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  • Bébé Mouton

    Quand ma cops qui m'invitait à dîner chez elle pour la première fois m'a demandé "Y a des trucs que tu n'aimes pas ?" j'ai pas réfléchi plus de 10 secondes, vous me connaissez !

    J'ai aussitôt répondu "Non, franchement rien... je crois que je mange de tout !"

    Donc je me présente tranquilou chez elle avec un fabuleux dessert (brownie pas maison + chantilly industrielle, on a la classe ou on l'a pas) et je me dis que ça sent plutôt bueno dans la cuisine. On papotine une ou deux minutes et elle me dit l'air naturel (logique, je ne l'ai pas préparée...) "J'ai fait un curry d'agneau ! J'espère que tu aimes ? "

    "Euh ben non en fait, normalement, je ne mange pas d'agneau..." (et en moi-même je me dis "bizarre, j'aurais dû avoir la nausée en entrant normalement... c'est du faux agneau peut-être ?") "mais c'est pas grave, je me dis depuis un petit moment déjà que je devrais ré-essayer d'en goûter !"

    Alors hop, je me suis lancée en priant pour aimer au moins un peu parce que sinon, ça allait se voir sur mon visage...

    3c2eafa81e1fb829ea4d10bb6896bc55.jpgPremière bouchée, je sens d'abord toutes les épices et les aromates du plat, puis le goût, très caractéristique, de l'agneau. Ca me surprend après tout ce temps d'abstinence, mais ça va... Je prends même une deuxième bouchée... Et je finis même mon assiette (pas très gros morceau de viande, je l'avoue !)

    Verdict : J'ai aimé le plat. Et je ne me suis pas forcée. Mais je n'ai pas osé en reprendre (enfin si, du riz et de la sauce) parce que c'était quand même encore un peu nouveau comme goût.

    Prochaine étape, faudrait que je goûte l'agneau tout seul. Grillé peut-être ? 

  • L'isolement

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    Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
    Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
    Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
    Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.

    Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
    Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
    Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
    Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.

    Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
    Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
    Et le char vaporeux de la reine des ombres
    Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.

    Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
    Un son religieux se répand dans les airs :
    Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
    Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.

    Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
    N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;
    Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
    Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.

    De colline en colline en vain portant ma vue,
    Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
    Je parcours tous les points de l'immense étendue,
    Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "

    Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
    Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
    Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
    Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !

    Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
    D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ;
    En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
    Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.

    Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
    Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :
    Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire;
    Je ne demande rien à l'immense univers.

    Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
    Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
    Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
    Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !

    Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
    Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
    Et ce bien idéal que toute âme désire,
    Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !

    Que ne puîs-je, porté sur le char de l'Aurore,
    Vague objet de mes voeux, m'élancer jusqu'à toi !
    Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
    Il n'est rien de commun entre la terre et moi.

    Quand là feuille des bois tombe dans la prairie,
    Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
    Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
    Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !

     

    Alphonse de Lamartine (1790- 1869)

    Premières Méditations poétiques

  • L'addition !

    Dans la série « ba, grande anthropologue sur les traces des mystères de l'être humain » étudions aujourd'hui cette race en voie de disparition (je crois... ou alors je ne fréquentais jusqu'à présent qu'une fraction non représentative de la population ?) qu'est l'homme qui refuse qu'on l'invite au resto.

     

    Que je vous décrive le genre : c'est le genre que déjà c'est grave de te laisser porter une salade ou du fromage à raclettes, que d'où t'as vu qu'il allait passer la porte avant toi, qui te laisse sortir de l'asenceur même si c'est lui qui est près de la porte... Du coup, tu imagines bien que c'est tout simplement pas envisageable d'aller au resto avec une fille si c'est pas lui qui paye. « Non non non non non non pas question dans quel monde tu vis, ma pauvre ba ? Ah mais vraiment, tu ne te rends pas compte de ta crétinerie ? » (euh c'est pas vraiment des paroles rapportées, c'est mes mots à moi je le reconnais. D'où leur piètre qualité linguistique... Je m'invente parfois des interlocuteurs pour étayer mon propos. Ce sont des tactiques rédactionnelles, tout ça, quoi...)

     

    Euh non… vraiment je ne me rends pas compte !


    A l'aube du troisième millénaire, se faire inviter au resto n'est quand même pas un signe de goujaterie ni de gigoloterie, si ? Ce serait donc si1f8e99bf1cc665844ba9358d5aa0dfa5.jpg grave pour un homme, de se faire inviter par une amie ou au pire, d'accepter d'illuminer la soirée de sa chérie en la laissant l'inviter ? Moi je trouverais ça un peu gênant, je crois, de toujours être invitée. Au bout d'un certain temps, pour ne pas qu'il pense que je suis une pique-assiette, je me sentirais probablement obligée de trouver un autre moyen de le remercier… (Non mais rangez vos esprits pervers immediately !! de toute façon, ce n'est pas un moyen de remercier vu que… oups pardon j'allais rien dire en fait !...)

     

    Du coup je me suis interrogée : d'où peut bien provenir ce refus de l'invitation féminine ?

     

    Après moult recherches et entretiens avec de grands spécialistes de renom, j'ai fini par déduire que ceci était tout bêtement atavique : puisque ses ancêtres allaient chasser pour trouver de la nourriture pour les faibles femmes qui s'occupaient du campement, l'Homme pense que c'est toujours à lui de faire le nécessaire pour remplir l'estomac de la gent féminine. Il a bien entendu évolué avec son temps… Foin du silex ou de la lame forgée dans le fer, il dégaine désormais une arme bien plus puissante : sa carte bancaire ! Les yeux de sa belle brillent aussitôt, elle sait qu'elle peut compter sur un homme fort et qui prend tout en charge.

    Et la belle aura d'ailleurs les yeux d'autant plus brillants que la carte sera dorée voire… encore pluss mieux : noire ! (bon pardon, là je m'égare un peu… ce type d'homme n'attirera, je l'espère pour lui je le sais, pas QUE des intéressées…)



    Allez, oui, je sais que c'est réducteur. Bien sûr que je force un peu le trait... C'est juste que c'est sincèrement une position que je ne comprends pas. C'est probablement un des effets des discours sur l'égalité des sexes qui me pervertissent l'esprit. (Alors entendons-nous bien, je ne suis pas crétine au point de ne pas savoir que, dans certaines circonstances, il est de bon aloi de se laisser inviter. Ni au point de ne pas aimer être invitée... Mais tout de même ?) A mon sens, l'homme peut être Homme sans avoir à me payer quoi que ce soit. Il en est même qui ne m'ont jamais invitée nulle part et qui me font pourtant sentir très faible femme en leur présence. C'est d'ailleurs probablement pour ça que j'ai si peu de problème avec le "qui doit payer le resto ?" La mise en place de l'équilibre d'une relation ne passe pas pour moi par la désignation du chef de la carte bancaire...
     
    Une autre fois, nous étudierons les effets de la phrase "on partage l'addition ?" sur l'homme qui refuse qu'on l'invite au resto.
  • Propagation de l'information

    Parfois je me demande : si ma soeurette ne pensait pas -chaque fois- à me téléphoner pour me prévenir des trucs importants qui se passent, (les trucs importants pour de vrai je veux dire. Moi-même, je n'appelle pas si c'est pour raconter que j'ai pu sortir du boulot deux fois avant 19h ni pour dire que cette semaine ben... rien que de la routine) est-ce que j'apprendrais le déménagement de mes parents pour l'Australie à l'occasion d'une visite impromptue chez eux ?
     
    Au 21ème siècle, comment le simple fait de ne pas avoir pu me joindre sur mon téléphone fixe (rien sur le portable ni sur la ligne pro mais on m'affirme "tu es in-joi-gnable !") justifie-t-il de ne rien tenter d'autre pour me prévenir des 2 ou 3 bricolettes pas du tout glop qui se trament ?
     
    Alors je sais bien parce qu'on me le répète chaque fois : je suis loin, je ne pourrais pas y changer grand chose, je ne pourrais pas aider non plus, juste m'inquiéter. C'est pour me protéger. Je cite : "Et qu'est-ce que tu aurais pu y faire si tu l'avais su de toute façon ?"

    Mais ce n'est pas seulement frustrant, d'apprendre les nouvelles avec 8 mois de décalage, c'est aussi particulièrement stressant : que me cache-t-on d'autre sous prétexte que je suis loin ?

    Le paradoxe dans tout ça, c'est que si je ne préviens pas qu'hier j'ai éternué 4 fois, on me fait les gros yeux :
    "Mais tu ne nous a rien dit ! On s'inquiète après...
    - Non certes, mais je pensais que c'était pas si grave ?..."
     
    Avec cette technique de "protégeons-là parce qu'elle est loin" on gagne tout : je ne sais rien ou avec 12 trains de retard DONC je m'inquiète 25 fois plus et suis chaque fois persuadée qu'on ne me raconte que la partie immergée de l'iceberg...