les serviettes est de plusieurs mètres. Et que penser de ceux qui se mettent à faire une grande partie de volley ou de raquettes ou mieux, de rugby… à 3 pas de la tête du voisin ? Ils semblent ensuite être perpétuellement étonnés de la propension qu'a la balle de tomber sur la figure des autres occupants de la plage…
Il y a ceux qui sont maniaques, surtout quand il s'agit d'eux-mêmes. Hors de question de dorer au milieu des mégots de cigarette, on les jette consciencieusement au loin, sur les pieds du voisin. Impensable de s'étendre sur une serviette sablonneuse. Secouons-là avec application dans le sens du vent et des voisins. On a envoyé un kilo de sable dans leur gueule ? Faisons mine de rien… Oh ben mon roudoudou attends, je vais aussi m'occuper de ta serviette… Schblaf, deuxième tournée générale de sable ! Oups, ça râle un peu fort là, excusons-nous faussement : « Oh ben avec ce vent, que voulez-vous… » air contrit très peu crédible
Il y a ceux qui se prennent pour des Touareg. Ils ressemblent à une tribu nomade sur les routes du désert. Prêts à affronter toute éventualité. On dirait qu'ils se déplacent avec tout le contenu de leur maison ou presque : serviettes et parasols bien sûr. Et aussi ballons, raquettes, coloriages, tuba, bouées, cerf-volant… Et puis un fauteuil, une natte, une petite chaise, un paréo... Et n'oublions pas la glacière et le panier de pique-nique, des boissons fraîches, sandwichs, biscuits… La crème solaire; l'huile au beurre de karité, le baume à lèvre, la brosse à cheveux... Certaines fois il y a du vent imprévu, on prend donc des petits gilets au cas où. Et pourquoi pas des moufles ?