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Ba trip - Page 4

  • Nostalgie bussienne

    Premier voyage dans un mythique greyhound. Le bus est plein, j'ai eu beaucoup de mal à l'avoir parce que je suis aussi désorganisée en vacances que le reste du temps (coucou les impôts, ça va ?) et que donc, je me suis juste trompée de 600 numéros sur l'adresse de la gare de bus.
    Du coup je suis tout à l'avant du bus, assise à côté d'un monsieur qui s'est endormi en lisant un cours de droit administratif canadien et on le comprend.

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    C'est les embouteillages du lundi soir, on avance comme des tortues. Je suis hypnotisée par l'autoroute qui n'a strictement aucun intérêt et soudain, je suis envahie par la nostalgie. Envahie si fort que j'en ai presque les larmes aux yeux. Ma gorge est toute serrée de la tristesse d'avoir quitté ma parenthèse de 3 jours avec Ashton et ses amis.

    A peine 3 jours. Rien au fond. Et pourtant...

    Ces trois derniers jours, même si j'ai un peu pensé à mes obligations bloguesques, même si j'ai envoyé un ou deux SMS en France, j'ai tout oublié de ma vie, enveloppée des attentions et des sourires de trois frenchies en transit de vie à Toronto.

    J'ai été voir un match de hockey, j'ai visité deux (boutiques de) musée, j'ai arpenté les rues où Ashton et Chef usent leurs roues de vélo et leurs semelles en attendant de savoir ce que leur vie sera, j'ai regardé un documentaire sur les cubs, j'ai pleuré de rire devant video gag, j'ai observé Bambi la gracile qui l'air de rien, remet de l'ordre dans les délires des deux mecs de la maison.

    On a dit 30 fois par jour "je sais pas" en réponse aux "où on va, on fait quoi, on mange quand.." mais c'était même pas grave parce qu'on s'en foutait vraiment de ce que seraient les prochaines étapes.

    De l'enthousiasme pour un basket de basket fabriqué avec le valet de la porte et une balle en alu, dollarama, la recherche de la casquette idéale, des discussions sur fond de Sarko un peu, le hamburger qui déchire tout, l'adorable Chef qui s'inquiète parce que j'ai pas encore dej, Bambi qui confie un peu de ses souhaits d'avenir, qui rigole avec moi des "j'aurais dû le savoir" de ma vie passée... 

    Et Ashton, le jumeau astral, une des seules personnes que je serre dans mes bras pour lui dire bonjour. Ses mains affairées sur son bby, son sourire faussement modeste, ses mimiques authentiquement timides, son rire enfantin, ses décisions têtues d'homme qui sait où il va, ses mille cinq cents délires à la minute, la musique toujours là, pas loin...
    Il m'avait manqué, alors que je ne m'en étais même pas aperçu.

    Alors me voila dans un bus, la gorge nouée, en route vers Ottawa, en train de penser à ces trois perchés du 30ème étage.

    Normalement on se voit la semaine prochaine, et aussi excitée que je sois à l'idée des prochains jours avec mon Pexxxxxxxx et son frère, j'ai hâte de les retrouver.

    Merci pour ces jours magiques.


  • Mes jolis week-ends

     

    Je pourrais vous dire toutes les belles choses que j'ai prévues de faire les prochains week-ends mais en fait non. Parce que finalement c'est sans grand intérêt quand on ne connait pas les gens merveilleux qui peuplent ces jours spéciaux.

    Je vais plutôt vous raconter comment je fais parfois souvent de gros couacs dans l'organisation. Et comment j'entraîne sans pitié les participants de mes week-ends dans mes couacs...

    Au départ, c'est simple, il y a une discussion autour d'une soupe qui se ponctue d'un "je me marie l'an prochain". Je note scrupuleusement la date dans mon agenda que je ne regarde quasi jamais. Déjà impatiente.

    Quelques mois plus tard, une amie enceinte propose de faire un week-end entre copines, dans deux mois, avant que futur bébé ne lui interdise l'avion. Je le fais avancer un peu parce qu'il coïncidait avec le mariage de ma copine.

    Mais du coup, sans même que ça tilte dans mon cerveau, je viens de faire acheter des billets d'avion le week-end où toute la famille comptait faire la fête pour l'anniversaire de mon père.

    Qu'à cela ne tienne, je saoule bien mon monde pour que la fiesta ait lieu le seul week-end que j'aie encore dispo ce mois-là même si je dois l'avouer, ça n'arrange que moi...

    J'achète tous les billets de train et d'avion nécessaires et me réjouis de ce mois rempli de belles perspectives. Le week-end girly se passe à merveille. Nous sommes à 2 jours de l'anniversaire de mon père et je m'inquiète de l'endroit où je vais dormir lors du mariage. J'appelle la future mariée, on rigole du plan de table et des derniers préparatifs et je lance, un peu émue :

    "C'est fou, après presque une année sans te voir, j'ai du mal à croire que dans 10 jours je me pâmerai devant ta robe de mariée !
    - comment ça dans 10 jours ? Après demain tu veux dire ?
    - ah ah, non, après-demain je suis chez mes parents, à 700 km de chez toi !
    - mais mon mariage, c'est samedi...

    Moment d'hallucination digne d'une illustration façon manga...

    Bon, je tente mentalement de reporter la fiesta chez mes parents mais je sais que c'est illusoire. Donc j'avale difficilement ma salive et je lui dis d'une voix qui tremble "moi j'ai réservé pour la semaine prochaine en fait... je me suis trompée et je pourrai pas venir..."

    Et je retiens mon souffle en attendant sa réponse. J'espère ne pas avoir perdu une copine... Elle répond. Et je respire à nouveau.

     

  • Le fleuve M.

    Rencontre pas évidente. Physique. La violence climatique et le bruit incessant de l'accueil donne le la : le Mékong, le sud du Vietnam en général, ça se mérite. 

    Je pensais avoir eu chaud et moite jusque-là mais je me trompais. On nous explique qu'on a de la chance car il fait frais. Il doit faire 30 environ, on repassera pour la fraicheur ! Et la sensation de cet air qui colle à la peau, comme s'il était solide. non, velouté humide plutôt.

    J'apprends enfin ce que veut dire "avoir la peau qui brille" et je tente d'apprivoiser la sensation de mes fringues qui ne seront jamais plus sèches. Un nouveau Vietnam, moins évident alors que beaucoup plus touristique m'attend.

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    Même si elles sont moins meurtrières qu'en Thaïlande, les inondations sont là. Le long de la route et de la rivière, je regarde les maisons qui n'ont plus de rez-de-chaussée accessible. Pragmatiques, les enfants plongent depuis le premier étage pour aller barboter. Les adultes prennent leur mal en patience.

    Après deux nuits sur ce fleuve immense et imperturbable, je comprends mieux l'indolence voire la résignation des habitants du fleuve : il fait parfois plusieurs kilomètres de large, les ponts sont donc peu nombreux et ses crues sont telles qu'il envahit chaque année une partie des terres cultivées, en même temps il est l'outil du bain, de la lessive et du commerce. Il faut faire avec lui sinon il faut partir.

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    Toujours cette sensation de moiteur, de corps lourd et d'attente. L'air est rare et de toute façon, il est chaud. 

    Il y a beaucoup de monde, partout : des dizaines de bateaux se croisent, des ribambelles d'enfants sautent dans la cour d'école, le marché est grouillant de vendeurs d'acheteurs et de marchandises entassées. C'est suffocant. 

    Je suis napolitaine, je ne me sens pas agressée par ce "trop" climatique ou humain. Il me semble pourtant qu'il faut passer une épreuve.
    Les américains y ont échoué, vaincus par cette région aux habitants impassibles et tenaces, moi je n'ai pas envie de lutter, je resterai une amie en simple visite. Je n'ai pas besoin d'être adoptée, j'ai déjà gagné le Vietnam : j'ai l'odeur d'Hanoi.

  • En transports



    Il y aura eu les pieds, le vélo, la barque, le ferry, le bateau avec cabines, la voiture, le bus, le train de nuit et l'avion.

    Tous ces transports, mis bout à bout, ça représente beaucoup de temps seul avec soi-même alors qu'on voyage avec d'autres. L'introspection n'étant pas le projet d'activité idéal à 5 heures de décalage horaire de tous ses proches, je me suis demandée comment j'allais bien pouvoir occuper toutes ces heures. 

    Un tiers de ce temps est passé à regarder autour et à me dire "c'est pas possible, je rêve, je ne suis pas en train de voir et de vivre un truc pareil".
    Je dors aussi pas mal quand on est motorisé. Mine de rien, j'ai de la fatigue à évacuer d'avant les vacances et aussi un peu des émotions vécues pendant.
    Dans les moments d'éveil contemplatif ou quand il fait nuit noire mais que le sommeil fuit, je m'immerge dans la playlist spécial dédicace qui m'a été préparée avec amour et patience par mon maître Yoda perso.
    Je lis en pensant à Tof parce ce que j'ai emporté entre autres un des gros pavés de chicklit qu'il a libérés chez moi il y a des lustres.
    On enchaine les crises de fou rire en écoutant le guide humain ou en s'inventant des faux métiers. On se raconte ce que le guide papier explique ou conseille sur la prochaine destination.
    Je grignote du nougat ou des biscuits au sésame.
    Je rêvasse.
    Et enfin parfois : Rien.