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  • Dodo

    Je souffre d'un grave dédoublement de personnalité ces derniers temps : en toute conscience, je sais que je devrais dormir. Je me le dis limite à voix haute, là, et en écrivant cette note je souris même du ridicule de mon attitude. C'est pas une heure pour écrire sur son blog...

     

    Et pourtant tant pis : je lis, regarde des redif à la télé, fais des tests sur Facebook, vide mon appareil photo, étends mon linge...

    Dingue le nombre de trucs que je trouve à faire à 3 heures du matin quand je décide que je veux pas dormir. Je ne baille même pas, je n'ai pas mal aux yeux, je suis pas fatiguée en plus !

    Bon allez, j'éteins tout, je me lève demain fin dans 4h plutôt (20ème incantation, peut-être la bonne ?)

  • TDF

    Le TDF, ce sont des aprem entières du mois de juillet avec ce programme télé en fond sonore et visuel. A attendre que mon père ait fini de regarder/siester devant ce programme que je détestais avant de pouvoir faire un truc.
    Pas seulement chez moi, chez toutes mes copines aussi...

    Plus tard, ce sont des discussions sans fin au boulot entre collègues sur ce grand événement auquel il m'est impossible d'échapper pour des raisons sur lesquelles je préfère ne pas m'attarder ici. Ce sont des moments de supplice à la cantoche à pas oser avouer que depuis Fignon, on sait pas trop qui court. Que les cyclistes, on en retient surtout que certains s'ébouillantent en prenant la douche, que d'autres se vautrent d'un escabeau...

    Là, j'étais plutôt contente, c'est fini pour cette année. On range les mains PMU et les casquettes LCL, on cesse de se balader avec le maillot jaune sur le dos, on retourne à une vie normale. L'arrivée c'était dimanche, alleluia.

    Et voila pas que drame total, ça a fait une audience démente cette saison. Du coup c'est sûr, les retransmissions télé ne vont pas s'arrêter de sitôt. Zallez voir qu'on va aussi m'imposer le Dauphiné Libéré ?

    Mais libérez les aprem de juillet. Dites non à la mort sociale des enfants qui sont séquestrés à cause d'une échappée ou d'un col du Tourmalet.

    Mesdames et messieurs les sponsors, cessez un peu de payer pour que vive le Tour de France !

  • Lightning

    Soudain tout claque, la nuit est éclairée violemment et brièvement, le vent souffle fort et le tonnerre gronde. Les orages bruyants ne sont pas si fréquents à Paris, sauf cette année. Ça tombe bien, c'est mon temps préféré.

     

    Il est nuit, l'heure où tout le monde dort et moi je profite.

     

    Je profite de la tiédeur du matelas sous mon ventre et de celle de mes mains à la saignée de mes seins. Le vent et la pluie ont fait tomber la température, je frissonne de la sensation de chair de poule qui descend de mes épaules le long de la colonne vertébrale jusqu'au plus bas de mon dos, là où le drap l'éteint.

     

    La tête tournée vers la fenêtre ouverte sur l'obscurité trouée d'éclairs, j'écoute la pluie plicploquer sur les toits et le tonnerre faire vibrer les vitres.

     

    Dehors, tout est bruit et activité et dedans, tout est calme et fascination.


  • Nous nous trouvons actuellemet à 10.000 pieds au-dessus du niveau de la mer

    The day that you stop running
    Is the day that you arrive

     

    Je n'ai aucune idée de la façon dont les gens ont appris mon claquage de porte. Pas par moi en tout cas, vu que je n'ai parlé à personne. J'ai mis une semaine à prévenir mes parents et je ne l'ai fait que parce qu'ils arrivaient pour quelques jours de vacances le lendemain. J'ai passé une heure près du téléphone avant d'oser le dire à mes soeurs. Je me sentais ridicule et moche.

    Les premières semaines, j'étais tellement terrifiée par ce que je venais de faire que je ne mettais même pas de mots dessus. Je me terrais au sens propre et figuré. Heureusement pour moi, j'ai été accueillie par 2 coloc adorables, qui m'ont inscrite dans le quotidien. Quand ils n'y étaient pas, je restais seule. J'ai passé des soirées et des week-ends seule, je n'ai parlé à personne. J'ai beaucoup écouté de musique, beaucoup écrit aussi mais sans rien dire vraiment. Je traînais comme un énorme boulet le poids de la culpabilité : j'avais tout cassé sous le prétexte fallacieux que mon avis comptait, que je pouvais exister.

    Paradoxalement, je n'ai pas beaucoup pleuré. Le premier mois oui, un peu. Mais pas en public. De même, je n'ai pas dit que j'étais triste. J'ai agi comme si de rien n'était ou presque. J'ai relu il y a peu ce que j'ai mis sur ce blog à l'époque, les billets y étaient d'une insignifiance totale. Pas un signe de tout ce que je vivais. Comme dans le reste de ma vie. A la surface, tout allait bien. Je ne m'autorisais pas à me lamenter car après tout, j'avais choisi ma situation. Pas comme lui, dont j'avais brisé le coeur et qui avait tout loisir de m'insulter puisqu'il souffrait.

    Et puis les gens ont parfois eu des réactions bizarres : "A son âge, mais elle est folle ? Elle aurait dû y mettre du sien et rester..." J'ai eu cette drôle d'impression que je gâchais leur rêve : en me séparant, je leur montrais que même ceux qui ont l'air solides ne sont pas invincibles. J'ai ajouté leurs reproches à ceux que je me faisais déjà et continué à expier cette immense faute qui était la mienne.

    Je suis entrée dans un tunnel de solitude et d'auto-flagellation muette. Pas pris de vacances, bossé dur, appelé peu d'amis, coupé des ponts. Ça a duré un long moment. Ma chance a été que pour des raisons que j'ignore, ce sabotage de ma vie n'a pas été suivi par tous et que certains ont continué à m'écrire, m'appeler, s'inquiéter, me forcer à sortir. D'autres ont accepté de me voir ré-apparaître un beau jour dans leur vie après des mois de disparition.

    Graduellement, j'ai repris contact. Je continuais à me jeter des pierres pour ma méchanceté bien entendu mais j'ai paradoxalement commencé à me faire entendre partout. J'ai pris la décision de recommencer à vivre autre chose que le strict nécessaire à l'addition de jours sur un calendrier. Plus besoin de faire une croix sur le mur à la fin de chaque jour qui passe, je ne comptais plus, je redevenais spontanée.

    Je dois ma vie nouvelle à mon sens de la loyauté et à ma lâcheté aussi.
    Au fait que je me connais beaucoup mieux que je n'ai envie de le croire.
    Aux gens qui m'ont aimée malgré mes semaines de silence.

     

     

    And the night that you got locked in
    Was the time to decide
    Stop chasing shadows
    Just enjoy the ride