Une journée en banlieue

Bon, faut déjà y arriver, en banlieue... Une fois qu'on a vérifié que ce n'était pas une hérésie de passer par la porte de chargnancourt des lilas et que c'était bien le périph' extérieur qu'il fallait emprunter, on doit retrouver son chemin au milieu de tous les numéros de routes.

 

Donc il faut impérativement trouver l'A528 avant d'emprunter l'A34bis. Ensuite on trouvera l'A3867 qu'on suivra jusqu'à la sortie 16bis prime. C'est bon, facile, noté et puis j'y suis déjà allée plusieurs fois en voiture. JE GERE grave !

 

Coup de bol, on a bien vite repéré l'A34bis. Sauf que quand même, le nom de la direction me semblait (oui, j'aurais dû préciser illico que la géographie francilienne et moi, ça fait 891) pas aller dans la bonne direction. JE GERE super grave ! Une fois que c'est confirmé (on part vers le nord-est alors qu'on devait aller au sud-ouest) on prend la première sortie et on cherche à emprunter l'A34bis dans l'autre sens mais bien sûr on trouve pas puisque à cet endroit là, pour pouvoir emprunter l'A34bis direction sud-ouest, il faut d'abord suivre l'A528 direction nord-ouest (vous me suivez plus ? ben pour tout dire, moi non plus.. et pourtant JE GERE grave de chez grave !) et donc « allô cher ex-coloc que j'aime, y a une sorte de on est perdu, là… »

 

On finit tout de même par y arriver (je vous le dis pas depuis le début peut-être ? JE GERE gravement !) et on est comme toujours accueilli par une sorte de génie de la gentillesse (ne lui en déplaise, son auréole est tout aussi volumineuse que celle de sa douce chérie) qui s'empresse de faire croire que ça l'arrange bien qu'on vienne déranger alors qu'ils sont en plein travaux. Oui oui bien sûr... ben nous, ça nous arrange bien de te croire comme ça, on est quitte !

 

Au milieu des multiprises et autres jus de fruits, j'ai découvert avec horreur que mes posters d'ACDC avaient été décollés des murs pour être remplacés par des images de Winnie l'ourson. Il semblerait qu'ils préfèrent désormais que ce soit leur futur enfant qui profite de la chambre… On marche sur la tête, moi je vous le dis…

Et puis on a également assisté à la découverte de la semaine du mois par le bricoleur de l'année : c'est hyper pratique les petites encoches prévues pour faire tenir les morceaux de planches entre eux quand on monte un meuble.

Pendant ce temps, maman moins -18 jours (hiiiiiiiii) explique qu'elle n'a pas bien réfléchi à la hauteur de la crédence et reviens juste de faire le tour de 37 magasins de bricolage et compte bien finir la maçonnerie d'ici demain soir...

On notera au passage le scandale de la décennie : belle-maman de cher ex-coloc que j'aime ne lui a pas donné son nouveau numéro de téléphone alors que ça fait tout de même.... 2 ans qu'elle en a changé ! Il y a eu débat sur le qui est fautif : celui qui n'a pas appelé depuis deux ans ou celle qui n'aime pas assez son gendre pour lui donner son numéro ?

Question non tranchée à l'heure où nous repartions, salués comme il se doit par un mouchoir blanc secoué dans le vent polaire de cette fin de journée hivernale...

En suspens

Lâcheté

Emploi du temps trop chargé

Peur de ce qu'il pourrait se passer

 

Peut-être un peu de tout ça ?

 

Envie d'espérer

Optimisme forcené

Peur de ce qu'il pourrait se passer

 

Sûrement un peu de tout ça !

 

"Il y a deux sortes de temps
Y a le temps qui attend
Et le temps qui espère
Il y a deux sortes de gens
Il y a les vivants
Et ceux qui sont en mer."

Le scandale de la clémenvilla

Pour ceux qui l'ignoreraient, la clémenvilla est le nouveau fléau qui sévit sur les étals de fruitiers…

 

Ce fruit est un hybride entre la clémentine et le tangelo (déjà, tangelo, je vous demande un peu, c'est quoi ce nom de fruit ??? Il s'appelle même parfois Ugli, c'est dire… ridicule… qu'on nous sert désormais en lieu et place de ma mignonne clémentine.

 

Toujours prête à utiliser ma célébrité et mon aura naturelles pour me lancer dans de vrais combats, pour soutenir des causes chères à mon cœur, je dis : « Non ! Halte là ! » Oui, vous avez bien entendu, j'ose le clamer : « Stop à l'invasion de mon plaisir fruitier du début d'hiver par ce pâle ersatz de ma clémentine chérie ! »

 

A la limite, ça va que la mandarine existe encore malgré ses pépins parce que j'aime son goût et parce que je peux la transformer en mini lampe à huile quand je déchire pas sa peau et ensuite ça sent bon dans toute la maison, comme quand j'étais petite mais là, c'est mon père qui le faisait parce qu'il ne faut pas jouer avec le feu… (même si c'est parfois tellement tentant…)

 

Mais c'te clémenvilla c'est juste pas possible ! Elle est même pas acidulée du tout, elle a limite le goût de l'huile essentielle de clémentine, elle n'est pas conviviale... Je ne l'aime pas ! 

En plus, avec sa peau plutôt épaisse et toute collée au fruit, si on n'a pas les ongles de Cruella, on ne peut pas l'éplucher sans y laisser de la sueur et un doigt et des efforts et de l'essence de fruit partout…

Alors chers lecteurs, tous avec moi, unis contre ce fruit du diable !

Routine

Fermer le verrou de la main gauche pendant que la main droite branche l'interrupteur pour que l'eau chauffe.

Encore un peu essoufflée par la montée des marches sous les cris des photographes (4 étages c'est pas rien même pour une sportive comme moi surtout si on ajoute le stress de montrer le bon profil aux paparazzi) , je branche aussitôt mon bpod sur haut-parleur pour continuer à chanter à tue-tête en m'installant dans mon chez moi.

Enlever ces chaussures, vite, vite, et les chaussettes aussi, allez, allez : se mettre pieds nus aussitôt que possible. Dans pas si longtemps ils seront gelés mais tant pis...

Enfin, je peux retirer calmement puis pendre le manteau, l'écharpe puis aller me laver les mains et puis je ferme les volets pour économiser le chauffage......

On va dire que la soirée est bien commencée (trop de boulot, grève, ciné, papotis avec une copine, trainage dans les rues...) et je meurs donc de faim. (Si je voulais être honnête -mais en même temps, ma vie ici est tellement plus chamarée que la vraie alors pourquoi s'attarder sur la vérité ?- j'avouerais que je meurs de faim quelle que soit l'heure à laquelle je rentre...) Alors je continue à me déshabiller en fouillant mon frigo et mes placards : que me fais-je à manger ce soir ?

Je finis généralement mon strip-tease en culotte et T-shirt à cuisiner des pâtes ou de la soupe.

 

Une heure plus tard, je suis en train de lire, regarder la télé, tapoter sur l'ordi... et je m'aperçois soudain que je grelotte littéralement et m'emmitoufle alors dans un plaid. Chaussettes et gros pull sont également venus à la rescousse !

 

Mais décidément, mes soirées sont palpitantes !