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  • Aiseux contentement

    Le bonheur c'est jouer au baccalauréat en disant des bêtises grâce à l'animalphabet qu'on vient de découvrir.

    Le bonheur c'est apprendre à faire pipi appuyée contre un arbre parce qu'on est trop saoule pour s'accroupir stablement.

    Le bonheur c'est sentir son émotion et sa joie à la vue du cadeau qu'on a réussi à faire sans qu'elle sache rien.

    Le bonheur c'est savoir que si on trouve l'audace, il suffit de prendre le taxi et que derrière la porte ouverte, on est attendue. Moi ? Moi ! Moi...

    Le bonheur c'est du coaching qui se termine en rigoling chez ses amis où on se sent bizarrement à l'aise.

    Le bonheur c'est au moins un déj par semaine depuis la rentrée et le téléphone qui me semble naturel et j'aimeuh.

    Le bonheur c'est rire comme des bossues -alors qu'on devrait dormir- en décortiquant les tenues et les répliques d'AB.

    Le bonheur c'est partir énervée à une soirée et y rire très fort et en repartir avec des tas d'invit' à se revoir, que ça fait plaisir.

    Le bonheur c'est écrire cette note d'une traite sur un cahier tout neuf à 2h32 du matin alors qu'on cherche le sommeil.

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    Le bonheur c'est partout finalement, faut que je cesse de râler.

  • 12 septembre

    Le 12 septembre 2001, je prenais l'avion pour rentrer à Paris après un week-end prolongé à Toulouse passé à réviser pour la session de rattrapage de mon DEUG d'anglais.

     

    Oui, le 12 septembre 2001, j'ai pris l'avion.

     

    Je me souviens très bien que ce furent mes premiers contrôles un peu sérieux au portique de sécurité. Je prenais l'avion une bonne dizaine de fois par an et j'avais l'habitude de trucs un peu freestyle. Mais pas ce jour-là. Ce jour-là, tout le monde était sérieux.

     

    Et puis je suis montée dans l'avion. Il y avait un groupe d'hommes assis du côté gauche, des juifs ultra-orthodoxes : habillés en noir, avec la longue barbe. Ils avaient aussi l'air un peu arabisant. Je n'exagère absolument pas quand je vous dis que les gens se dévissaient la tête en passant à côté d'eux. Ignorants de la différence entre un musulman et un juif orthodoxe, on sentait que tous se faisaient mille films sur ces potentiels terroristes islamistes.

     

    Une fois tout le monde assis et compté, nous sommes descendus sur le tarmac. Un gros tas de valises attendait, les hommes de l'aéroport à côté. Chaque passager devait désigner son bagage qui était alors mis dans la soute, puis on remontait s'asseoir dans l'avion. Heureusement, le vol était loin d'être complet.

     

    Au bout d'un temps qui m'a paru infini on a décollé. Très en retard. Et même sans pouvoir en être certaine, je suis persuadée que tout le monde dans l'appareil a pensé aux tours tombées la veille, à la suite d'un détournement d'avion.

     

    Le 13 septembre, je retournai travailler dans mon immeuble de 40 étages à La Défense…

     

  • La plage

    L'eau limite trop chaude. En plus pleine d'algues pas belles. Et où on a toujours pied.
    Qui ensuite perle sur la peau, roule en gouttelettes jusqu'au sable sur lequel je viens de m'étendre. Puis s'évapore laissant sur ma peau un réseau irisé de cristaux blanc brillant.

     

    L'odeur de l'huile prodigieuse, du mélange des crèmes solaires, de l'iode, des vagues, de la mortadelle, du sel sur ma peau.

     

    Les cris des enfants qui se courent après et chahutent dans l'eau. Le flux et le reflux des vagues qui s'échouent. Et puis, à travers mon oreille collée au sol, le bruit des pas qui me contournent, de ma respiration qui s'apaise et des conversations brouillées sur la serviette d'à côté.

     

    Le sable qui grattouille, la main qui caresse, la crème qui glisse, l'eau qui coule, le paréo humide, le sable qui brûle la voûte plantaire… La peau jamais tout à fait au repos, qui se réchauffe au soleil et reste fraîche côté ombre.

     

    Le pain qui s'émiette, la gorgée d'eau douce après la baignade, le granité au citron tout sucré et pourtant si acide, si froid que j'en frissonne sous le parasol où il fait au moins 30°. Et surtout, le goût du sel sur mon épaule.

     

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  • Montagnes russes

    Je sais que je vais mieux, que je vis mieux, que je m'aime mieux…

     

    Pour plein de raisons, petites et grandes.

    Parce que je ne prends plus toutes les choses qui vont mal, tous les grains de sable, toutes les « critiques » ou les mails désagréables comme des attaques personnelles. Parce que je ne me mets toujours pas à déprimer quand je vois le bonheur parental des autres. Parce que si je me mets à rêver parfois de trouver autre chose que mon doudou étiquette quand je tends la main dans mon lit, je n'ai plus les accès d'angoisse soudaine qui étaient mon quasi quotidien au printemps dernier. Parce que je prends mon téléphone pour parler de tout ou rien.

     

    Pour plein de gens, petits et grands.

    La louloute de ma cops toute neuve qui me fait un câlin pour dire merci pour les pizzas. Ou ma main serrée entre les siennes quand il m'explique après quelques pastis que je le vaux bien et que je dois le croire. Il y a aussi la cellule de gestion de crise quotidienne faite de fous rires mais aussi de vraies discussions sérieuses avec mes copines. C'est un blaireau qui passe notre soirée à s'écouter parler mais qui me fait beaucoup de bien, finalement. Sans parler de la copine de shopping de Moleskine, de la voisine avec qui je discute sur le trottoir sans oser lui proposer un thé à la maison, les retrouvailles la semaine prochaine après quelques mois OFF...

     

    Pour plein de moments petits et grands.

    Comme les invitations qui viennent désormais spontanément dans les deux sens. Brunch, déj, sushi, aprèm... Ou les week-ends abroad qui s'organisent. Comme les vacances passées, tellement bien qu'on s'étonne de toujours pas être/avoir saoulée… et futures, que j'ai la sensation que je ne passerai plus seule, désormais. Parce que je vais pouvoir demander à ceux que j'aime de m'accueillir et/ou de m'accompagner. Comme les balades dans Paris, sous la pluie, à toute heure : marcher marcher marcher.

     


    Mais je suis vraiment à fleur de peau, en ce moment.

     

     

    Bon déjà, je suis fatiguée : Il faut que je récupère de l'épuisement passé, symptôme d'un dérèglement de traitement et que je gère les insomnies actuelles, symptômes d'une adaptation au nouveau traitement…Il faut aussi que je me remette du concentré d'émotions de cette fin d'été.

    Et puis je suis démotivée : même si ça ne me ronge plus émotionnellement comme c'était le cas avant, l'ambiance générale, l'attitude proprement mauvaise de certains collègues me déstabilise pas mal. Je ne conçois tout simplement pas qu'on puisse être aussi pourri.

    Il y a aussi certaines de mes crétineries qui ne passeront pas je crois. Je n'apprends pas de mes erreurs, je les réitère. Au cas où j'aurais pas eu suffisamment mal. Au cas où je ne saurais pas que ça peut être rien de bon de persister dans certains comportements.

    Il y a plein de gens qui me manquent en ce moment. Je voudrais ma famille et aussi tous les autres qui sont loin ou non, que je ne vois pas assez et que j'aime profondément.

    Surtout, ne nous leurrons pas, j'ai vraiment très peur de me planter avec cette idée de retourner à la fac. Vais-je réussir à gérer les cours en même temps que le boulot ? Est-ce que je ne suis pas complètement rouillée ? Ça va être tout à fait chronophage, comment vais-je trouver du temps pour ma vie perso ?

     

    Mais remontons tout de suite en haut des montagnes.

     

     

    Et voyons aussi que je suis surexcitée par la résolution toute neuve qui m'anime. C'est très nouveau pour moi de ne pas me contenter d'espérer mais d'agir.

    Et n'oublions pas les envies de plein de plein de choses qui se réveillent. Qui frustrent aussi. Mais c'est si bon d'avoir envie à nouveau.

    Et jouissons surtout des sourires voire des fous rires. Grâce à un dragueur plutôt croustillant, un dîner qui devrait pourtant désormais me paraître juste routinier, des sms délirants qui me font ridiculiser dans le métro.

     

     

    "Tu sais, tu me demandais hier
    Ma vision du bonheur
    Eh bien, chaque jour elle est plus nette
    Il ne [me] fera plus peur"

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    C'est long aujourd'hui je sais.

    Mais je voudrais vous dire tant de choses...