Pour ma première tentative de rédaction en suivant les règles posées par les impromptus littéraire, la contrainte était la suivante :
commencer le texte par : " Il s’est dépêché de disparaître avant que l’erreur ait un visage "
Il s’est dépêché de disparaître avant que l’erreur ait un visage, vite, s’en aller, fuir plutôt.
Dans le noir, à tâtons, encore mal réveillé, il a tenté de deviner au toucher à qui appartenait cette chaussette ou ce bout de tissu froissé. Il a hésité devant la porte de la salle de bain, failli flancher lorsqu’il a effleuré des cheveux en bataille en récupérant sa montre.
La porte s’est ouverte sans grincer pour une fois. Peut-être un signe qu’il ne s’était pas du tout passé ce qu’il imaginait. Qu’il n’était pas là où il pensait avoir passé la moitié de la nuit.
Dans le noir, à tâtons, très bien réveillé désormais, il a fait ces gestes automatiques du retour chez soi après une journée bien remplie. Il s’est couché sans bruit pour ne pas éveiller la forme assoupie qu’il devinait dans la pénombre.
Ce soir, pendant la fête d’anniversaire de son meilleur ami, un peu ivre, un peu fatigué, il n’avait pas tourné la tête quand on l’avait tiré par la main pour l’emmener vers la chambre, loin de la pièce sombre où tout le monde dansait et riait.
Dans le noir, à tâtons, il avait empêché, d’un non presque murmuré, que la lumière se fit. Il s’est laissé faire au début. Mais pas longtemps. Il a vite voulu prendre une part active.
Couché à côté de sa femme, les yeux ouverts, il sait pourtant que toute cette obscurité n’aura servi à rien : l’erreur avait un visage. Celui de son meilleur ami.