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Blog me tender - Page 71

  • N'imp'

    Bon cette fois-ci c'est la bonne, je vais prendre mon souffle et demander à ma cop si elle m'accueille une dizaine de jours au soleil de l'autre côté de la méditerranée : je veux des vacances pas pareilles ET la voir enfin !

    Je dis merci à la cantoche pour le retour de la clémentine depuis jeudi (un mois qu'on avait que des clemenvillas, j'étais obligée de manger des yaourts ou des kiwis pour vous dire combien ma vie est difficile) car je vous rappelle que je hais les Clé...llas !

    Il me semble que les semaines à venir vont être fortes en non-vie et inintéressanterie et "j'ai pas le temps de faire grand chose" donc ben je crois qu'on va pas forcément se lire super souvent. Je dis ça juste pour éviter les suicides collectifs devant mon absence bloguesque...

    Et aussi, j'annonce que dans 8 notes, ce sera la numéro 600. Comme la dernière fois que j'ai passé la centaine je vous demande : à quel sujet ou dans quelle catégorie je la fais, cette note ?

     

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  • Quand y en a plus... y en a encore

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    CLC* ne m'a pas tuer.Je suis debout ! Sans hurlements cette fois-ci. Quelques larmes et de la déception sur le moment, un détachement nouveau et salutaire depuis. Surtout, la preuve que mes interlocuteurs me trouvent professionnelle grâce à cette folle : sachant mes misères, tous m'abreuvent de messages de remerciements pour mon travail. C'est bon d'être rassurée sur sa valeur professionnelle par des gens qui n'y ont pas d'intérêt...

    Je vais en classe tous les jours ou presque et j'y suis à mon aise : prendre les cours, chuchoter quand le prof tourne le dos, faire la folle à la pause, récolter des ragots sur les gens, avoir un petit groupe de potes, critiquer les lèche-culs, faire mes devoir pas très sérieusement, préparer les partiels à l'arrache... tout ça me ramène dans une ancienne vie et me semble en même temps tellement normal et logique. Je fais partie complètement de cette promo. Pas à mi-temps, pas comme un électron libre malgré ce que je craignais mais bien comme une étudiante lambda.

    Retrouver, après un petit long moment de coupure, nos moments de fous rires et de n'importe quoi à la station pyramide ou sur le quai de Châtelet, autour d'un ramen ou d'une pizza boscaiola. L'entendre me dire des mots doux, me soucier d'elle, avoir envie pour elle de ses projets même si égoïstement, j'aimerais mieux pas.

    La fatigue, à partir d'un certain seuil, ça anesthésie. Au point que nombre des horreurs qui me traumatisent d'habitude passent... Je ne crise toujours pas de panique à l'idée de ma date de péremption qui approche. Oh, je ne me fais pas de souci, les crises de "mais elle est nuuuulle ma vie, je suis vieille" viendront en leur temps mais j'ai beaucoup trop de boulot d'ici mon anniv, je pense que ce sera pour après. Du coup je suis libérée de ça pour le moment.

    Prendre soin de moi. Toute une journée consacrée à moi. Entourée de mes lusheries, j'ai passé 3 heures ou presque à me cocooner puis encore une heure à trier mes habits et puis j'ai pris le temps de ranger de vieux papiers et de traîner sur le canapé à regarder des séries crétines et puis j'ai pris un petit-déjeuner en plein de fois, de 13h à 20h.

    Un morceau d'après-midi volé à CLC*. Un petit bonheur rempli lui-même de petits bonheurs : Un déj dans notre brasserie. Des détours à la FNAC. Deux macarons. Des papotis aussi naturels que d'habitude. Des projets de visite. Du rattrapage de potins. De l'émotion de partager sa douceur.

    Plein d'autres petits trucs aussi, j'en suis sûre, mais je les trouve pas, là, tout de suite...


    *Connasse La Chef

    Bon j'arrête là parce qu'en fait, ça marche pas aujourd'hui...
  • Scotchée

    Je partage ce texte parce que csa lecture fut une claque, une vraie pour moi. Je trouve ça presque chirurgical tant ça semble aseptisé de prime abord. En fait chaque mot m'a touché, parce qu'au fond je l'ai senti très affecté, l'auteur de cette lettre...

     

    Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem,

    par Jean-Moïse Braitberg

    Source LE MONDE

    Monsieur le Président de l'Etat d'Israël, je vous écris pour que vous interveniez auprès de qui de droit afin que l'on retire du Mémorial de Yad Vashem dédié à la mémoire des victimes juives du nazisme, le nom de mon grand-père, Moshe Brajtberg, gazé à Treblinka en 1943, ainsi que ceux des autres membres de ma famille morts en déportation dans différents camps nazis durant la seconde guerre mondiale. Je vous demande d'accéder à ma demande, monsieur le président, parce que ce qui s'est passé à Gaza, et plus généralement, le sort fait au peuple arabe de Palestine depuis soixante ans, disqualifie à mes yeux Israël comme centre de la mémoire du mal fait aux juifs, et donc à l'humanité tout entière.

    Voyez-vous, depuis mon enfance, j'ai vécu dans l'entourage de survivants des camps de la mort. J'ai vu les numéros tatoués sur les bras, j'ai entendu le récit des tortures ; j'ai su les deuils impossibles et j'ai partagé leurs cauchemars.


    Il fallait, m'a-t-on appris, que ces crimes plus jamais ne recommencent ; que plus jamais un homme, fort de son appartenance à une ethnie ou à une religion n'en méprise un autre, ne le bafoue dans ses droits les plus élémentaires qui sont une vie digne dans la sûreté, l'absence d'entraves, et la lumière, si lointaine soit-elle, d'un avenir de sérénité et de prospérité.


    Or, monsieur le président, j'observe que malgré plusieurs dizaines de résolutions prises par la communauté internationale, malgré l'évidence criante de l'injustice faite au peuple palestinien depuis 1948, malgré les espoirs nés à Oslo et malgré la reconnaissance du droit des juifs israéliens à vivre dans la paix et la sécurité, maintes fois réaffirmés par l'Autorité palestinienne, les seules réponses apportées par les gouvernements successifs de votre pays ont été la violence, le sang versé, l'enfermement, les contrôles incessants, la colonisation, les spoliations.


    Vous me direz, monsieur le président, qu'il est légitime, pour votre pays, de se défendre contre ceux qui lancent des roquettes sur Israël, ou contre les kamikazes qui emportent avec eux de nombreuses vies israéliennes innocentes. Ce à quoi je vous répondrai que mon sentiment d'humanité ne varie pas selon la citoyenneté des victimes.


    Par contre, monsieur le président, vous dirigez les destinées d'un pays qui prétend, non seulement représenter les juifs dans leur ensemble, mais aussi la mémoire de ceux qui furent victimes du nazisme. C'est cela qui me concerne et m'est insupportable. En conservant au Mémorial de Yad Vashem, au coeur de l'Etat juif, le nom de mes proches, votre Etat retient prisonnière ma mémoire familiale derrière les barbelés du sionisme pour en faire l'otage d'une soi-disant autorité morale qui commet chaque jour l'abomination qu'est le déni de justice.
    Alors, s'il vous plaît, retirez le nom de mon grand-père du sanctuaire dédié à la cruauté faite aux juifs afin qu'il ne justifie plus celle faite aux Palestiniens. Veuillez agréer, monsieur le président, l'assurance de ma respectueuse considération.


  • Le Parrain

    Il est des films dont la seule mention déchaîne des passions voire des interrogations hallucinées : quoi ?? tu n'as jamais vu Rocky ?? tu plaisantes ? tu veux me faire croire que tu ne connais pas Taxi driver ? mais comment est-il possible que tu n'aies jamais regardé un film de Truffaut ?

    le parrain.jpgParmi ces lacunes monumentales figurait donc le Parrain. La trilogie entière manquait à ma culture. J'avais lancé d'un air intéressé un jour "oh vous avez le Parrain ? Je l'ai jamais vu, je le regarderais bien..." Et hop magie je suis conviée à sa diffusion blue ray. Il y a des offres qu'on ne peut pas refuser...

    On a enchaîné le n°1 et le n°2. Génial !

    Le Parrain, c'est l'histoire de la famille Corleone, italiens d'origine sicilienne qui sévissent à New-York. On les rencontre à la fin de la 2ème Guerre Mondiale. C'est Don Corleone qui les dirige. Il a l'air d'un gentil papi mais faut pas se méprendre, c'est un tueur ! Les plans machiavéliques, les mystères, la pression, la gestion des ennemis et la mainmise sur tous les membres de la famille, c'est lui.

    Contrairement à ce que je m'étais imaginé, ce n'est pas juste une histoire de guerre des gangs. Bien sûr, la question de savoir quelle famille va dominer les autres est là mais ce n'est pas ça, le fond du problème. Ce film est beaucoup plus complexe et profond que je ne l'avais imaginé. A force d'en entendre parler partout, je m'en étais fait une idée tronquée de film culte pour ado qui veut faire le beau gosse. En fait, c'est d'une richesse et d'une minutie folle. Il pose plein de questions.

    Est-on prédestiné par son origine familiale ? L'honneur a t-il des limites ? Apollonia a t-elle de beaux seins ? Le pardon, le vrai, est-il possible ? Ne vaut-il pas mieux parfois cesser de lutter ? Qu'est-ce que la famille : celle du sang, celle du coeur, celle de la reconnaissance ?

    Je sais déjà que je vais le revoir. Il y a des personnages secondaires auxquels je n'ai pas prêté suffisamment attention, des détails qui prendront sens, des péripéties que je veux revoir. Je suis loin d'être technicienne et je ne l'ai pas regardé dans des conditions de recueillement mais il y a plein de choses (des scènes, des costumes, des regards, des phrases) qui m'ont marqué quand même. Je veux me replonger dans cette ambiance.