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Blog me tender - Page 115

  • Toc toc (non, tic tac)


    Quelle joie, quel bonheur ce matin, de se réveiller toute seule, sans réveil. J'étais vraiment ravie.

    J'ai donc attrapé mes lunettes pour voir quelle heure il était : est-ce que ça valait la peine de trainer un peu avec un bouquin ou n'avais-je finalement que quelques minutes d'avance sur la sonnerie quotidienne ?

    Frotte frotte mes yeux plusieurs fois tellement j'ai du mal à y croire : j'ai tout bonnement 2h30 ... de retard !

    Ben oui, cruche que je suis, je n'ai pas mis le réveil hier soir, j'ai donc dormi tranquillou ce matin.

    La tête encore à l'envers, j'appelle illico ma voisine de bureau pour la prévenir. Puis ma chef aussi. Il en ressort que je pose ma journée du coup...

    Perdre une journée pour ce style de connerie, ça me dépasse... Pas programmer le réveil... Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Première fois que ça m'arrive depuis au moins 4 ans. La dernière fois, j'étais encore en stage il me semble. 

    Sauf qu'en fait, je suis pire encore que je ne l'imaginais : Une fois que j'ai correctement émergé, de quoi me rends-je compte ? Le réveil a bien sonné à 8h (oui je me lève tard, je sais) mais je n'ai rien entendu. J'ai donc dormi comme une souche pendant toute l'heure où mon réveil a hurlé pour me réveiller.

    Fatiguée, moi ? 

  • Chercher le vent

    293279727.jpgJack vit seul dans sa cabane au Canada depuis un moment déjà, comme en exil, en exil des autres et en exil de lui-même aussi quelque part. Il a été pilote un jour et puis photographe un peu... Par hasard semble t-il croire. Aujourd'hui il est en suspens.
    Tristan, lui, ce sont les autres qui aimeraient être en exil de lui. Il est instable et touche à tout et se retrouve une fois de plus à l'hôpital psychiatrique après une bagarre alcoolisée. Jack va l'y chercher mais Tristan ne tient pas longtemps enfermé dans la cabane au Canada.
    Alors Jack et Tristan se persuadent que la solution est ailleurs, ils prennent la route et croisent Nuna. Elle aussi est un peu bizarre : elle accepte de partir vers l'inconnu avec deux clients d'un bar d'où elle vient de démissionner...

    Et moi aussi, je me suis embarquée sur la route vers le Sud. On s'est arrêté dans le Maine d'abord. On a exploré les choses qui font du bien, les amitiés qui vous portent, les souvenirs qui font grandir, ceux qui aspirent vers le passé, ceux qui mettent des larmes aux yeux, ceux dont on ne sait pas si on a envie de se souvenir justement. On a bien rigolé parfois et on a vécu des émotions profondes aussi.

    Ce livre, il m'a parlé de moi. De toutes ces questions que je ne savais pas que je me posais il y a un peu plus d'un an, quand j'étais encore avec lui mais plus tout à fait vraiment. Quand je restais ces longues soirées silencieuse, déjà en exil de nous. Tous ces détails dont je n'avais absolument pas conscience sur le moment mais qui auraient dû hurler si fort pourtant. Tous ces détails que j'ai mémorisés si fort, comme si j'avais eu la prescience qu'ils étaient les derniers...

    Ce livre, il m'a bouleversée très profondément, parce que le choix des mots, la musique de la langue est si belle. Parce que le choix de la narration, le parti pris de ne pas abuser des rebondissements improbables est si fort. Parce que ça avance mais ça traîne aussi comme un chemin qu'on doit se frayer au coeur de l'inconnu. Parce que Jack surtout.

    Et puis il y a le dernier paragraphe. Je l'ai pris en plein ventre. Ce paragraphe, c'était le pourquoi de ce que je suis aujourd'hui, je crois. Ces mots, je les partagerais bien avec vous, pour en discuter, mais je vous priverais peut-être de ce qu'ils m'ont fait à moi : je suis restée plusieurs minutes, les yeux dans le vague et la chair de poule sur les bras, à ne rien faire d'autre que me demander si je devais attendre ou si je pouvais le recommencer tout de suite. 

    Je vais attendre un peu, je crois.

  • So sweet home

    Home c'est pas forcément where the heart is. C'est where le costume de rigolotte bien sympatoche peut être posé à l'entrée ; where -consciemment ou non- je lâche au moins un peu prise ; where les silences ne sont pas synonymes de malaise.

    Home is...

    Une fin de journée Lush, coupe-cuticule, mystery lemon cake, love actually, bière, tartine au fromage. Qu'on appréhendait autant qu'on l'attendait et lors de laquelle tout a semblé si naturel qu'on a eu l'impression d'avoir été dans une bulle, une bulle de girlietude et de sourires et de je sais pas trop quoi qui fait du bien.

    Une soirée au coin du feu pleine de clichés, à boire des ti-punch au Père Labat de là-bas accompagnés de tartines au beurre salé, en regardant des yoles de 1789 reconstruites au 20ème siècle par des fous d'histoire et de bâteau, au son de l'accordéon, en grignotant un livre ou deux.

    Un après-midi devenu 24h lors desquelles on mange de la galette, on emprunte son pyjama, on regarde JoWil comme des zombies, on se raconte à bâtons rompus, on soupire intérieurement de béatitude devant l'abandon de la merveille qui s'est endormie dans ses bras. 

    Un pique-nique sur le plancher à rire comme on l'a tout de suite fait, à partager du quotidien, à se raconter 1001 détails qui ne compteraient probablement pour personne d'autre mais que l'autre semble pourtant écouter avec intérêt, à ne pas être toujours d'accord mais est-ce si grave ?

    Un appartement qui n'est pas le mien, où je découvre Frank Capra, où je prends des forces avant de devoir assumer la décision que je viens de prendre, où je prépare moi-même de l'eau chaude quand l'envie m'en prend, où je pique des fous rire, où je suis associée à tout son quotidien.

    Une pléiade de moments où se télescopent le silence concentré, les délires hystériques, les larmes qui coulent en silence mais pas en secret, les discussions sur la vie et le shampoing et les connardinho, les soupes impromptues et ses mains si douces. 

     

    Ah mais finalement si, home is bien where my heart is...

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  • Multipass

    1245948278.jpg"Allons bon...", grommelè-je en tentant pour la 3ème fois d'ouvrir la porte de mon bâtiment.

    Je m'apprête à me lancer dans une diatribe façon "Y a jamais rien qui fonctionne dans cette boîte de merde." quand je réalise que c'est avec ma carte vitale que je tentais d'entrer. Bon, pause. rewind. Attrapons le bon badge. *Fouille fouille* Ah tiens non, il n'y a rien ?

    Bon, faut que je fasse le tour de l'immeuble et passe par l'entrée avec la dame à l'accueil. "Bonjour, bon lundi, j'ai oublié mon badge." Elle me connaît très bien mais elle ne m'ouvre pas bien sûr et me lance : "Il me faudrait une pièce d'identité" Certains jours on croirait que je bosse à Fort Knox... 

    Ah tiens ? Il n'y a pas non plus ma carte d'identité dans mon sac ? Je vide tout illico sur le comptoir : magazines, ipod, lunettes, porte-monnaie, porte-feuille, livre... non rien, pas de carte d'identité (bon là, ça me stresse un peu plus que le badge quand même... Elle est où ?) "Désolée, je n'ai pas ma carte d'identité. Je ne la trouve pas." Je range tout ce qui traine et m'apprête à entrer. "Vous n'avez pas votre passeport ?" Pfff, je sens que je ne suis pas encore au bureau, moi...

    Non, pas de passeport. Mais j'ai ma carte orange ? Ma carte pour entrer au musée ? Ma carte d'étudiant ? Mes cartes de crédit ? Ma carte vitale ? (on sait jamais ??) "Non non, vraiment non..." "Sinon, je peux vous donner une carte de visite" lancé-je d'un air ironique. C'est comme si j'avais dit Sésame ouvre-toi, son visage s'illumine et elle me lance "mais pourquoi n'avez-vous pas commencé par là?" 

     CQFD : pour établir son identité, dans l'échelle des documents probants, il y a donc : carte d'identité, passeport puis carte de visite !

     

    Md'E : quand je parle c'est violet, quand c'est la dame de l'accueil, c'est vert