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Ba, bla bla - Page 5

  • Tueur de flic

    140 caractères c'est trop peu pour indiquer mon opinion.
    Et 2 pages aussi, dans le fond, puisque toute opinion est tissée de mille idées sous-jacentes.

     

    Le débat de départ était : est-ce que tuer un flic et tuer un monsieur lambda c'est pareil ?
    J'ai répondu que non.
    Parce que je pense réellement que symboliquement, tuer un policer et tuer un homme ce n'est pas la même chose.

     

    Un homme c'est vous, c'est moi, c'est un flic ou un libraire, c'est l'amant de votre femme, l'adorable mamie du 5ème...

     

    Un policier ou un gendarme ce n'est pas un homme.
    Le flic représente en premier lieu l'Etat. Et plus précisément la fonction de gestion de l'ordre public dévolue à l'Etat. Alors que cette personne sera peut-être le plus aimable des parents, le défenseur de hamster le plus fervent et le propriétaire du plus beau potager de la région, quand elle porte son uniforme, elle est déshumanisée. Elle est le bras armé de Sarkozy pour certains, le garant de notre sécurité pour d'autres.

     

    Dans un cas on tue quelqu'un du fait de sa fonction et dans l'autre on tue l'individu. Chaque fois une vie disparaît mais si on exclue les cas d'accident ou de légitime défense, on ne tue pas un policier pour les mêmes raisons qu'on tue son voisin.

     

    Dans toute situation il y a la situation de départ et puis tous les éléments spécifiques de l'événement, qui vont faire que l'acte du délinquant va paraître moins ou plus grave. On appelle même ça les circonstances aggravantes.

     

    J'ai tué.
    Un être humain.
    Handicapé.
    Agé de 78 ans.

     

    J'ai tué.
    Un être humain.
    Bien portant.
    Agé de 30 ans.

     

    Eh bien c'est malheureux à dire -parce que théoriquement la vie de n° 2 n'est pas moins importante que celle de n° 1- mais je risque plus gros dans le cas 1 que 2. Parce que ce n'est symboliquement pas la même chose.

    Alors on pourra me rappeler que nous sommes tous libres et égaux en droits. Ce principe tiré de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen ne signifie pas que chaque vie ait la même valeur, il signifie qu'au regard de la loi en vigueur, chacun doive se voir appliquer les mêmes règles et de la même façon.

     


    J'ai tué.
    Un être humain.
    Bien portant.
    Agé de 30 ans.
    Qui promenait son chien dans mon quartier.

    J'ai tué.
    Un être humain.
    Bien portant.
    Agé de 30 ans.
    Qui patrouillait dans mon quartier.


    Non, les 2 histoires ne sont pas les mêmes.

    Sont-elles pour autant différentes au point que l'on doive m'expulser de mon pays, me déchoir de ma natinalité dans un cas mais pas dans l'autre ? Là n'est pas le débat.
    Elles sont à mon sens objectivement différentes. Parce que tuer un policier n'a pas la même portée symbolique que tuer un passant au hasard.


    Allez-y, vous pouvez me traiter de poujadiste ou de sale réac voire même de facho, même pas peur. Je suis capable d'étayer mon argumentation de façon calme et construite autour d'un perrier (avec de l'alcool dans le sang c'est plus compliqué j'avoue...) ou par courriel si le coeur vous en dit.


  • " c'est chiant ces chaussures ! "

    Filleul, 7 ans, s'est- exclamé très bruyamment à l'école "Ah c'est chiant ces chaussures" parce qu'il s'était fait mal au pied.
    Comme je suis très donneuse de leçon, je m'insurge contre ce comportement inacceptable et tente de lui faire comprendre pourquoi c'est normal que le maître l'ait un peu engueulé.
    "On ne dit pas "chiant" voyons, c'est un gros mot.
    - Ah non, c'est pas grossier c'est familier, me répond-il de son ton de petit garçon qui a appris à lire en 3 semaines .
    - Ouh là je vois que tu as envie de raisonner, super, mais alors là pas du tout chiant ce n'est pas juste familier c'est très grossier.
    - Et c'est quoi grossier ?
    - Les choses grossières, on ne les dit pas quand on est enfant, uniquement quand on est adulte. Et même quand on est adulte, on ne les dit pas devant des inconnus. Parce que ce serait très malpoli.
    - Ah mais ça va alors, parce que moi je les connais, mes chaussures, c'est pas des inconnues..."

     

    Je réponds quoi, là ?
    Et je garde mon sérieux comment pour pas qu'il fasse son fiérot derrière ?



  • J+ 2 mois

    Ne plus faire de bisous ou presque à ses colocs. Bizarre quand on y pense. Ce sont les personnes les plus quotidiennes et les moins bisouillées. D'où l'instauration d'un jour avec bisous.

    Trouver des trucs hyper inattendus dans le frigo parce que définitivement, vivre dans le même pays et la même ville ne prédispose pas à l'uniformité gustative.

    S'apercevoir que certains jours, coloc ne parle pas. Du tout. Et se rendre compte après 4 ou 5 trips de paranoïa intense que ça ne veut pas dire qu'il ne m'aime plus. Juste que c'est sa façon d'être de mauvaise humeur.

    Ne plus se promener toute nue chez soi, même à 3h du matin quand une envie pressante oblige à se lever rapido, même quand c'est pour faire 10 pas entre la salle de bain et la chambre.

    Regarder des séries ensemble ou rien tous les 3 sur le canap.

    Se montrer complètement débrayée destroy avec le smoky eye hyper tendance des lendemains de soirée où on est rentrée trop tard pour trouver le courage de se démaquiller correctement.

    Piquer des minutes fines comme du cristal au rush du matin et les passer à papoter avec coloquette de la journée à venir.
    Rentrer à pas de loups de peur de réveiller les autres.

    Manger ensemble, enfin en même temps plutôt, même si le menu de l'une n'a juste rien à voir avec celui des autres.

    Avoir 4 oreilles attentives et bienveillantes pour écouter mes râleries, mes anecdotes, mes çavapasdutout, mes fous rires. Pouvoir réinstaurer une sorte de routine de racontage de la journée qui vient de s'écouler.

  • Ma judéité

    J’allais dire souvent mais c’est probablement exagéré. Parfois, on m’aborde dans ma rue en se basant sur ma judéité présumée.

    Ca donne un peu tout et n’importe quoi :

     

    Ca va de la presque demande en mariage d’un inconnu dans le métro qui m’affirme qu’avec des seins comme les miens je suis forcément une bonne juive et future bonne mère au kiosquier qui m’annonce d’un air mauvais « rêve pas va, je sers pas les sales juifs ! » en passant par les demandes de renseignement concernant l’emplacement de la synagogue du quartier.

     

    C’est toujours un étonnement pour moi. Voire un choc quand on m’insulte, je dois le dire. Pas tant parce que je suis vexée qu’on me réduise à cet élément de mon identité que parce que je suis plutôt de la catégorie famille ritale ascendant très très catho voyez…

     

    J’en ai parlé à des juifs de mon entourage qui m’ont presque tous dit que oui, la première fois qu’ils m’ont vue, ils se sont demandés si j’étais juive. Et c’est sûrement la raison pour laquelle tous mes nouveaux voisins ou presque me disent bonjour.

    A mon étage il y a 4 portes, des mézouzahs partout sauf chez nous. Et l’autre soir que je prenais l’ascenseur avec mon voisin, il m’a direct enchaînée en hébreu, m’a souhaité de bonnes fêtes et espéré que nous passerions une bonne soirée « Si Dieu veut ». J’en étais pantoise.

     

    Laissons de côté les aspects croyance et arrêtons-nous sur le fait qu’il ne m’arrive jamais -JA-MAIS- qu’on m’aborde dans la rue pour me parler de mon air de catho ou de mon air de provinciale.

    En revanche, on me parle PARCE QUE je suis juive. On m’insulte PARCE QUE je suis juive.

     

    Et ça, ça me laisse pensive…