Aujourd'hui, je ne me vois pas en train de poser mon oreille sur le torse de mes interlocuteurs… Je suppose qu'ils auraient un peu l'air ébahi alors je m'abstiens de le faire. Pourtant, je m'aperçois que ça m'est resté puisque j'utilise en fait un autre système : quand j'aime bien la voix du monsieur (oui, du monsieur... à moins qu'elle n'ait une voix très grave, je ne suis pas souvent hypnotisée par les voix de femmes) qui parle et que je n'ai pas besoin d'être attentive, je m'extrais de la conversation et n'écoute plus les mots, juste le rythme et le son de sa voix. Alors bien sûr, j'ai parfois l'air ridicule quand les interlocuteurs sont soudain silencieux et attendent de moi une réponse à leur question...
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Quand j'étais toute pitite, un des trucs que j'aimais le mieux faire, un des moments que je préférais, c'est quand j'étais sur les genoux de mon papa, au milieu des conversations des grands. Je n'écoutais pas du tout ce qui se disait, je me contentais de poser mon oreille sur le torse de mon père et d'entendre le soin de sa voix. Il me parvenait à la fois approfondi et assourdi. Comme une voix bis.
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Les gens qui pleurent
Je me suis toujours demandé quelle attitude adopter en présence d'un inconnu qui pleure. On est dans le bus ou dans la rue et à côté, il y a quelqu'un qui a l'air désespéré ou triste ou énervé ou en panique.... bref, à côté, il y a surtout quelqu'un qui est en larmes. Eh bien je suis toujours gênée de savoir quoi faire.
En temps normal, je fais comme si de rien n'était. Par pudeur : pour moi, pour l'autre. Je me dis généralement qu'ils pleurent en public parce qu'ils ne peuvent pas retenir leurs larmes, parce que ça déborde tellement qu'ils ne peuvent plus rien contenir. Alors je détourne la tête et tente de ne pas avoir l'air curieuse. Parce que pour moi, les larmes, c'est vraiment de l'ordre de l'intime. C'est rare en plus. Je fais même attention au ciné que mon voisin ne remarque pas quand je sanglote...
Cet après-midi, il y avait cette jeune femme qui marchait à ma hauteur, enfoncée dans son manteau noir, elle pleurait en silence, pas de sanglots, elle laissait les larmes couler toutes seules sur ses joues. J'ai remarqué qu'elle pleurait en tournant la tête avant de traverser la rue. Puis, comme nous marchions quelques mètres côté à côte, j'ai entendu ses reniflements, ses soupirs, j'ai vu son air désespéré. Et je l'ai laissée marcher, la tête droite, les yeux dans le vague, sans la déranger. Alors que je traversais le pont, elle a tourné à gauche et je l'ai regardée s'éloigner de dos, me demandant si elle aimerait qu'un inconnu l'arrête ou si elle souhaitait juste être tranquille...
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Vous êtes lequel vous ?
Oui oui je sais, je suis pas du tout innovante, je surfe sur l'air du temps. Je sais bien que tout le monde en ce moment ne parle que d'eux. Et c'est d'ailleurs probablement pour ça, pour faire comme tout le monde, que j'ai envie de vous en parler.
J'ai toujours eu de l'affection pour les Monsieur et Madame Bonhomme (comme je les appelle) Mais si vous savez : monsieur timide, madame coquette.... Je trouve qu'ils sont trognon ces petits bonshommes colorés. D'ailleurs, les patates de Martin Vidberg (si vous êtes le dernier de la blogosphère à n'avoir pas encore acheté Le Journal du remplaçant, courez-y c'est juste génial) m'y font beaucoup penser. J'aime bien les feuileter quand je passe dans une librairie et je m'extasie encore parfois devant les trouvailles de son auteur. Ma chouchoute, c'est Madame Curieuse avec son long nez pour montrer qu'elle fouine partout.
Bref, vous préférez lequel d'entre eux tous ? Et si vous deviez en créer un qui vous ressemble, comment s'appellerait-il ?
Je pense que si on demande aux gens autour de moi, ils diraient que je suis Madame Bavarde. Ce qui n'est pas totalement faux bieng sûr...
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...
Les yeux fermés mais pas vraiment
Laisser le léger tangage vous hypnotiser
Au loin, par dessus la musique -assez forte pour l'entendre distinctement mais assez basse pour rester capable de suivre une conversation si je le décide- une sorte de rumeur diffuse enveloppe les autres
Ne rien contrôler, pas même la musique, justement, qui tourne aléatoirement
Commencer une lettre
Réfléchir au dossier bidule sur lequel on pourrait noter deux trois idées
Et puis finalement ne rien terminer
Décider de ne pas perdre 1h30 à faire des choses utiles
Et se l'offrir
S'offrir 91 minutes de rien
Se faire le cadeau de 5460 secondes loin des "Il faut" Je dois" "Prévoir que..." "Penser à ..."
Pour la première fois depuis longtemps, s'autoriser à ne pas utiliser efficacement chaque instant libre
A la place, s'abandonner aux pensées désordonnées qui ricochent
Ou sourire béatement à l'idée de (ce) qui attend à la fin de ces minutes enchantées
Chérir les précieux instants qui nous reviennent en mémoire sans raison
Et polir avec soin les souhaits qui vous hantent, du plus terre à terre au plus délirant...
Et frémir d'anticipation à l'idée qu'un jour, certains puissent se réaliser
Se sentir plus forte à l'idée d'avoir subtilisé un moment de pur égoïsme
Et devenir hystérique parce que dans 5 minutes, on sera arrivé...