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Ba, bla bla - Page 10

  • Loque ô motive

    Voila voila ça devait arriver on le sait tous, n'est-ce pas ? Après des semaines voire des mois de grave n'importe quoi, je vois que le crash est en cours de route, là. Le sol se rapproche à une vitesse folle, les commandes ne semblent plus répondre même quand j'insiste lourdement. Je vais m'écraser !

    La loque attitude me pendait au nez depuis quelques jours et elle est là. Mercredi je sentais mon cerveau fondre d'épuisement à la sensation de pas pouvoir retenir ne serait-ce qu'une ligne de plus de mes cours. Jeudi dernier je riais hystériquement. Vendredi je me suis sentie complètement lobotomisée à la fin de mon partiel.Dimanche j'avais mal au dos. Hier j'ai raté le premier cours depuis la rentrée pour la simple raison que j'avais la flemme. Aujourd'hui je me suis tout simplement pas levée.

    noyee.jpgJ'ai l'air d'une sorte d'épave échouée sur mon canapé. Pas encore mangé, pas encore lavée, pas encore bougé. Je me sens un peu nauséeuse aussi. Comme un peu faiblarde quoi. Je fais juste rien en attendant que ça passe... Et j'espère que ça passe. Parce que je veux surtout pas que ce soit là le moment qui vient couronner mon entêtement à vouloir avancer coûte que coûte. Vous savez, ce moment où atteint le lieu où la glace est trop fine, on avait pas remarqué parce qu'on marchait nez au vent mais soudain, elle fait *crac* sous les pieds et on plonge. Et c'est froid. Très. Et on a un petit peu peur. Parce qu'on ne sait pas trop comment bouger avec tous ces habits qui gênent pour nager et l'engourdissement du froid tout ça.

    Allez, on se bouge !!!

  • Mes voisins au musée

     

    Il y a ceux qui touchent à tout, qui ne respectent rien du tout. « Oh mais c'est dingue ça. Touche comme c'est bizarre… On dirait trop pas qu'elle est faite en bois cette sculpture ! » Ils ont des photo souvenirs à prendre aussi "Attends ça fait pas très beau, t'as qu'à poser ton paquet de chips par terre en attendant" et puis avec le flash, c'est beaucoup plus joli donc ils ignorent royalement les 359 panneaux d'interdiction. Mais où est choupinou ? Choupinou ? CHOUPINOU ohé t'es où ? Ouf, ils sont claqués de tant de découvertes, il leur faut un sandwich au saucisson pour mieux admirer la Joconde, là. Il reste plus de chips par hasard ? Oups j'ai renversé un peu d'eau...

    Il y a ceux qui regardent la vie à travers leur objectif. L'appareil photo n'a même pas besoin d'être sophistiqué. On voit très bien qu'il s'agit juste de photographes dans l'âme. Ce n'est pas qu'ils visitent la salle puis qu'ils sélectionnent une œuvre ou deux qui les ont touchés. Non. Tout est immortalisé, sans distinction d'intérêt, syndrome « j'y étais ». Ils soupirent très fort parce que ce con de touriste lit les cartels et s'attarde devant le tableau qu'ils voudraient photographier. Ils saoulent bien tout le monde à rester plantés 5 minutes dans le passage pour choisir le meilleur angle de vue… Idéalement, ils prennent des poses de pro, ils s'approchent, ils s'éloignent, ils se contorsionnent, mais l'oeil toujours vissé à l'objectif.


    Il y a ceux qui sont guides professionnels. Voire même docteur es muséums. On les sent prêts à donner une conférence sur quelque sujet que ce soit. Ils déambulent, généralement accompagnés d'amis à qui ils exposent avec affectation leur théorie sur le monde en général et sur la plus obscure des œuvre du musée en particulier. Généralement, leur cour empressée est trop hypocrite ou éblouie pour se rendre compte des débilités qu'ils débitent : « Quand on compare ce buste à celui exposé à Djakarta, on voit immédiatement que l'inspiration hellénistique de cet artiste est tout à fait improbable. J'en parlais encore hier après la lecture d'un article dans Blaireaux de Musées… »


    dodo.jpgIl y a ceux qui font tache. Parce qu'ils ne font pas comme tous les autres. Les artistes plongés dans leur création ou leur copie des œuvres, les habitués du musée... ils vont se concentrer sur une œuvre ou deux et rester devant pendant de très longues minutes, voire des heures quand le reste papillonne de pièce en pièce. Les gens qui cherchent juste un refuge. Ils lisent, griffonnent, envoient des sms, figures immobiles au milieu du flot de curieux. Les groupes d'écoliers qui cherchent les réponses à leur questionnaire comme un jeu de piste et ne regardent rien des oeuvres. Les fatigués qui attendent leurs amis plus motivés en faisant la sieste sur les fauteuils moelleux de la dernière salle.


     

     

  • mes voisins à la plage

    Il y a ceux qui ont besoin de chaleur humaine. Oui je sais bien, sur la plage il fait déjà 50 degrés en moyenne mais pas moyen de les raisonner, ils ont besoin d'amour. Alors la plage est belle, vide ou presque, on pose sa serviette, on somnole mollement en lisant le dernier Mary Higgins Clark et pouf… on a soudain les tongs du voisin à 8 cm de sa serviette, la crème solaire appuyée sur le mollet et le livre de sudoku posé contre le sac de plage. On se déplace un peu, parce qu'on voudrait un minimum de tranquillité et par on ne sait quel miracle, on s'aperçoit que leur petit dernier est désormais en train de creuser son tunnel tout pile sous les pieds.

     

    Il y a ceux qui ont des problèmes de gestion de leur corps dans l'espace. Ou de cécité peut-être ? Bref, ceux qui, immanquablement, marchent sur ta serviette sur le chemin vers la leur. On est parfois à la limite de l'internement du sujet quand il parvient à marcher sur les gens alors que la plage est clairsemée et que l'espace entre les serviettes est de plusieurs mètres. Et que penser de ceux qui se mettent à faire une grande partie de volley ou de raquettes ou mieux, de rugby… à 3 pas de la tête du voisin ? Ils semblent ensuite être perpétuellement étonnés de la propension qu'a la balle de tomber sur la figure des autres occupants de la plage…

    plage.jpg

    Il y a ceux qui sont maniaques, surtout quand il s'agit d'eux-mêmes. Hors de question de dorer au milieu des mégots de cigarette, on les jette consciencieusement au loin, sur les pieds du voisin. Impensable de s'étendre sur une serviette sablonneuse. Secouons-là avec application dans le sens du vent et des voisins. On a envoyé un kilo de sable dans leur gueule ? Faisons mine de rien… Oh ben mon roudoudou attends, je vais aussi m'occuper de ta serviette… Schblaf, deuxième tournée générale de sable ! Oups, ça râle un peu fort là, excusons-nous faussement : « Oh ben avec ce vent, que voulez-vous… » air contrit très peu crédible

     

    Il y a ceux qui se prennent pour des Touareg. Ils ressemblent à une tribu nomade sur les routes du désert. Prêts à affronter toute éventualité. On dirait qu'ils se déplacent avec tout le contenu de leur maison ou presque : serviettes et parasols bien sûr. Et aussi ballons, raquettes, coloriages, tuba, bouées, cerf-volant… Et puis un fauteuil, une natte, une petite chaise, un paréo... Et n'oublions pas la glacière et le panier de pique-nique, des boissons fraîches, sandwichs, biscuits… La crème solaire; l'huile au beurre de karité, le baume à lèvre, la brosse à cheveux... Certaines fois il y a du vent imprévu, on prend donc des petits gilets au cas où. Et pourquoi pas des moufles ?

     

  • Mes voisins dans le train

    train.jpgIl y a ceux qui ont démissionné. Ils voyagent en famille alors ils ont tout bien prévu les coloriages, les jeux vidéos, les fraises tagada, les torgnoles... Il faut pouvoir occuper les petits monstres pendant tout le trajet. Au commencement était l'autorité : on explique à voix très haute qu'il faudra être sage, ne pas ennuyer les gens. Mais au bout de 12 minutes c'est le Bronx. Ça court partout, ça piaille, ça grimpe sur les fauteuils… On commence par crier très fort pour donner l'illusion qu'on tente vraiment de calmer ces petits mais que décidément... Et puis très vite, on cesse de faire semblant de gérer, on met des boules Quiès et hop, sieste !


    Il y a ceux qui ont la bougeotte. Idéalement, ils ont commencé par insister pour avoir la place côté fenêtre alors que ce n'était pas celle qui leur était attribuée et ils ont obtenu le côté fenêtre. Puis c'est le festival. Le téléphone sonne, on part donc répondre sur la plate-forme entre les voitures pour ne pas gêner. Une petite envie d'aller aux toilettes pardon mademoiselle de vous faire lever à nouveau. Tiens, mais c'est que le ventre gargouille, allons faire un tour à la voiture bar. Oh ben zut, j'ai rangé mes mots croisés dans la valise, je vais les chercher. Ah là là, je n'aurais pas dû boire cette bière, je crois que j'ai besoin de me lever à nouveau…


    Il y a ceux qui téléphonent. Au choix, on peut tomber sur la pie qui sait que ça va couper et déranger tout le wagon mais qui veut quand même appeler tout son répertoire _pile_ maintenant. Le voyage s'agrémente aussitôt de moult kikoolol et autres « grave ! » Ou alors sur la mamie un peu sourde d'oreille qui crie pour se faire entendre puisqu'elle, elle n'entend rien. Tout le monde en profite donc et ça tombe bien, elle est en train de donner sa recette secrète de tarte Tatin. Parfois, on a de la chance, on est pile assis à côté d'un couple en pleine discussion. On profite avec bonheur de bribes de disputes, de soupirs extatiques, de mon lapin en sucre, de « pense à la baguette ! »


    Il y a ceux qui ont besoin d'amis. Mais au point que certaines fois, c'est à croire qu'ils n'ont pas vraiment de raison de voyager, qu'ils ont acheté le billet de train juste pour pouvoir faire chier, euh non, pour pouvoir sociabiliser avec leur voisin. Tout est prêt et rien, pas même la musique à fond sur les oreilles, ne va arrêter le voyageur en manque d'amis. Les photos des enfants sont prêtes à être dégainées, les soucis au boulot sont décrits avec animation, les facéties du chien sont une source inépuisable d'émerveillement. Ne pas réagir n'y changera rien, le voisin devient instantanément un ami à la vie à la mort. Une demi-heure avant la fin du trajet, la sueur perle déjà : c'est l'angoisse de perdre bientôt son ami tout neuf.