Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Mesdames et messieurs, nous sommes seuls, suspendus au milieu des airs



    Probablement que la chose qui me faisait le plus peur, c'est la solitude. Ce n'était pas un sentiment très clairement défini au départ, je sentais juste confusément que certaines choses non dites étaient dans la balance allant à l'encontre de la séparation, quand j'ai pris ma décision de partir. L'angoisse d'être seule était parmi les choses dans la liste des "contre" mais je ne m'en rendais pas compte alors.

    Parce qu'en fait, et c'est une sorte de paradoxe, la solitude était aussi et surtout un des arguments majeurs de la liste des "pour".

    Pour comprendre, il faut savoir que mon amoureux et moi étions des quasi-siamois. Il n'y avait pas d'activités que nous fassions séparément. Le nombre d'heures passées loin de l'autre ? Celles nécessaires à une journée de travail. De plus, je ne me séparais pas parce qu'un autre m'attendait. J'avais juste décidé de m'émanciper. Alors bien sûr, au départ, l'évocation des dizaines, centaines, milliers d'heures toute seule me rendait presque euphorique. En tout cas, consciemment.

    Soyons honnête, en réalité, une fois partie, toutes ces heures m'angoissaient très légèrement. Je m'imaginais au bout de 6 mois, toute sclérosée, n'ayant vu personne d'autre que mes collègues et les gens partageant les transports en commun. Il me fallait de toute urgence réapprivoiser la solitude.

    Alors j'ai tenté de faire plein de trucs, toute seule.
    J'ai tenté le resto, les musées, le cinéma, les balades, le shopping, les piques-niques, le café en terrasse, les journées sans croiser personne à lire ou traîner dans la maison. Il y a des choses qui ne sont pas passées du tout, déprimantes voire angoissantes. Mais j'ai complètement adoré prendre le temps d'être avec moi et retrouver mes sensations "d'avant". Finalement, j'ai toujours été aussi solitaire que je peux être sociable. Des heures entières de mon adolescence n'ont été rien d'autre que du temps passé à lire toute seule dans ma chambre. Les gens qui comptent le plus sont généralement ceux avec qui le silence est une composante riche et non vide de notre relation.

    Il me semble que j'ai durablement pris goût à la solitude. Mais si, aujourd'hui, j'ai pris un peu de recul sur ce besoin d'être parfois seule, à l'époque il fut surtout un moyen de me punir un peu plus. Coupée du reste du monde, je ne voyais plus personne, n'appelais plus personne, passais mon temps seule chaque fois que c'était possible.
    Comme une liberté nouvelle mais aussi comme une punition. Je ne méritais plus de partager mes sensations. Ca a duré 3 longs mois, tous ceux des beaux jours qui reviennent...

  • 24 heures sans moi le 1er mars

    24, c'est le nombre d'heures pendant lesquelles je vais essayer de ne rien faire, le 1er mars prochain.

    Pourquoi ? Parce que mon père n'est pas français et que de ce fait, je suis fille d'immigré. Qu'à ce titre et au train où va notre société, je me demande de plus en plus souvent si ma voix comptera autant que celle des enfants de français d'ici 2 ou 3 ans.

    L'idée de ne rien faire ne vient pas de moi, en fait, elle vient d'un collectif qui souhaite attirer l'attention sur l'importance des immigrés mais aussi et peut-être surtout sur le fait que les "immigrés" c'est beaucoup, beaucoup de monde !

     

    24

    "Nous, femmes et hommes, de toutes croyances, de tous bords politiques, et de toutes couleurs de peaux, immigrés, descendants d'immigrés, citoyens conscients de l'apport essentiel de l'immigration à notre pays, en avons assez des propos indignes tenus par certains responsables politiques visant à stigmatiser ou criminaliser les immigrés et leurs descendants.

    (...)

    Les immigrés et descendants d'immigrés ont manifesté à maintes reprises pour défendre leurs droits. Et en retour, ils n'ont reçu que mépris ! Aujourd'hui, puisqu'il est convenu que « la consommation est le moteur de la croissance », nous voulons agir sur ce levier pour marquer notre indignation.

    Le 1er mars 2005 est entré en vigueur le «code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile» (CESEDA), plus communément appelé le code des étrangers. Cette loi symbolise une conception utilitariste de l'immigration, en d'autres termes, une immigration choisie sur critères économiques. Nous ne pouvions trouver de meilleur jour pour appeler à « une journée sans immigrés ». Nous, immigrés, descendants d'immigrés, citoyens conscients de l'apport de l'immigration à notre pays, sommes tous des consommateurs et nous participons quotidiennement à la croissance de notre pays.

    Notre action citoyenne a pour objectif la mise en valeur de l'apport de chacun d'entre nous à la prospérité générale. Nous avons tous le pouvoir d'agir sur notre avenir alors, prenons-le !

    LE 1ER MARS 2010 : AGISSONS EN CESSANT DE CONSOMMER ET/OU DE TRAVAILLER.

    Durant 24 heures, participons à la non-activité économique dans les entreprises, dans les associations, dans la fonction publique, dans les écoles et les lycées, dans les universités, dans les hôpitaux, dans les associations, dans les commerces, dans l'industrie, dans le bâtiment, dans l'agriculture, dans les services, dans les médias, dans la politique..."

     

    Source : ce site

     

    Voila. Tout est dit.
    Pour être sincère, je ne sais pas encore comment je vais faire. Poser un jour de congé est-il ne pas produire ? D'un autre côté, puis-je faire grève seule ? Je vais tenter de me renseigner et voir ce que je peux faire, à ma mesure.

    La question a donc été réglée par la "dépense" d'un jour de RTT. Le plus compliqué maintenant, sachant que c'est le jour de l'anniversaire de ma mère, c'est ne pas consommer. Je comptais lui offrir un dîner au restaurant...

     

  • Les phrases du vendredi (3)

    Cette semaine, Moundir "apprend les filles". C'est pas une surprise, on découvre qu'il vit chez sa maman et n'en a jamais bougé, aucune des femmes avec qui il a pu être n'a jamais partagé son appart'.
    Du coup, c'est logique, en apprenant que l'une d'entre elles est strip teaseuse, la sentence est sans appel, elle dégage. Pourtant, c'est la championne d'Europe de strip tease 2009 quand même !!

    Là où je m'étonne légèrement, c'est que donc la stripgirl c'est no way mais quand il s'agit de mettre toutes les filles dans des tenues plus qu'ondécentes, y a plus de problème de respect de la femme qui compte : il les fait toutes habiller en bunny playboy quand même... Bref, comme chaque semaine, c'est festival.

     

    J'espère vraiment qu'elles vont me faire découvrir leur vraie facette.
    wow Y a pas que moi qui est ridicule
    Ca m'a vraiment donné un baume au coeur
    Enfin elles ont compris ce qu'était (...) l'autodérision (tu m'étonnes qu'il en faut bordel.. :D
    La vie c'est pas que des paillettes
    Si maintenant ta beauté elle est égale à ton caractère
    Je vais pouvoir redevenir l'homme de l'atlantis
    Amal, c'est un téléthon en phrases, c'est comme une forme de marathon de paroles, une dictée sans fin.
    Y a une forme de smoothie et de milk-shake entre l'orient et Perpignan.
    Elle avait une façon de parler qui était assez perplexe.
    C'est un droïde et elle ne peut pas se fatiguer.
    Je dis, je maintiens et je confirme.
    Si un jour je me transforme en robe, je t'en supplie porte-moi.
    Elle et moi on s'échangeait nos petites étoiles (...) on avait un échange de regards partagé.
    J'adore énormément.
    Mieux cela sera pour moi.
    Je reste pas indifférent à une sollicitation et des compliments.
    T'as les yeux marron picasso chais pas quoi là...
    On a l'impression avec elle d'être plongé dans une beauté profonde.
    J'ai toujours rêve d'avoir une femme qui avait des dons culinaires.
    C'est sûr que ça peut pas tout le temps être Dynastie ou Dallas.
    Défends ta pensée.
    Moi je peux pas te parler comme un petit chat ou comme un canard. Faire le canard je sais pas.
    Quand ma petite fraise sucrée s'avance...
    Charlène, la pétillance de cette aventure.
    Nourris-toi de plein d'émotions.
    Ensuite, il faut que j'apprenne la personne./ Je dois encore apprendre les filles.

     

    "Oh merde je t'ai mis un coup de palme, dit Laetitia
    - A défaut de coup de foudre, répond Moundir."

    "Oh, c'est une robe toute simple... minaude mademoiselle.
    - Ah oui mais elle est efficace ! nous dit Moundir d'un ton plein de sous-entendus. "



    Et on finit par la guimauvette de la semaine : Ca sent son odeur alors j'étais encore plus ravie.

  • Mes attentes et les leurs

     

    Ce qu’on attend de moi en général, c’est que je sois de bonne humeur. Il me semble que c’est le cœur de ce que je représente : la bonne humeur. Et il y a l’écoute aussi. Je suis très disponible pour les autres, je ne suis pas certaine que ce soit forcément parce que naturellement serviable mais plutôt parce que je n’ai pas d’obligations : pas de famille à gérer, pas d’entreprise à diriger, pas de mec avec qui composer.

    Je ne voudrais pas mentir bien sûr, je ne suis pas la plus aimable des personnes. Parfois je râle, je me vexe. Je démarre au quart de tour. Et puis je suis de mauvaise humeur et grognon aussi. Bref, pas toujours agréable mais jamais très longtemps. Très vite, je redeviens souriante et dynamique.

    Avec pour conséquence directe que très, très peu de personnes me demandent comment je vais en ayant l’air de vouloir le savoir vraiment. Non, j’exagère, je suppose que les gens veulent savoir mais ne s’attendent de toute façon pas à ce que je ne sois pas bien. La plupart du temps ma réponse est présumée donc pas entendue. En revanche, on m’enchaîne direct sur soi, soi, soi, soi…

    Tout ceci vient surtout de moi. Si j’ai l’air d’aller bien tous les jours, si je m’oblige à être d’humeur égale, la plupart des gens vont penser que c’est la vérité. En ne disant rien, je ne permets pas de dialogue. J'ai beau jeu de me plaindre que personne ne s'inquiète de moi si je ne donne aux gens aucune raison de le faire.

    Dont acte.

     

    Depuis quelques semaines, je dis que ça ne va pas. Ici certes, mais pas seulement. Je ne suis plus pas malheureuse, non, mais je ne suis pas totalement heureuse non plus. Ce n’est rien qui ne m’empêche de vivre mais c’est un fait, une composante de ma vie que je veux améliorer.

    Alors parfois, je suis désormais de mauvaise humeur, je fais ma sale tête et je reste dans mon coin. Je suis désagréable et je parle mal aux gens. Bon, généralement je me trouve très méchante dans la minute qui suit... mais tant pis !

    Grande nouveauté, je ne suis plus disponible en permanence. Du coup non, je ne demande pas tout le temps et à tout le monde s’ils vont bien, parce que je n’ai en réalité pas toujours la force d’être le réceptacle de leurs problèmes. J'en discutais justement il n'y a pas très longtemps avec une amie, je lui disais cette sensation de parler souvent dans le vide ou de ne vivre que des conversations à sens unique. Elle m'expliquait comment elle pratique l'écoute de l'autre en tant qu'activité. C'est très beau comme concept, chacun se pose et a droit à la moitié du temps imparti. Du temps de parole dont on fait ce qu'on veut, l'autre respecte juste ton moment sans y interférer avec SES sujets, il peut te parler bien sûr mais il attend son tour s'il veut changer de sujet.

    Après l'avoir écoutée, je me suis aperçue que j'étais un stade avant : je n'attends pas encore de l'autre qu'il m'écoute avec attention, je voudrais déjà être plus à l’écoute de moi désormais.

    J’ai bien conscience de la vanité d’une telle démarche mais si je ne me respecte pas, qui le fera ?


    "Don't compromise yourself. You are all you've got."

    - Janis Joplin