Les gouttes d'eau sur la vitre de la voiture quand il pleut. Laquelle va glisser en premier ? Pas toujours celle sur laquelle j'aurais parié. Et mon doigt de suivre, bien au sec, le chemin tracé par ces dégoulinades.
Le sable qui coule entre mes doigts. Celui beige et parfait d'une plage de la côte basque. Il file, glisse, passe sans bruit ou presque. Et ma main, inlassablement, s'emplit d'une poignée de plus et continue le manège.
Les gens qui passent dans la rue. Affairés, nonchalants, rieurs, en pleurs. Seuls ou non. Le nez au vent, le téléphone à l'oreille. Flux et reflux d'inconnus teinté parfois de visages familiers.
Les secondes qui s'égrennent sur la pendule. Numérique ou mécanique. La valse de la trotteuse sur l'horloge de la gare. Le défilé des chiffres sur la montre accrochée à un poignet.
Les vagues grises ou bleues qui viennent rouler, se briser, mourir, éclabousser. Leur bruit toujours différent mais si caractéristique. La couleur de l'écume, l'odeur des embruns, la forme du rivage.
L'enfant endormi. Abandonné aux regards indiscrets. Son souffle léger. Ses soupirs imperceptibles. Ses mimiques rêveuses. L'odeur de son sommeil. La musique de sa respiration.
Des heures entières silencieuse et fascinée par ces ballets improvisés.