140 caractères c'est trop peu pour indiquer mon opinion.
Et 2 pages aussi, dans le fond, puisque toute opinion est tissée de mille idées sous-jacentes.
Le débat de départ était : est-ce que tuer un flic et tuer un monsieur lambda c'est pareil ?
J'ai répondu que non.
Parce que je pense réellement que symboliquement, tuer un policer et tuer un homme ce n'est pas la même chose.
Un homme c'est vous, c'est moi, c'est un flic ou un libraire, c'est l'amant de votre femme, l'adorable mamie du 5ème...
Un policier ou un gendarme ce n'est pas un homme.
Le flic représente en premier lieu l'Etat. Et plus précisément la fonction de gestion de l'ordre public dévolue à l'Etat. Alors que cette personne sera peut-être le plus aimable des parents, le défenseur de hamster le plus fervent et le propriétaire du plus beau potager de la région, quand elle porte son uniforme, elle est déshumanisée. Elle est le bras armé de Sarkozy pour certains, le garant de notre sécurité pour d'autres.
Dans un cas on tue quelqu'un du fait de sa fonction et dans l'autre on tue l'individu. Chaque fois une vie disparaît mais si on exclue les cas d'accident ou de légitime défense, on ne tue pas un policier pour les mêmes raisons qu'on tue son voisin.
Dans toute situation il y a la situation de départ et puis tous les éléments spécifiques de l'événement, qui vont faire que l'acte du délinquant va paraître moins ou plus grave. On appelle même ça les circonstances aggravantes.
J'ai tué.
Un être humain.
Handicapé.
Agé de 78 ans.
J'ai tué.
Un être humain.
Bien portant.
Agé de 30 ans.
Eh bien c'est malheureux à dire -parce que théoriquement la vie de n° 2 n'est pas moins importante que celle de n° 1- mais je risque plus gros dans le cas 1 que 2. Parce que ce n'est symboliquement pas la même chose.
Alors on pourra me rappeler que nous sommes tous libres et égaux en droits. Ce principe tiré de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen ne signifie pas que chaque vie ait la même valeur, il signifie qu'au regard de la loi en vigueur, chacun doive se voir appliquer les mêmes règles et de la même façon.
J'ai tué.
Un être humain.
Bien portant.
Agé de 30 ans.
Qui promenait son chien dans mon quartier.
J'ai tué.
Un être humain.
Bien portant.
Agé de 30 ans.
Qui patrouillait dans mon quartier.
Non, les 2 histoires ne sont pas les mêmes.
Sont-elles pour autant différentes au point que l'on doive m'expulser de mon pays, me déchoir de ma natinalité dans un cas mais pas dans l'autre ? Là n'est pas le débat.
Elles sont à mon sens objectivement différentes. Parce que tuer un policier n'a pas la même portée symbolique que tuer un passant au hasard.
Allez-y, vous pouvez me traiter de poujadiste ou de sale réac voire même de facho, même pas peur. Je suis capable d'étayer mon argumentation de façon calme et construite autour d'un perrier (avec de l'alcool dans le sang c'est plus compliqué j'avoue...) ou par courriel si le coeur vous en dit.